Dans les premiers temps du titre, la galerie d’adversaires des Vengeurs n’étaient pas encore très étoffée et Stan Lee allait parfois chercher du côté des ennemis des F.F… Ainsi dans le #12, l’équipe affronte L’Homme-Taupe et le Fantôme Rouge
Pour le #13, c’est la première apparition du comte Nefaria (pin-up tirée de la revue britannique Terrific)
Et dans le #14, l’équipe est prise dans un conflit entre deux races aliens alors qu’ils cherchent un remède pour sauver la Guêpe, blessée à la fin de l’épisode précédent…
Moins d’un an et demi après le premier numéro de Avengers #1, Stan Lee a procédé à la première refonte de la composition de l’équipe…et celle-ci fut assez radicale. Exit Iron Man, Thor, Giant-Man et la Guêpe…le prétexte principal étant que ces héros avaient besoin de souffler un peu. Il faut dire aussi qu’ils étaient déjà bien occupés dans leurs séries respectives et Stan devait trouver des excuses pour expliquer leurs absences (la mort supposée de Tony Stark, Thor appelé en Asgard…). Cette décision montrait aussi que tout pouvait arriver et les nouveaux membres choisis allaient bouleverser la dynamique du titre.
Oeil-de-Faucon, Vif-Argent et la Sorcière Rouge avaient commencé leur carrière de l’autre côté de la loi, le premier face à Iron Man dans Tales of Suspense et les deux suivants au sein de la Confrérie des Mauvais Mutants de Magneto. Mais les trois personnages étaient plutôt considérés comme des « vilains réticents » et leur appartenance aux Vengeurs allaient leur permettre de s’extirper de ce rôle et de les mettre en avant alors qu’ils n’avaient pas de séries dédiées (ce qui n’était pas le cas de leur chef Captain America, dont les aventures solo paraissaient alors dans Tales of Suspense).
Avengers #16 commence en pleine action, avec la fin du combat des Avengers contre les Maîtres du Mal. Pendant ce temps, Captain America est en Amérique du Sud avec Rick Jones et enterre son vieil ennemi Zemo. Tout ceci ne prend que six pages, le reste du numéro étant consacré à la formation de la nouvelle équipe, ce qui donne une histoire au ton et au rythme différent puisqu’il n’y a quasiment pas de combats. Il est à noter que les nouveaux venus se conduisent de manière respectueuse envers les autres Vengeurs…Pietro Maximoff et Clint Barton révélant leurs caractères explosifs à partir du #17 (le frondeur Oeil-de-Faucon aimait bien titiller son « Mathusalem » de leader en ce temps-là).
Avengers #16 marquait aussi la première apparition du majordome des Vengeurs, apparu plus tôt au service de Tony Stark dans les pages de Tales of Suspense. Il faudra attendre encore un peu pour que ce personnage soit étoffé puisqu’il n’avait pas encore reçu son nom de Edwin Jarvis…
Pour leurs premières missions, les nouveaux Avengers n’ont pas eu droit à des adversaires mémorables puisque dans le #17, ils ont affronté le monstrueux Minotaure contrôlé par l’Homme-Taupe
Et dans le #18, ce fut une énième et oubliable menace communiste, le Commissar.
Dans Avengers #19, un nouveau protagoniste entre en piste….Swordsman ! Le sabreur à la moustache d’Errol Flynn cherche à intégrer les Vengeurs mais ses méthodes sont assez discutables puisqu’à peine arrivé au Q.G. des Avengers, il déclenche une bagarre avec Vif-Argent et la Sorcière Rouge avant de s’éclipser. C’est là que Captain America découvre qu’il s’agit d’un mercenaire recherché, avant d’obtenir plus de détails de la part d’Oeil-de-Faucon.
On apprend en effet que Clint et Swordsman se connaissent depuis des années, lorsque le futur archer des Vengeurs était un jeune homme passionné par le cirque. Swordsman, la star du spectacle, est devenu en quelque sorte le mentor de Barton. Mais tout a changé le jour où Clint a surpris Swordsman en train de voler dans la caisse…
Swordsman fait partie de ces personnages qui ont évolué avec les années. Ici, ses motivations sont un chouïa confuses (menacer Cap n’est pas vraiment le meilleur moyen de se faire élire chef des Avengers) et les développements de l’intrigue, qui s’étend cette fois sur deux numéros (avec un bon cliffhanger pour le #19), un peu maladroits, notamment avec l’ajout artificiel de la menace du Mandarin. Malgré ses défauts, le Sabreur cultive un certain sens de l’éthique, qui s’exprime quand il refuse de tuer les héros de sang-froid…
Bref, deux épisodes aussi mouvementés qu’inégaux, qui permettent d’en savoir un peu plus sur le passé de Oeil-de-Faucon. À noter que le #20 est le premier des trois épisodes encrés par Wally Wood, ce qui donne un résultat très agréable (plus harmonieux que lorsque Don Heck s’encre lui-même par exemple)…
