1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

Wonder Woman a eu droit à des aventures sous forme de disques.
En 1975 paraît chez Power Records Wonder Woman - The Return of Brunhilde, un 33 tours.

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Wonder Woman Power Records (1975) is produced by Power Records. A 7" 33 1/3 RPM Little LP, this record contains the story « The Return of Brunhilde. » Full color, 7-in x 8-in. Cover price $0.79.

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Toujours chez Power Records, et toujours en 1975, on pouvait trouver Wonder Woman, un autre « audio-drama » en 33 tours proposant cette fois trois histoires : « The Amazones from Space », « The Secret of the Magic Tiara » et « Wonder Woman versus the War-God ».

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Wonder Woman Power Records (#8165, 1975). 33 Speed Record Album. This album features « The Amazons From Space », « The Secret of the Magic Tirara », « Wonder Woman Versus the War-God. » Enjoy three new action-packed stories!

L’action est contemporaine à la sortie (et se passe donc dans les années 1970), et l’intrigue débute dans les locaux de l’ONU, à New York, où travaille Diana Prince.
Et pour les oreilles curieuses :

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1975 est décidément une année faste pour les aventures audio-dramatiques des super-héros DC, puisque Power Records sort un disque consacré à la Ligue de Justice, au générique duquel Wonder Woman figure, bien entendu.

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Justice League of America Power Records (#8174 1975). 33 Speed Record Album. Features songs and stories about the Justice League of America including « The Flash in The Three Faces of Mr.Big », « Aquaman in The Deafeat of The Dehydrator », « Wonder Woman in The Return of Brunhilde », « Plastic man in The Invasion of The Plastic Men », and « Metamorpho in FUMO The Fire Giant. » Also enjoy the songs « Plastic Man », and « Metamorpho The Elelement Man. »

On notera que la pochette est en fait un montage, et que l’image représentant la fière Amazone est un détourage provenant de « Return of Brunhilde », et pour cause : le texte annonce la même histoire au sommaire du disque.

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Le Père Noël a disparu. Il est retenu en otage, un drame qui « transcende toutes les différences idéologiques », comme il est précisé dans l’amorce. L’ONU est avertie du drame et Wonder Woman doit agir !

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Tel est en gros le pitch de ce nouveau disque mettant en vedette l’héroïne, Wonder Woman in Prisoner of Christmas Island, un 33 tours édité par Peter Pan Records (un label appartenant au même groupe que Power Records) en 1978.

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Remarquons que l’enlèvement du Père Noël est un plan élaboré par Brunhilde, qui fait ici son retour. Les dialogues d’ailleurs jettent un pont entre ce récit et le « Return of Brunhilde », générant ainsi une continuité au sein de la production discographique.

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Pour les oreilles curieuses :

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Sous la bannière de Power Records, en 1977, un autre disque est édité avec Wonder Woman en vedette.

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La nouvelle pochette ne trompe pas l’œil aguerri du fan, qui reconnaît deux titres figurant dans la « track list » du Wonder Woman de 1975 : « Wonder Woman vs the War God » et « Amazons from Space ».

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Visiblement, les récits enregistrés ont bénéficié de nombreux pressages, ce qui permet d’écouler des produits un peu différents, mais pas totalement.

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D’après les informations que j’ai pu grappiller ici et là, l’éditeur n’a cependant pas transféré ces « audio-dramas » sur des supports plus modernes car les droits n’ont pas été renouvelés.

Le disque, appartenant à la collection « Book and Record », était accompagné d’une petite bande dessinée (d’après des commentaires émis par des collectionneurs sur le net, la précédente édition ne contenait pas de BD).

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Les pages 2 et 3 de la couverture du livret reproduisent des cases mettant en scène d’autres personnages de la collection, et on reconnaît Superman, Batman ou encore l’équipage de l’Enterprise.

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Les pages BD sont plutôt bonnes, dynamiques, assez jolies. J’ai l’impression de reconnaître le style de Neal Adams sur les personnages principaux, ce qui me laisse penser qu’il s’agit peut-être de son studio de création publicitaire, Continuity Associates, à la manœuvre. Ici et là, j’ai l’impression de voir soit le trait de Mike Nasser soit l’encre de Bob McLeod. Mais les fichiers sont petits, donc ça reste difficile à estimer (d’autant que, en grand, on verrait sans doute une mention qui reste invisible à cette petite taille).

