1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

C’est « Laura » lu à l’envers… Un rapport avec Laura Kent ?

Tori.

Après la Crisis on Multiple Earths de Wolfman et Pérez, qui a tellement ravalé la façade du multivers DC que, dès lors, les héros de l’Âge d’Or ne vivent plus sur Terre-2, un monde parallèle, mais appartiennent au passé, à la Seconde Guerre mondiale, et affichent quelques rides qui ne font que renforcer l’aspect générationnel de ce microcosme de papier, il nous est expliqué que Wonder Woman est arrivée sur Terre à l’ère moderne. De là, il a donc fallu justifier la présence de l’Amazone dans les aventures de la Société de Justice, et on a fini par nous dire que la Reine Hippolyte avait endossé le costume durant le conflit mondial (périodes Byrne et Jimenez).
Mais en réalité, l’idée que la Reine puisse prendre l’apparence et la place de Wonder Woman remonte à très loin, bien plus loin que les révisions de continuité des décennies récentes.

image

En effet, dans Sensation Comics #26, daté de février 1944, Moulton et Peter nous proposent un épisode commençant en pleine action, à l’occasion de quoi la Reine Hippolyte, utilisant la « magic sphere » qui dépanne les auteurs dès qu’il s’agit d’expliquer l’inexplicable ou de justifier le saugrenu, découvre qu’un sort funeste attend sa malheureuse fille.

image

N’écoutant que son cœur de mère, la souveraine prend son avion et se rue dans le monde des hommes, décidément mal fréquenté. En chemin, elle songe que la ressemblance physique entre elle et sa fille est telle qu’elle pourrait endosser son identité et affronter les dangers à sa place. Elle porte le costume de Wonder Woman sur les genoux (ce qui laisse entendre qu’il s’agit d’un uniforme, en plusieurs exemplaires). Arrivée en Amérique, elle prend l’apparence de Diana Prince, et quand Wonder Woman arrive, la rencontre vire rapidement à l’altercation et au crêpage de chignon. Le trait faussement naïf (et assez juste) de Harry G. Peter rend savoureux ce cat-fight mère-fille. Précisons que les auteurs, une fois de plus, nous ressortent l’astuce du loup dissimulant les traits et empêchant que la fille reconnaisse sa mère. Ah, quelle naïveté, en ce temps-là.

image

Mais la Reine, plus expérimentée, l’emporte et saucissonne sa fille de son lasso, la contraignant mentalement à accepter d’être remplacée. Mais tandis que la Reine redevient Diana Prince aux yeux de Steve Trevor et des autres militaires, Diana se précipite dans le bureau où elle la croisée précédemment, espérant découvrir des indices sur son identité (ce qui en dit long sur son regard filial, mais n’épiloguons pas). Diana se retrouve donc dans la position que sa mère avait observée sur l’écran de la sphère magique, face à son agresseur (une boucle temporelle ? Mazette !), mais ce dernier ne tire pas une balle, mais un jet de gaz qui endort l’héroïne. Celle-ci se réveille amnésique, manipulée par des bandits qui veulent l’utiliser contre les militaires américains.

image

Cependant, si Diana n’a pas de souvenir de sa mission, sa mère veille. Utilisant ses dons mentaux, elle convainc sa fille qu’elle a la force de briser le lasso et de se libérer avant d’être écrasée par un train. Avec l’assistance de Steve Trevor, d’Etta Candy et des Holliday Girls, elle parvient à arrêter les comploteurs. À la fin de l’histoire, Diana retrouve son lasso, accompagné d’une lettre signée de la mystérieuse « Masquerader », dont l’héroïne se demande encore qui elle peut bien être.

image

La candeur de cette histoire, dans laquelle Moulton glisse à nouveaux quelques prouesses mentales démontrant la supériorité spirituelle des femmes, ne doit pas faire oublier qu’elle apporte de nombreux éléments au mythe : l’idée que le costume de Diana n’est pas unique, la possibilité que l’héroïne puisse être remplacée et enfin la Reine Hippolyte endossant le rôle de Wonder Woman, autant de développements qui prennent racine notamment dans cet épisode.

Jim

Spontanément, je dirais que non.
Laura Kent apparaît dans Superman Family #200, qui date de 1980, donc onze ans après (l’une de ces magnifiques couvertures de Ross Andru qui m’ont marqué gamin). Et je ne vois qu’elle, mais je peux passer à côté d’une homonyme dans cette vaste famille.
Cela dit, peut-être que Laura est une référence à Ar-Ual, mais je ne pense pas. Je dirais plutôt que le prénom « Laura » s’inscrit dans la continuité des prénoms féminins en « L », héritière de Lois, de Lana… Mais là encore, ce n’est que mon interprétation.

