1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

C’est aussi ce traumatisme qui le pousse, normalement, à ne pas tuer : il ne veut pas infliger cela aux proches du criminel, qui sont innocents de ses crimes.

Et l’on distinguait (en France) la presse pour la jeunesse de la presse pour adultes, qui n’avaient (n’ont ?) pas le même statut légal et n’étaient pas soumises aux mêmes obligations… De là, on a confondu « BD adulte » et « BD pour adultes »… Beaucoup de BD pour adultes manquent en effet énormément de maturité (alors que certaines, pour un public plus jeune, en font largement preuve).

Tori.

Je nuancerais par « BD qui peut être lues par les adultes »

S’est « effaré » même !

Mais c’est plus long.

Tori.

Donc c’est bon ? :pig:

image

Ah, ben non : en BD, tout n’est pas bon dans le cochon.
Mais là, je te renvoie vers Vivès, qui semble un bon spécialiste.

Tori.

Entièrement d’accord avec tout.
Mais ça révèle aussi que « la société » l’est de moins en moins.

La signification même du terme « société » semble changer, du collectif au lieu de l affirmation individuelle. Une individualité qui fait groupe, à l intérieur d une société qui doit laisser la place pour cette affirmation : « venez comme vous êtes ! »

Oui, ça a donné de bonnes histoires, parfois même naissance à des mini-séries consacrées au sujet, mais j’ai l’impression que c’est un peu oublié. J’ai bien aimé ce que Tynion IV en a fait dans ses Detective Comics, mais ça pourrait être encore plus appuyé, je crois.

Voilà.

Carrément.
Et à mon avis, ça n’a rien à voir avec les reproches d’infantilisation qui sont formulés à l’encontre des citoyens. Je pense surtout que c’est lié à une simplification du discours politique sous le prétexte du règne des médias pour lesquels tout doit être nivelé par le bas. Aujourd’hui, on est dans une logique carotte / bâton, reproches / félicitations, sans analyse. Sans réflexion. Il n’y a jamais eu aussi peu de débats depuis que l’on débat de tout.

Et le collectif n’est surtout pas compris comme corollaire à la solidarité.

Jim

1 « J'aime »

Non en effet, les bénéfices de la sociétés sont considérés comme une sorte d acquis, de fontaine d abondance et la société, elle même, peut ainsi etre perçue comme une entrave à l expression de soi et la solidarité comme une demande abusive.

Parce qu’on a toujours mis en avant les droits en oubliant les devoirs.
Et ça empire quand la représentation (notamment syndicale) perd du terrain.

Jim

Les syndicats, plus d un en tout cas, l ont oublié également.

Ça existe encore, les syndicats ?
Depuis que la France s’est laissée séduire par le mythe du tertiaire (années 1980), la classe ouvrière a fondu comme neige au soleil. Et la force syndicale avec. Ce qui reste s’arc-boute sur les acquis en perdant toute force de négociation, et toute crédibilité.

Jim

Wonder Woman ne tient pas une place exceptionnelle dans le cross-over Invasion de 1988, mais elle occupe un rôle important sur la couverture du deuxième numéro :

Pour plus d’informations :

Jim

Ah oui, tu places la coupure là ?

Je l aurais mis 20 ans plus tard.