L’histoire à écouter :

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C’est vrai que je ne parviens à trouver de grandes images que de l’extérieur… Et les seules mentions qui apparaissent sont le copyright de DC comics…

Sinon, puisqu’on est dans les disques, il y a aussi celui-ci, sorti en France :

Zut, j’oubliais la vidéo qui va bien :

Tori.
Edit : bon, en fait, on a des infos ici :
https://www.comics.org/issue/903902/

Ah merci !
Bon, Neal Adams, check. Mike Nasser (enfin, Michael Netzer, c’est le même), check. C’est Al Milgrom que je n’aurais pas reconnu. Et même s’ils mettent un point d’interrogation, je crois que ce n’est pas une mauvaise piste.

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Tiens, je viens de découvrir ça :

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« Elle vit déjà en l’an 3000 ».
Et justement, en l’an 3000, elle fait quoi, Wonder Woman ?

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« Et rien ne lui est impossible. »

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Tiens, je l’ai lu il y a 10 jours celui-ci.

Wonder Woman par Lee Weeks :

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Wonder Woman (ou Veronica en cosplay de Wonder Woman, peut-être) vue par Dan Parent, un dessinateur phare de l’univers Archie :

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Betty en tenue de Wonder Woman :

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Betty et Veronica en plein cosplay :

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Wonder Woman en petite tenue par Dan Parent encore :

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L’univers Archie et Dan Parent rendent hommage à Wonder Woman :

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Chris Giarrusso rend hommage à Wonder Woman, à Batman et surtout aux Peanuts de Schulz :

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Et Wonder Woman en couleurs, par Chris Giarrusso :

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David Lafuente :

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:star_struck:

On en sait peut-être un peu plus sur le projet triple mené par Frank Miller et Steve Gerber au début des années 1980, et concernant une « relance » de Superman, Batman et Wonder Woman.

En effet, il semblerait que le projet n’ait pas consisté à remplacer les séries existantes par d’autres, mais plutôt à proposer une série complémentaire, vendue directement aux comic shops (ce qu’on appelle le « direct market »), un peu à l’image de ce qui a été fait pour des séries comme Legion of Super-Heroes ou Teen Titans. Dans le cas de ces deux séries, vers 1984, deux éditions cohabitaient, l’une d’elles proposant des aventures inédites pour les clients des librairies et l’autre rééditant ces mêmes épisodes un an plus tard.

Wonder Woman direct market series – A second Wonder Woman series exclusive to the direct market was planned for late summer of 1984, which was to be written by Steve Gerber and published simultaneously with the then-current Wonder Woman series produced for the general market. Gerber intended to bring the character back to her roots and set the tone of the new book closer to how the original one was written by her creator William Moulton Marston.

C’est donc Steve Gerber qui se serait chargé de l’écriture de cette série, conformément aux informations recueillies plus haut. Le scénariste aurait orienté la tonalité de sa série de sorte à ce qu’elle soit plus proche de celle voulue par Moulton. La sortie aurait été prévue pour la fin de l’été 1984, sans doute à la rentrée, et à destination du marché librairie.

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Wonder Woman a son lot de publications annulées.
En 2011, c’est le cas de Wonder Woman - Hand of the Gods, un roman graphique écrit par Margaret Weis (connue pour son travail sur Lancedragon) et Lizz Baldwin.

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Annoncé en juin 2011 pour une sortie en octobre, le récit a été annulé à la suite des accusations portées à l’encontre du dessinateur, pour détention d’images à caractère pornographique et pédophile.

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L’illustrateur a été condamné, purgeant une peine de prison assortie d’une période de probation (de dix ans). L’éditeur, de son côté, a renoncé au projet, visiblement sans même chercher à remplacer le dessinateur, dont il ne reste que quelques recherches très prometteuses.

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Le mystère de Nuclear, première partie

Daté de septembre 1950, Wonder Woman #43, sous une couverture d’Irwin Hasen, propose trois aventures de la belle Amazone.

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La première aventure, « Amazing Spy Ring Mystery », s’ouvre sur une scène inhabituelle : Wonder Woman jugée devant un tribunal pour espionnage. Après son évasion, une longue séquence de flash-back, avec de charmantes cases au bord moutonneux, explique qu’il s’agit là d’un plan visant à prendre la place de l’espion appelé « Z-One », afin de remonter l’ensemble du réseau et d’arrêter les trois lieutenants de maître-espion.

