AMALGAM !
Les années 90 furent particulièrement prolifiques en matière de crossovers, avec un pic en 1996/97. En 1996, Marvel et DC ont organisé l’événement DC vs Marvel, une suite d’affrontements au scénario timbre-poste (et aux dénouements souvent précipités, comme le résultat de celui entre Tornade et Wonder Woman, en faveur de la mutante) qui a débouché sur une idée aussi amusante qu’inégale dans son traitement : "The Amalgam Age of Comics". À la fin du troisième épisode de la mini-série principale, les frères astraux, personnifications des univers DC et Marvel, décident de fusionner leurs dimensions…ainsi que les héros et vilains qui les peuplent. Les lecteurs ont alors pu découvrir la « Terre Amalgam » dans une série de numéros spéciaux.
Dans l’univers Amalgam, Ororo est devenue Wonder Woman. Le one-shot est écrit et dessiné par un auteur qui connaît bien les deux héroïnes, John Byrne. Et ce numéro spécial fait partie du haut du panier de cette initiative (et il y en a eu, des choses très mauvaises et illisibles dans les Amalgam). À l’exception d’une scène, l’histoire est auto-contenue (pas de cliffhanger qui ne débouche sur rien comme dans d’autres récits).
Byrne oppose l’Amazone au dieu Poséïdon dans une intrigue qui lui permet également de traiter les origines de l’héroïne sans que cela alourdisse l’ensemble. C’est bien fait, la lecture est rythmée et la partie graphique est très agréable (le duo Byrne/Austin fonctionne toujours aussi bien).
Dans l’univers Amalgam, il y a aussi une Diana Prince. Cette version du personnage a quitté Paradise Island dans sa jeunesse pour parcourir le monde et elle a reçu des bracelets d’adamantium des mains de la Panthère Noire. Diana est tombée amoureuse du Punisher (un amalgame de Frank Castle et Steve Trevor) et le couple a eu un enfant. Mais Diana et Trevor ont fini par se séparer…pour ensuite mettre leurs différences de côté le jour de l’enlèvement de leur enfant par les soldats de Thanoseid…
Encore un Amalgam assez sympathique, avec de bonnes petites idées dans le lieu de l’action et le mélange des personnages. Avec John Ostrander au scénario, on rentre directement dans le vif du sujet et l’épisode est bien ficelé. Et aux dessins, c’est du solide avec un Gary Frank alors dans une de ses meilleures périodes…