Malicia par Jyn Leonard
Warpath par Adam Pollina
Gambit par fred. ian
Ribic :
Andy MacDonald (Cable claims the « Iron » Throne)
Doc McCoy : « I’ve been waiting for Andy to finish up another project so he could get to this piece. I certainly wasn’t disappointed. You may notice that there isn’t any Iron Man armor here, that’s because Andy used Cable’s rogues gallery, and there was so much armor involved there (thank you 90’s Marvel !), putting in Iron Man’s armor totally slipped his mind. After seeing it, I told him not to worry about it, the piece was too awesome to tinker with any further. So here is what is there: Juggernaut’s, Magneto’s, Stryfe’s, Zeroe’s and Dragoness’ Helmets, Apocalypse’s belt and gauntlets, part of Mojo’s robot carrier, Nimrod’s head, Omega Red’s gauntlets and tendrils, Mister Sinister’s cape and Psychoman’s tablet ! »
Matt Ferguson :
Frank Cho :
Rags Morales :
X-MEN #1-3 (1991) :
« Qu’allons-nous faire avec 13 X-Men ? » Cette épineuse question, posée par Angel à la fin du célèbre Giant-Size X-Men #1 de 1975, a trouvée une nouvelle résonance une quinzaine d’années plus tard, alors que les mutants (autrefois les vilains petits canards de Marvel) étaient entretemps passés du statut de David à celui de Goliath sur le plan commercial (comme le souligne alors la multiplication des x-titres depuis 1982). Et cela en raison d’une popularité exponentielle tout au long des 80’s (telle la croissance de l’audimat de Cheers au fil des saisons, de plus en plus populaire durant sa diffusion sur le petit écran), qui aura fini par les mener jusqu’au sommet des ventes en 1991 (avant l’explosion de la bulle spéculative).
Une consécration au goût amer (même si le succès phénoménal de ces numéros-là lui aurait permis de s’acheter une maison) pour leur scénariste fétiche, puisque le lancement de cette période « Mutant Genesis » a également servi de chant du signe à Chris Claremont, parti avec son baluchon (tel Gromit) après avoir été prié par l’editor Bob Harras de laisser le contrôle créatif de la license aux futurs Image Boys (une décision privilégiant le court terme, que finira par se retourner contre le scénariste des Avengers, suite au départ de ces jeunes stars du dessin dès l’année suivante). Soit un run aussi long (et tout aussi renommé) que celui de Tome & Janry sur Spirou & Fantasio côté BD franco-belge.
Chris Claremont (DeFalco’s Comic Creators on X-Men, pp75-76) : « Working with Jim [Lee] was a lot of fun, but the institutional strains were starting to kick in. The problem was that Jim was just as strong-willed as I was. Jim wanted to do stuff that reminded him of the things that made him get into comics in the first place. He wanted to bring back Magneto and do the Sentinels and all that sort of stuff. My problem was I had already done those things…at least twice. I wanted to try and find some new stories to do. New stuff for the new millennium, you know! We couldn’t find any sort of common ground that would allow us to compromise…Bob Harras was editing X-Men in those days and he was a lot more simpatico to Jim than he was to me. Looking back at it from the vantage point of the here-and-now, I can see no one had either perspective or the incentive to find a way out. There was just no comfort zone. There was just all this butting of heads and we all got boxed into corners. Bob and Jim wanted to do what they wanted to do and the feeling was I could not or would not go along, and they were going to do it anyway. I thought, I’ve worked too hard. The time has come maybe to see if I can survive with the X-Men. So I quit X-Men and left Marvel. »
Chris Claremont (Seriejournalen.dk.) : “(X-Men vol.2 #) 1, 2 and 3 were basically my wrapping up as many loose ends as were available (…) It was not a happy time – they’re not very good issues, I think. And that’s the way of it. But that book at that point was in the process of being defined by the editor and the new writers and artists – the way they wanted it – and has been so ever since.”
Après les événements consécutifs du crossover « X-Tinction Agenda », du retour de Charles Xavier (suite à près de 75 numéros d’absence), et de la « Muir Island Saga » (sans oublier le départ vers le futur du jeune Nathan Summers, lors de l’unique participation de Claremont à X-Factor), l’ensemble des titres ont donc opérés une refonte globale, marquée en particulier par le retour (en grâce) d’Alan Davis sur Excalibur (une période dorée), l’arrivée de Peter David sur X-Factor (bien avant son second run plus copieux) ou encore le lancement du X-Force de Rob Liefeld (adios les New Mutants ainsi que Louise Simonson).
Né d’une volonté d’unifier Uncanny X-Men & X-Factor dans un seul et même endroit (à nouveau tous sous le même toit d’une manoir depuis reconstruit rapidement), avec des compositions d’équipe différentes que prévu initialement (quitte à défaire pour cela les duos Tornade/Wolverine & Cyclope/Jean Grey, emblématiques d’Uncanny X-Men & X-Factor, et à reléguer Forge & le Hurleur à l’arrière-plan, Jarvis style).
Suite à un numéro 1 ayant fait office de point d’entrée pour les nouveaux lecteurs (il fait bien le job de ce point de vue-là), Claremont voulait ensuite enclencher la seconde en embrayant direct avec la mort de Logan dès le numéro 2 (un numéro dans lequel il n’a d’ailleurs aucune réplique, tant le focus est ailleurs), lors d’un affrontement brutal avec Lady Deathstrike, la Main et ce nouveau venu qu’est Omega Red.
