ALLAN QUATERMAIN ET LA CITE DE L'OR PERDU (Gary Nelson)

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REALISATEURS

Gary Nelson et Newt Arnold (non crédité)

SCENARISTE

Gene Quintano et Lee Reynolds, d’après le roman de H. Rider Haggard

DISTRIBUTION

Richard Chamberlain, Sharon Stone, James Earl Jones, Henry Silva, Cassandra Peterson…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures
Titre original : Allan Quatermain and the Lost City of Gold
Année de production : 1986

Lorsqu’il apprend que son jeune frère Robeson a disparu sans laisser de traces alors qu’il explorait l’Afrique à la recherche d’une mythique « Tribu Blanche », Allan Quatermain décide de remettre à plus tard son mariage avec Jesse Huston et de suivre ses traces pour découvrir ce qui lui est arrivé. Avec Jesse, le grand guerrier Umslopogaas et l’escroc…euh, le gourou spirituel Swarma, il arrive bientôt à la Cité Perdue de L’Or (oui, le titre français est erroné), tombé sous la coupe du maléfique Agon…

Le producteur israélien Menahem Golan a débuté sa carrière en tant qu’assistant de Roger Corman sur The Young Racers (1963) et il a bien retenu ses leçons de son temps passé aux côtés du roi incontesté de la série B et de la débrouille…comme profiter d’un même lieu, des mêmes plateaux de tournage pour tourner deux films à la fois afin de réduire les coûts. C’est ce qui est arrivé pour le diptyque Allan Quatermain : pendant que Jack Lee Thompson tournait Allan Quatermain et les Mines du Roi Salomon, Gary Nelson (Le Trou Noir) préparait la production de la suite directe et les acteurs principaux, Richard Chamberlain et Sharon Stone, n’ont plus eu qu’à prolonger leur séjour en Afrique et enchaîner avec le tournage de Allan Quatermain et La Cité de l’Or Perdue.

Mais Menahem Golan et son cousin et partenaire en affaire Yoram Globus étaient aussi de sacrés rapiats et n’avaient pas l’intention de payer pour une rallonge de budget…ce qui fait de cette seconde aventure un Indiana Jones light encore plus fauché que le précédent…

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L’histoire du co-scénariste Gene Quintano (Alarme fatale), très librement inspirée par le deuxième roman de H. Rider Haggard, débute de manière plus posée que celle du volet précédent, avec un peu plus de scènes d’exposition et de développement des personnages. Mais dès que l’aventure commence, le film est vite enseveli sous des montagnes de stéréotypes, avec comme point culminant un dernier acte chaotique et ridicule, en partie retourné à Los Angeles sous la direction d’un autre réalisateur, Newt Arnold (Bloodsport, l’un des tout premiers longs métrages de Jean-Claude Van Damme).

Richard Chamberlain (qui s’en sort ici une nouvelle fois avec les honneurs) a dit en plaisantant que le budget de ces films n’avait pas du dépasser 2 dollars et 50 centimes. En ce qui concerne La Cité de l’Or Perdue, il ne devait pas être loin de la vérité : les transparences sont toutes ratées, les miniatures sont datées, les créatures caoutchouteuses ont l’air échappées d’une série Z des années 50 et malgré deux ou trois scènes d’action plutôt correctes, l’ensemble ne retrouve pas le souffle et l’amusement du premier long métrage (ce qui aidait à faire oublier ses défauts).

Les personnages sont également très mal écrits : Jesse Huston est de plus en plus insupportable (et à ce qu’il paraît, Sharon Stone n’avait pas non plus la côte sur le tournage); le potentiel de James Earl Jones est gâché car son Umslopogaas n’a pas grand chose à faire à part faire tournoyer son immense hache; Robert Donner (Swarma) campe un cliché raciste ambulant; Cassandra « Elvira » Peterson n’a aucune ligne de dialogue et se contente de déambuler dans des costumes qui ne laissent pas la place à l’imagination et le vieux routier de la série B, Henry Silva (affublé ici d’une improbable moumoute), en fait des caisses en méchant de nanar (ce qui lui réussit assez souvent d’ailleurs).

Suite aux résultats décevants de Allan Quatermain et les Mines du Roi Salomon, La Cité de l’Or Perdue prit quelque temps la poussière sur les étagères et ne sortit pas avant le début de l’année 1987. Pour rogner encore plus sur les coûts de production, les producteurs commandèrent à peine une trentaine de minutes de nouvelle musique au compositeur Michael Lynne, le reste de la bande originale reprenant celle de Jerry Goldsmith, qui n’est même pas crédité au générique…et même si j’aime le thème principal d’Allan Quatermain, le fait qu’il soit martelé à n’importe quelle occasion (ce qui est tout le contraire d’une bonne B.O.) finit par fatiguer les oreilles les plus indulgentes !

J’avais le DVD qui traînait… Je l’ai regardé hier soir…

C’est vrai que je n’ai pas tout compris de l’enchaînement (et encore moins de la logique) des événements dans cet acte final…

C’est vrai qu’il fait plus que son âge, de ce côté…

Bon, en plus, la qualité de l’image sur le DVD n’est clairement pas au rendez-vous (il y a plein de tâches noires et de petits sauts dans l’image… On a l’impression d’être devant la projection d’une bande qui a beaucoup servi… Comme si on était en douzième semaine d’exploitation du film, et qu’il était bien usé).

Un truc marrant, sur le seul bonus du DVD, qui est la bande-annonce (en VO non sous-titrée, d’ailleurs) : on y voit plusieurs scènes absentes du montage final et, surtout, une scène avant modification : si vous regardez bien aux alentours de la dix-septième seconde de la bande-annonce, on peut voir un gros ventilateur…

Au final, le film a tout de même fait chez moi son office de divertissement, même si je riais parfois du film au lieu de rire avec lui…
Mention spéciale pour la présence des cinq Askaris, qui ne sont apparemment là que pour nous montrer à quel destin funeste échappent nos héros à chaque nouveau piège (ça reste un cliché de ce genre de film, mais là, c’est tellement voyant que c’en est grotesque)…

Ah, et il y a même une scène « sexy » qui ne sert à rien, quand Jesse/Sharon Stone enlève sa robe à l’arrière de la voiture (on ne la voit d’ailleurs pas enfiler la tenue dans laquelle on la voit ensuite, qu’elle n’avait d’ailleurs aucune raison d’avoir dans ses bagages, puisqu’elle partait pour New York).

Tori.