Jim

Photos promotionnelles 70’s avec Lynda Carter.

tumblr_n6ll03R1uO1qa70eyo1_500.png

tumblr_n6ll03R1uO1qa70eyo2_500

tumblr_n6ll03R1uO1qa70eyo3_500

Lynda Carter au Muppet Show en compagnie de Wonder Piggy (ou Miss Woman ?).

shutterstock_76455d

tumblr_60e7a0655de976078602857d9dc80816_7013150f_540

tumblr_14657c22c6d77fd8fe6e4e0e27200d38_d64bb796_640

La worthy Diana soulève le marteau Mjolnir sans effort, pour mieux le rendre à son propriétaire (page de Castellini extraite d’Amalgam, 1996).

Ah, je pensais le personnage plus ancien…
Bon, peut-être un hommage à une Laura réelle, alors.

Tori.

Un vrai cosplay de Wonder Woman, dans la dernière saison de Gilmore Girls (elles attendent devant un magasin de comic books)

image

Une des séries favorites de Bendis à ce que j’ai cru comprendre (voire même une influence au niveau de la rythmique des dialogues).

Maintenant que tu dis ça …

Wonder Woman en couverture d’Amazing Heroes à plusieurs reprises (Bolland, Pérez x3 ou encore Nowlan).

BollandAH_WWprelim

tumblr_ozz3p61EUb1qcy5lco1_1280

1703832-amazing_heroes_106__1986__pagecover

1152651-amazingheroes_91

1692329-ah156

2779521-amazing_heroes_v1981_115__1987__pagecover

La couv’ de la Trinité est encrée par qui ?

La signature n’indique que Pérez donc il s’est peut-être encré lui-même (comme sur « Futur Imparfait »).

Grosse préférence pour celle-ci.

Oui, je pense aussi qu’il s’est encré tout seul, ça ressemble à son style sur les couvertures des épisodes de « A Lonely Place of Dying ».

Jim

En 1968, dans le Wonder Woman #176, Robert Kanigher est au scénario, et il nous dévoile un secret jusqu’alors jamais évoqué dans la série (et qui ne sera plus jamais mentionné ou utilisé ) : un jour par an, le 18 juin, Wonder Woman se retrouve dépossédée de ses pouvoirs d’amazone.

ww176-1

Dans cette histoire intitulée Threat of the Triple Stars!, Wonder Woman est abordée par des triplés a l’allure plutôt squelettique, qui souhaitent l’épouser (on ne relève pas l’intérêt du scénario hein, c’est un thème récurrent des histoires de Kanigher :roll_eyes:).
Pour l’impressionner et réussir à la conquérir, ils s’exposent aux vapeurs d’une potion qui les transforme et les rend surpuissants et invincibles.

ww-176-2b

Pendant ce temps Diana elle, regarde le calendrier et s’aperçoit que le lendemain est « le » fameux jour de l’année où elle se retrouve sans ses pouvoirs. Elle espère donc que ce sera un jour où l’on aura pas besoin de Wonder Woman.

ww-176-3b

Bien sur cet espoir est vain, et captant un appel de détresse, elle enfile tout de même son costume, tout en espérant que le temps qu’elle arrive tout soit résolu.
Ce n’est hélas pas le cas et elle se retrouve dépassée par la situation, car faire du « bullets and bracelets » sans avoir la rapidité des amazones c’est compliqué !

ww-176-4

C’est alors qu’intervient le 1er des triplés, qui sauve la situation et fait tomber en pâmoison Wonder Woman qui s’extasie devant ses muscles et sa beauté (re :roll_eyes: )

ww-176-5b

Le même scénario va se reproduire avec les 2 autres frères, et au final ils se retrouvent tous les 3, pressant Wonder Woman de choisir l’un d’entre eux. Entendant des coups de feu, elle leur promet de donner sa réponse une fois qu’elle saura ce qui se passe.

ww-176-6

Finalement minuit arrive, elle retrouve ses pouvoirs ce qui lui permet de régler cette dernière affaire elle-même. Elle donne alors sa réponse aux triplés, qui ont entre-temps retrouvé leur apparence squelettique, pas de mariage avec qui que ce soit tant que l’on aura besoin d’elle pour combattre le crime.

ww-176-7b

Anecdote sur ce numéro, une première couverture avait été proposée par Carmine Infantino et Irv Novick, mais n’a pas été retenue. On y voit une Wonder Woman moins « soumise et impuissante » que sur la couverture finalement retenue.

ww-176-cover

On en saura pas plus sur cette histoire de perte de pouvoir le 18 juin car cela ne sera plus évoqué (en tout cas à ma connaissance) dans la série. L’origine de cette perte de pouvoir ce jour précis reste donc un mystère.

Purée, sa pose dans la dernière case, c’est complètement out of character !

Le choix de la date est facile à comprendre : Robert Kanigher s’est contenté de prendre sa date de naissance.

Tori.