Une péripétie inattendue (étant donné la forte popularité du personnage à cette période, véritable vache à l’air commerciale au don d’ubiquité bien pratique pour les séries en mal de guest-stars), qui devait alors lancer l’avortée « Dark Wolverine Saga » (dont le principe sera plus ou moins repris par Mark Millar par la suite), s’étalant jusqu’à Uncanny X-Men #294 (lors d’une confrontation avec un Colossus victorieux, en mesure d’arracher les griffes de son ancien ami, pour mieux laisser la place à des griffes naturelles sans aucune trace de métal), avec pas mal de rebondissements à la clé (tel Jean infiltrant le camp ennemi dans l’espoir de sauver le canadien velu, quitte à devenir amants pour cela).
Le défi logistique que représente un tel changement de dynamique (lié à la coordination avec la série solo d’Hama ainsi que Marvel Comics Presents & cie) mettra cependant un terme à ces plans. Là où d’autres idées du scénariste (Gambit comme traître à la solde de Mr. Sinistre) finiront par servir par la suite.
Une saga dont la finalité était de le débarrasser d’un précieux Adamantium (soit « Fatal Attractions » avant l’heure) recouvrant l’ensemble de son corps (lui donnant des airs de croisement entre un porc-épic et un Surfeur d’Argent chevelu), et de le rendre ainsi plus nettement plus vulnérable (avec un facteur auto-guérisseur assez amoindri), tou en remettant sur le devant de la scène le triangle amoureux avec Scott & Jean (bien avant les films et le « trouple » plus ou moins équivoque de l’ère Krakoa), stoppé net au début des 80’s par le décès de Jean, ainsi que le fait que les sentiments de Logan à son égard étaient encore unilatéraux (d’où la nécessité d’une alternative avec la venue de Mariko Yashida avant la saga Proteus).
L’autre grosse intrigue de Claremont, dédiée à la dégradation des rapports entre homo sapiens et homo superior (cette « Mutant War » annoncé depuis un certain temps), devait quant à elle culminer vers 1993 avec l’événementiel Uncanny X-Men #300 (théâtre d’un ultime conflit avec le Shadow King/Farouk, provoquant la mort d’un Xavier passant cette fois-ci pour de bon le flambeau à un Magneto repenti).
Claremont (Wizard’s X-Men Special) : "That was actually the whole goal of the Uncanny X-Men arc from #200 (in 1985) to #300 (in 1993). The whole point was that (Professor) Charles (Xavier) dies in a fight with the Shadow King, and Magneto would end up running the school.”
Claremont (Seriejournalen.dk.) : « I really had no effective plans beyond the idea that I wanted Xavier once and for all to die in the 300th issue. »
Suite à l’abandon de ces plans ambitieux, il a donc a fallu trouver autre chose, or l’ennemi N°1 des X-Men (d’autrefois) avait justement récupéré son look emblématique (lui donnant beaucoup plus d’allure que son costume pourpre des 80’s) tout en retombant dans ses mauvais penchants d’antan (notamment sous l’impulsion d’un Jim Lee désireux d’utiliser les éléments marquants de ses lectures de jeunesse).
Claremont & Lee ayant déjà produit l’année précédente un arc sur Magneto en Terre Sauvage (que votre serviteur aurais tendance à préférer à ces trois numéros-là), ils remettent donc déjà le couvert avec le maître du magnétisme, dès le lancement événementiel de ce nouveau titre. Treize ans après le triptyque avec Magnéto de l’été 1978 par Claremont/Byrne (lui aussi supérieur qualitativement), un autre X-jalon (tendance poids lourd) vient s’ajouter à ces affrontements mémorables, mettant cette fois-ci en scène un Magneto reclus sur son Astéroïde M (Magneto en vieil homme las comme avatar de Claremont et Fabian Cortez le jeune arriviste comme avatar d’Harras & de ses sbires ?), sincèrement réticent à s’impliquer à nouveau dans ce Monde post-guerre froide des 90’s (période post-Ronald Reagan & pré-Bill Clinton).
Sorte de condensé/best of/karaoké de son run (source de l’efficacité de cet arc ainsi que ses limites), s’éloignant de l’innovation de la période australienne pour mieux renouer avec une image d’Épinal plus proche des années Byrne/Cockrum (soit le souhait d’un Jim Lee marqué à vie par ces lectures), ce lancement cultive un fort de blockbuster estival, faisant la part belle aux scènes d’action. Car l’intrigue est moins dense que d’habitude de la part du scénariste, limite délayée afin que Jim Lee ait d’autant plus de place pour en mettre plein la vue sur le plan visuel, avec ses planches « in your face » (se vendant à prix d’or sur le marché des planches originales), favorisant l’iconisation au détriment de la narration.
Le renouvellement de surface (celui de ces années « Bleu & Or ») passe aussi par des relooking qui dureront pour certains jusqu’à la fin des 90’s. Une esthétique reprise peu après par le cartoon de la FOX, assurant à ces costumes une popularité d’autant plus durable (et aussi cyclique puisque ce même cartoon va bientôt bénéficier d’une suite tardive, surfant ainsi sur l’actuelle nostalgie des 90’s).
Les marottes scénaristiques de Chris Claremont se font quant à elle de plus en plus voyantes (le trope de la possession mentale pour la énième fois, prétexte à un affrontement entre les deux factions d’X-Men), tout occupé qu’il est à soigner le chant du signe d’un Magnéto qu’il aura marqué de son X-empreinte (comme le montre le discours final d’un Erik sur le départ, tout comme son scénariste fétiche), débouchant sur un final somme toute honorable, à défaut de la grande conclusion plus vaste (tant fantasmé depuis lors) que méritait ce long cycle ô combien révéré (l’un des plus long runs à ce jour).