En janvier 1993 paraît un comic book gratuit, destiné à l’information et au soutien d’une bonne cause, comme le marché américain en produit régulièrement, afin d’avertir le jeune public d’un danger quelconque ou d’un sujet de société, qu’il s’agisse de l’analphabétisme, de la drogue, de la maltraitance envers les enfants ou les animaux ou, comme ici, de la menace que représentent les mines antipersonnel.
Superman and Wonder Woman - The Hidden Killer est écrit par Andrew Helfer, illustré par Eduardo Barreto et Dick Giordano, le premier des deux assurants également l’encrage. Willie Schubert, lettreur, et Tom Ziuko, coloriste, se joignent à la troupe pour un récit didactique sous couverture de Barreto. Le fascicule est publié avec le concours de l’Unicef.
Le sujet sera également abordé en 1996 dans Batman - Death of the Innocents, un récit de Denny O’Neil, Joe Staton et Bill Sienkiewicz, d’ailleurs traduit chez Semic. Ce récit, s’il se veut « à message », sait ménager le suspense et l’émotion.
La production de Helfer et Barreto fait pencher la balance du côté du didactique, notamment par l’incrustation d’affiches ou de logos, ou par la présence de personnages sur le terrain qui viennent faire la leçon et distribuer les informations d’une manière où la clarté l’emporte sur le drame.
L’enjeu n’est donc pas le même que l’album d’O’Neil, qui joue sur l’émotion. Mais le plaisir de retrouver Eduardo Barreto, très à l’aise pour représenter les héros, mais aussi pour mettre en scène des personnages normaux, l’emporte sur ces petits bémols, inhérents à l’exercice.
Au demeurant, ces productions, souvent très difficiles à trouver de nos jours, offrent fréquemment une partie graphique plus qu’honorable.
Jim