Je base ça sur une expérience personnelle : j’ai fait ma scolarité (je ne compte pas le primaire, on est trop jeune, mais ça marque aussi) dans les années 1980, où dès lors que le collège ou le lycée parlait d’orientation, on nous bourrait le mou sur le tertiaire, la grande vision futuriste de l’époque.
Moi qui ai grandi à la campagne, avec une ferme derrière la maison, mon meilleur pote fils de fermiers chez qui je passais tous mes samedis, je me disais « bon, d’accord, le tertiaire, mais si tout le monde bosse dedans, qui s’occupe de produire notre bouffe ? » C’était un peu après le remembrement, à peu près à la hauteur des premiers quotas (laitiers et autres), et je voyais tout une partie de la population rurale commencer à moins bien vivre, à dépendre des subventions en échange des haies qu’on arrache (puis des haies qu’on replante…), bref, à vivre de plus en plus sous perfusion. Dans la Manche, l’industrie n’était pas vigoureuse (Moulinex, fleuron normand, commençait à connaître des soucis alors que j’étais au lycée), mais je voyais aux infos que, par exemple, le secteur minier était en berne (et ce depuis des années). Et je gardais ce raisonnement quelque part dans ma tête : « ouais, d’accord, l’activité des services, c’est bien beau, vendre des billets d’avion, c’est bien joli, mais si on ne produit plus les patates ou le charbon ou l’acier, va bien falloir qu’on les achète ailleurs ».
C’était mon raisonnement de base. Dans la deuxième moitié des années 1980, disons. Après, ça s’est affiné, notamment en regardant les évolutions technologiques, qui génèrent des destructions d’emploi et des créations d’emploi (selon la logique de la « destruction créatrice » de Schumpeter) : une théorie qui ne tient pas compte de la formation, des compétences et de l’expérience professionnelle, et qui se cache derrière son petit doigt, à savoir les mirages de la formation continue et de la réorientation professionnelle.
Toute cette évolution fragilise le salarié, surtout quand il est ouvrier. La division du travail (le « travail à la chaîne ») sépare l’ouvrier de son produit (en gros, il ne fait plus faire une chaussure, il se spécialise dans le cloutage de la semelle), le prive donc de sa compétence, de sa légitimité et de son importance (à terme : de son poids dans la négociation). L’industrie a inventé l’ouvrier spécialisé, c’est-à-dire un exécutant à monotâche qui est sous-payé, sous le prétexte qu’il n’a pas de formation particulière ni de compétence spécifique, qu’il exécute une tâche répétitive et simple, qu’il est facilement remplaçable. À preuve, il finira par être remplacé par une machine. L’ouvrier qualifié, lui, est plus difficile remplaçable, mais il est plus rare. En termes de masse salariale, il coûte moins cher.
Le résultat des courses, c’est que l’ouvrier est déqualifié (avant d’être disqualifié) et raréfié, moins nombreux. Puisqu’il est réorienté afin de suivre des formations pour aborder une autre activité (où il sera débutant, donc ne pourra pas prétendre à un haut salaire), il est fragilisé socialement, peut-être précarisé à moyen terme, et coupé de sa corporation puisque déplacé d’un milieu professionnel à un autre. Ce qui a pour conséquence de détricoter tranquillement les réseaux professionnels et syndicaux : les ouvriers sont moins nombreux, ils sont « dispatchés » dans de nouvelles activités qui grippent les processus de fédération (des forces, des idées, des volontés). L’automatisation, l’hyper-spécialisation, les réorientations professionnelles et le mythe du tertiaire, tout cela a contribué à fragiliser l’activité syndicale. Même les plans de pré-retraite qui battaient leur plain dans les années 1980 sont allés dans ce sens : en faisant partir plus tôt les vieux salariés, l’industrie faisait des économies, se débarrassait d’ouvrier installés depuis longtemps et connaissant les rouages de l’entreprise (souvent, de vieux syndicalistes) et créaient une première génération de salariés pauvres.
Le processus n’est pas près de s’arrêter. Prenons l’exemple des supérettes automatisées. On entre, on se sert, on ressort, et tout est facturé et débité, parce que les capteurs savent ce qu’on a pris. Très bien. Plus de caissières. Donc destructions d’emploi. Mais créations d’emploi, puisqu’il faut des informaticiens qui assurent la programmation et la maintenance. Et il faut aussi des magasiniers, parce qu’il faut remettre les produits en rayon régulièrement. Et des gens pour nettoyer les locaux. Etc. Très bien. Sauf que la caissière qui a perdu son emploi, elle a quoi comme solution ? Suivre une formation pour devenir informaticienne ? Il est plus rapide de recruter un spécialiste qui assurera la maintenance. Ou devenir magasinière ? Avec quelle perte salariale, puisque ce n’est pas une profession de contact et qu’elle n’entretient plus le rapport au client, à la fidélité ? Et même si elle parvient à retrouver un emploi satisfaisant, épanouissant et bien payé, elle sera à nouveau coupée du milieu où elle a travaillé des mois ou des années, et devra donc se préparer à regravir les échelons salariaux et à reconstituer un réseau professionnel.
Alors tu me fais souvent la remarque que je donne au capitalisme (ou ici à l’industrie) une intentionalité. En fait, je pense que c’est à la fois plus simple et plus pervers. Je pense qu’au départ, il y a des théories économiques clairement formulées, dont une partie des patrons et des commentateurs est convaincue. Ce faisant, ces théories sont appliquées, avec plus ou moins de résultats. Ceux qui ne s’intéressent qu’à la croissance se félicitent desdits résultats et en font la promotion. Ceux qui s’intéressent au prix humain qu’il faut verser lancent des alertes. Ou, mais la croissance, ça attire tout le monde : tout le monde veut gagner de l’argent, un peu plus si possible, afin d’améliorer le confort, d’assurer les soins, d’offrir des études aux enfants. Donc s’installe alors un discours dominant, une doxa, en l’occurrence libérale, qui met en valeur le fait que la machine produit plus de richesses. En oubliant complètement le sujet de la redistribution de cette richesse. Je ne pense pas qu’il y ait un complot des méchants libéraux visant à tout déréguler afin qu’à terme les riches soient plus riches (et bruyants) et les pauvres plus pauvres (et ferment leur gueule). Je pense plutôt qu’il s’agit vraiment d’un discours dominant, d’une pensée unique, qui prend tellement de place et qui a installé des mécanismes (sociaux, économiques, intellectuels) tellement profondément ancrés qu’il devient difficile de les contredire. C’est quasiment mémétique, je crois : c’est l’idée du capitalisme qui s’est enfouie dans les pensées. Et dès lors qu’on propose une alternative, on est montré du doigt. Il n’y a qu’à voir comment le mot « décroissance » a désormais une connotation insultante.
Et je crois que le mécanisme a commencé à partir du moment où l’on a envoyé la France dans le tertiaire. Le processus a commencé dès les Trente Glorieuses, mais à l’époque le pays était encore très agricole et développait une industrie qui, en plus, maillait le territoire (pour reprendre l’exemple de Moulinex, fondé à Alençon : il y avait des tas d’usines en Normandie, qui créaient des bassins d’emploi conséquent). Le tertiaire, lui, a toujours eu besoin des facilités logistiques qu’offrent les villes. L’évolution vers le tertiaire a correspondu à un nouvel exode rural. La numérisation de l’économie (et des services) a amplifié le phénomène. Et comme les transports et les infrastructures ont été gérés comme des entreprises et non comme des services publics, des petites lignes de train ont été fermées, etc, de sorte que certains « territoires », comme on dit, ont été progressivement abandonnés. Avec là encore un impact conséquent sur les économies locales.
Ouais, pour moi, le tournant, c’est les années 1980 (grande période de recrutements en écoles de commerce : 1987-1989).

