Mon billet sur la deuxième rencontre entre Spider-Man et Superman, avec Hulk et Wonder Woman en invités spéciaux :
Si les lecteurs de comics sont maintenant habitués aux rencontres entre les héros et les vilains des différentes maisons d’édition, ces crossovers étaient encore rares et donc un véritable événement il y a plus de 40 ans. Marvel et DC ont ainsi attendu cinq ans avant de donner une suite au premier d’entre eux, le « Superman vs. the Amazing Spider-Man » datant de 1976. Cette « Bataille du Siècle » a été publiée conjointement par Marvel et DC…pour la suite, il semble que Marvel a pris plus d’importance dans la production du bouquin puisque ce « one-shot » de 64 pages a connu sa première édition en 1981 dans les pages de l’ultime numéro de « Marvel Treasury Edition », un magazine grand format presque entièrement composé de rééditions, à deux ou trois exceptions près.
Comme le premier volet, l’action de « Superman and Spider-Man » se déroule selon le principe de la « Terre partagée ». L’histoire ne fait donc pas partie de la continuité officielle des aventures de deux super-héros et part du principe que la Metropolis de Superman et le New-York de Spider-Man existent dans le même univers. À part une réplique de Peter (qui fait remarquer à Jimmy Olsen qu’il a déjà rencontré Lois Lane à New-York), le récit ne fait pas référence aux événements du « Superman/Spider-Man » de 1976.
« Superman and Spider-Man » est signé par Jim Shooter, qui était alors le rédacteur en chef de Marvel, avec l’aide de Marv Wolfman qui a reçu une mention spéciale dans les crédits pour sa contribution. Après Lex Luthor et le Docteur Octopus, les grands méchants choisis pour ce second crossover sont le Docteur Fatalis et le Parasite. Fatalis est plus généralement connu comme le plus grand adversaire des Quatre Fantastiques, mais le Latvérien a également croisé régulièrement la route de Spidey. De tous les représentants de la galerie d’adversaires de l’Homme d’Acier, le choix du Parasite, qui ne concourt pas vraiment dans la même catégorie que Fatalis, peut sembler étonnant de prime abord mais la chose prend tout son sens au fur et à mesure des divers rebondissements et révélations.
Les dialogues et récitatifs sont souvent un peu trop chargés (ah, les fameux soliloques de Fatalis !), mais Jim Shooter s’amuse bien en renversant les habituelles dynamiques des petits mondes de Clark Kent, qui travaille un temps en freelance au Daily Bugle, et de Peter Parker, qui s’éloigne des colossales colères de J.Jonah Jameson en proposant ses services au Daily Planet…ce qui donne lieu à de très sympathiques interactions. Il y a bien quelques longueurs, mais l’action est aussi au rendez-vous et invoque en invités spéciaux Hulk et Wonder Woman.
J’avoue une petite préférence pour la partie graphique de cette deuxième aventure. Big John Buscema, c’est toujours du (très, très) solide et l’encrage collectif est bien coordonné pour un résultat qui ne souffre pas de trop grandes différences de style. Et quelle réunion de talents : Joe Sinott a encré les personnages et pour les décors, on retrouve Terry Austin, Klaus Janson, Bob McLeod, Al Milgrom, Steve Leialoha, Bob Layton, Bob Wiacek, Joe Rubinstein et même Walt Simonson !