1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE ARCHIE !

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Dans son remarquable ouvrage paru en 2002, Histoire du comic-book, des origines à 1954, Jean-Paul Jennequin évoque la création d’Archie en ces termes :

Fin 1941 début dans Pep Comics aux éditions MLJ, une bande humoristique mettant en vedette un adolescent, Archie Andrews. À l’époque, la compagnie publie essentiellement des superhéros. Le superpatriote The Shield tient la vedette dans Pep Comics et les aventures d’Archie, création de Bob Montana, ne sont conçues que pour apporter une note humoristique dans un titre où l’aventure domine. Début 1943, soit à peine plus d’un an après son apparition, le teenager pique la vedette et la couvertures aux justiciers masqués. Entre-temps, l’éditeur lui a donné son propre titre, Archie Comics. Beaucoup 'autres vont suivre. Dans les années cinquante, les éditions MLJ, rebaptisées Archie Comics, publieront jusqu’à une douzaine de comic books avec Archie et ses amis.
Les aventures de teenagers typiques n’étaient pourtant pas une nouveauté en bande dessinée ; le premier comic strip exploitant ce thème, Harold Teen de Carl Ed, avait débuté en 1919. Par contre, Archie constitue une véritable nouveauté dans les comic books. Son succès va suscite l’émergence d’un genre entier, celui des teenage comics, qui prospérera dans les années quarante et cinquante.

Puis, plus loin, il apporte quelques précisions (qui devraient rassurer notre ami Blackie) :

Archie est une des rares BD où les filles ont autant d’importance que les garçons, sinon davantage. Betty et Veronica ne manquent pas de sex appeal, c qui n’est pas pour déplaire aux lecteurs, mais les quiproquo amoureux séduisent les lectrices.
Archie et les teenage comics ne sont pas à proprement parler des BD d’amour, les relations entre garçons et filles s’y limitant au flirt. Les personnages y vivent une éternelle adolescence et les auteurs, à défaut de réalisme psychologique, s’efforcent de représenter fidèlement les modes vestimentaires et les loisirs des jeunes de la classe moyenne. La période, il faut le dire, s’y prête : la prospérité économique de l’après-guerre verra l’émergence des adolescents en tant que groupe social distinct des enfants et des adultes, avec un mode de vie et de consommation spécifique.

Jim