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Le second récit, sur lequel nous reviendrons dans le post suivant, s’intitule « Nuclear Returns ». L’histoire commence alors que l’armateur Lemuel Tugboat vient trouver Steve Trevor et Diana Prince, parce que l’un de ses navires, le « Princess Leatrice », et menacé par un maître chanteur. Les Holliday Girls étant en croisière sur le bâtiment, Wonder Woman se précipite à leur aide.

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Sur le navire, Etta Candy s’ennuie : il ne se passe rien. Soudain, le bâtiment est secoué en tous sens et soulevé des flots par Nuclear, surnommé le « Magnetic Murderer ». Chose étonnante, les Holliday Girls reconnaissent le super-vilain au sémillant costume vert. Wonder Woman également connaît ce redoutable criminel, puisqu’elle sait qu’il s’agit en fait de Percy Playboy, un riche héritier visiblement perturbé qui, plus jeune, a déjà utilisé ses pouvoirs magnétiques (acquis après un accident scientifique) à de mauvaises fins. Rendu fou, Percy a endossé à nouveau son costume et entamé une nouvelle campagne de crime, qui tourne mal puisqu’il meurt dans le naufrage de son sous-marin, laissant sa sœur attentionnée en pleurs.

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La troisième aventure porte le titre « Who Killed Col. South! » et s’amuse des mécanismes du whoddunit, le récit policier où l’enquêteur doit identifier l’assassin parmi une brochette de personnages présents lors du drame. L’action commence alors que les Holliday Girls se rendent vers le sud, traversant les bayous avec l’aide de leur amie Amazone. Une fois arrivées, elles assistent à la charge d’un éléphant, puis rencontrent un petit aréopage de personnages plus ou moins farfelus, au milieu duquel se trouve le Colonel South.

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C’est au milieu du récit (et non au début) que l’héroïne découvre le cadavre du vieux militaire. Les auteurs préfèrent mener le récit tambour battant, faisant courir l’Amazone dans tous les sens et recourant même à l’artifice de l’alligator affamé. Mais comme de juste, Wonder Woman démasque, au propre comme au figuré, le coupable à la fin de l’histoire.

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Ces trois récits sont signés Harry G. Peter, qui continue à dessiner la bande. On peut légitimement penser qu’il n’est pas seul à œuvrer, d’autant que sur la troisième histoire, certains personnages féminins ressemblent plus aux héroïnes de Milton Caniff, de Frank Robbins ou de Lee Elias. Quant au scénario, puisque William Moulton Marston est décédé depuis environ trois ans, il est fourni par le responsable éditorial de la série, Robert Kanigher, qui peu à peu impose sa patte à la série. On notera qu’il oppose trois ennemis masculins à Wonder Woman, là où les super-méchantes étaient nombreuses à l’époque de Moulton.

Jim

Le mystère de Nuclear, première partie
Le mystère de Nuclear, deuxième partie
Le mystère de Nuclear, troisième partie

Le mystère de Nuclear, deuxième partie

Comptant au sommaire de Wonder Woman #43, « Nuclear Returns! » est visiblement une suite. Le super-vilain est connu des protagonistes, qui s’étonnent de son retour d’autant plus qu’il est censé être mort. Mais les lecteurs attentifs savent pourtant qu’il s’agit ici de sa première apparition dans les aventures de l’Amazone. Le scénariste Roy Thomas fait partie de ces fins connaisseurs, et lui-même s’étonne de l’existence d’une suite alors que le premier volet est introuvable.

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Pendant longtemps, Thomas a pensé que l’histoire n’a jamais été publiée. Il n’a d’ailleurs aucune explication : DC aurait-il estimé que le premier volet était d’un niveau trop bas ? Ce qui veut dire que personne n’a sourcillé quand la « suite » a été officialisée ?

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Persuadé que le premier volet n’a pas été publié, il a eu une grande surprise en recevant, au début des années 1980, des photocopies de cases dessinées par Harry G. Peter, représentant Wonder Woman aux prises avec Nuclear, dans une séquence qu’il ne connaît pas. Ces photocopies ont été fournies par Richard Howell (qui n’était pas encore le dessinateur professionnel qu’il est devenu) et montrent clairement que le costume du personnage a changé : sur certaines cases, on distingue les traces des collages qui ont permis de donner à Nuclear un nouveau costume.