Jim

Précisément.

Jim

Le basculement vers la ville a commencé un siecle avant et s est accéléré cinquante ans avant.

Le développement de la technique a permis une explosion de la productivité dans l agriculture et a éliminé certes beaucoup d emploi, que les ecolos prétendent recréer, qui etaient des emplois qui brisaient les corps et extrêmement peu payés. Le travailleurs pauvres, ils existaient déjà là.

Grâce au développement du.nucléaire entre autre, là encore des emplois atroces de travailleurs pauvres.

C est l augmentation faramineuse de niveau de vie durant les trentes glorieuses ainsi que les concessions importantes du patronat qui y sont également pour beaucoup. La victoire rend peu nécessaire la lutte.

Attention «compétences», c est un mot récent du patronat produit par ce que tu denonces.

La division du travail, c est la théorie marxiste de base, ça ne date pas des années 80 qui sont plutôt marquées par l essort mondiale du toyotisme.

Sans doute, mais pas forcément, la montée du tertiaire a existé dans toutes les sociétés nord atlantique, mais les syndicats n ont pas connu le même destin partout, regardes l Allemagne.

Et c est d ailleurs plutôt dans le décrochage français vis à vis de l Allemagne qu il me semble que la situation actuelle se joue.

Le «mythe du tertiaire» comme tu l appelles, avant la mondialisation, c est surtout, je crois, l euphorie bien compréhensible d échapper à des metiers d une extrême duretés, très peu payés, d avoir accès à la société de consommation, tous ces produits enfin abordables qui simplifient et adoucissent tant la vie à commencer par l eau courante jusqu’à la mode en passant par la machine à laver.

C est qu il a gagné surtout. Certains diraient, en prouvant son efficacité et ses bien faits pour tous.

Donc, pourquoi pas ta lecture des événements mais elle omet, il me semble, l incroyable engouement qu a connu à tous les niveaux de la société ce modèle.

Ne confonds tu pas deux choses là ?

Depuis le debut du chômage la part de la redistribution n a cessé d augmenter en France, touchant aujourd’hui jusqu’à, j ai pu lire, 51% du pib.

Rmi, rsa, allocations, plus le chômage augmente plus le nombre de personnes percevant des aides augmente, plus la redistribution augmente, par l impôt ou par la dette.

Par contre, ce qui a changé, il me semble, c est la part du capital prise sur les bénéfices.

Et comment est ce possible ? Par l extrême diminution qu ont connu les coups de production grâce à la mondialisation et cela surtout à partir des années 2000.

Le mythe du tertiaire en France, pas en Allemagne, est devenu une réalité. Et à l époque tout le monde s en est réjoui, le gavage fut trop bon.

Malgré l augmentation des prix du loyer, malgré une érosion des salaires par l inflation, le pouvoir d achat en terme d objets achetables a bondit.

Parce qu ils etaient fabriqués hors Europe, ce que le développement technologique hallucinant des moyens de transports ainsi que l informatique ont permis.

Jusqu’aux pauvres tout le monde en a profité. Pas tous autant mais tous. Aujourd’hui même pauvre, tu as un smartphone, une télé…

C est bien là ce qui pose problème aujourd’hui. La société entière est accro aux bas prix et comment ne pas l être ?

Le capitalisme ne connait pas d ennemi. Or quand la chine le devient politiquement, elle qui a récupéré toutes les usines en esclavagisant une partie importante de sa population , et bien ça fait très mal.

L Europe se réveille enfin. Le grand plan d investissement que melenchon et la gauche ainsi que la droite (c etait la demande de sarko en 2008) française reclamaient depuis dix ans à l Allemagne, macron l a obtenu, à la faveur de la pandémie, ce que la lfi se garde bien de dire, la droite aussi d ailleurs.

Reindustrialisons ! Fort bien, c est vitale. Mais les prix vont augmenter, les emplois dures vont revenir et le pouvoir d achat va baisser.

En somme, la décroissance nous allons l avoir. Et ça va etre douloureux.