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Au milieu des années 1990, dans une convention de comics, Roy Thomas découvre sur un stand des cases visiblement signées de la main de Peter. Ces originaux, désormais en sa possession, semblent également sortis de de l’épisode d’origine, et comportent aussi des collages. En rédigeant l’article pour Alter-Ego dont le lien est donné plus haut, Thomas a délicatement décollé les rustines, ce qui a révélé, là encore, une version différente du costume porté par le méchant.

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Le mystère de Nuclear, première partie
Le mystère de Nuclear, deuxième partie
Le mystère de Nuclear, troisième partie

Le mystère de Nuclear, troisième partie

Après tant d’années de fronçage de sourcils, le scénariste avait enfin la trace de cette histoire refusée : Nuclear avait bel et bien été la vedette d’une aventure qui avait été refusée pour une raison inconnue, et dont les planches originales avaient disparu.

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Cependant, le mystère autour de Nuclear l’avait hanté depuis l’enfance et, quand il signe un contrat chez DC et lance la série All-Star Squadron, il profite de l’occasion pour donner sa propre version des « origines » de Nuclear. Et ceci prend place au sein d’un cross-over impliquant l’Escadron des Étoiles et la Ligue de Justice, dont les aventures sont alors signées par son compère de toujours, Gerry Conway.

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Rappelons qu’à l’époque, Roy Thomas n’a pas encore les photocopies fournies par Richard Howell. Il ne peut qu’estimer ce qu’aurait pu être une première altercation entre Wonder Woman et Nuclear. Il oppose donc le super-vilain à Liberty Belle et Johnny Quick, le temps de faire diversion avant la rencontre entre les deux groupes de justiciers, dans All-Star Squadron #14, dessiné par Adrian Gonzalez et Jerry Ordway.

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Notons que les indications de couleurs fournies par Roy Thomas ne sont pas respectées, et que Nuclear se retrouve avec une tenue à dominante bleue, et non verte.

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Le « Maraudeur Magnétique » fait son retour deux numéros plus tard. Précisons, pour la bonne compréhension, que le mic-mac spatio-temporel du cross-over précédent a été oublié par les membres de l’Escadron. Donc l’action du début d’All-Star Squadron #16 est la même que celle de la fin de l’épisode 14, à la différence près que les héros, plutôt que trouver, derrière la porte, les membres de la Ligue, découvrent une Wonder Woman visiblement épuisée et disposée à solliciter leur aide.

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Reprenant ses esprits, l’Amazone explique à ses alliés la raison de son malaise, et tout renvoie à notre ami Nuclear. Wonder Woman raconte comment ce dernier a déjà tenté une première fois d’exercer un chantage en manipulant un navire par le magnétisme, scène à laquelle les Holliday Girls assistent.

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L’intervention de l’héroïne et de Steve Trevor conduit à la capture de ce dernier, à la défaite de l’Amazone, qui part chercher de l’aide, et à la constitution d’une mission de secours dont la prochaine escale est le manoir sur la côte de Percy Playboy (au passage, Roy Thomas fournit une explication à ce nom particulièrement saugrenu).

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S’ensuit une bataille opposant Nuclear à Robotman, affrontement qui cause de tels ravages que le super-vilain fait une chute mortelle dans les flammes de son laboratoire souterrain, ce qui correspond aux souvenirs que l’Amazone et les Holliday Girls gardent de lui dans Wonder Woman #43.

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Dans cet épisode, Roy Thomas réalise un rêve de gamin en racontant l’aventure qui a précédé l’épisode de Peter. Ce ne sera que des années plus tard qu’il découvrira des traces du véritable récit prévu à l’origine.

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Mais malgré les erreurs de couleurs dans la représentation de Nuclear, ces épisodes d’All-Star Squadron permettent d’intégrer dans une continuité un personnage qui ne devait faire que deux apparitions des décennies plus tôt, et n’en aura fait qu’une au final, à la suite de mystères éditoriaux apparemment insolubles.

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Le mystère de Nuclear, première partie
Le mystère de Nuclear, deuxième partie
Le mystère de Nuclear, troisième partie