Elektra par Bill Sienkiewicz
Sal Buscema
DAREDEVIL #8-9 :
Le huitième numéro de Daredevil marque la première apparition de l’Homme aux Echasses, qui deviendra l’un des adversaires réguliers du héros aveugle. Mais même s’il croisera Daredevil à plusieurs reprises, l’Homme aux Echasses ne sera jamais une menace d’importance. Il faut quand même dire qu’il est assez ridicule dès le début, surtout quand il prétend que ses échasses le rendent « totalement invincible »…alors qu’il suffit de le faire trébucher pour qu’il perde sa stabilité…
Dans ce #8, le suspense tourne autour de la véritable identité de l’Homme aux Echasses : est-ce le timide Wilbur Day, venu demander de l’aide à Matt Murdock dans son litige l’opposant à son patron Carl Kaxton ? Mais si Kaxton est loin d’être un homme recommandable, le véritable vilain est bien Wilbur Day, voleur des inventions de son ancien boss. Et c’est justement une création très S.F. de Kaxton qui causera la première défaite de ce grand loser lorsque DD se sert d’un rayon qui réduit Day à une taille microscopique…
Malgré ses défauts, Daredevil #8 reste divertissant…ce qui n’est pas le cas du très mauvais #9. Karen Page arrive à convaincre Matt à rencontrer le Dr Eyck, le seul spécialiste capable de guérir sa cécité. Ils apprennent que Eyck se trouve maintenant au Lichtenbad, un petit pays de l’Est dirigé par Klaus Kruger, qui fut le correspondant étranger de Matt & Foggy à l’époque de la fac de droit. Lorsqu’il rencontre Kruger, Matt sent que quelque chose ne va pas autour de cette vieille connaissance qui ressemble à une version stéroïdée de Bela Lugosi. Il accepte donc de le suivre…
Sur place, il apprend que Kruger est en fait le tyran du Lichtenbad. Le bonhomme a kidnappé plusieurs spécialistes dans leur domaine pour le servir dans sa conquête du pouvoir, dont des savants et donc Matt Murdock qui est pour lui l’un des meilleurs avocats d’Amérique. Il ne faut pas longtemps pour que Matt se change en DD, sauve les prisonniers et combatte ce Fatalis du pauvre dans une aventure laborieuse à peine sauvée par les dessins de Wally Wood et quelques dialogues décalés.
Le triangle amoureux entre Matt, Foggy et Karen est de plus en plus ennuyeux. Je n’aime pas du tout cette version de Franklin Nelson, aminci, amer, qui se déteste lui-même en espérant que son ami reste aveugle pour avoir Karen à lui tout seul. Cette histoire avec le Dr Eyck n’aura de tout façon pas de suite car entre le trio principal, il n’y aura aucune mention de ce qui s’est passé au Lichtenbad dans l’aventure suivante…
DAREDEVIL #10-11 :
Chose peu courante à l’époque, les numéros 10 et 11 de Daredevil forment un arc narratif complet. Ce sont aussi les deux derniers épisodes du court run de Wally Wood, peu satisfait de sa collaboration avec Stan Lee. Wood n’appréciait pas vraiment la méthode Marvel, cadre de travail dans lequel il n’était payé que pour le dessin alors qu’il participait en grande partie à l’élaboration des histoires. Les crédits du #10 annoncent donc que Stan Lee a laissé Wally écrire l’intrigue (parce qu’il avait besoin d’une pause…typique de l’humour de Stan the Man)…mais c’était trop tard car Wood avait déjà décidé de quitter Marvel (pour aller bosser sur les T.H.U.N.D.E.R. Agents du petit éditeur Tower) et c’est Stan Lee qui a terminé cette histoire dans le #11 (pour lequel Wood n’est crédité qu’à l’encrage des dessins de Bob Powell).
Dans les #10 et 11, Wood et Lee créent un mystère autour de l’Organisateur, chef d’une nouvelle organisation criminelle qui emploie comme hommes de mains les Ani-Men, des vilains de dixième zone aux looks joliment grotesques (Cat Man, Ape Man, Bird Man et le premier Frog Man qui n’a rien à voir avec les hommes grenouilles marvelliens qui suivront). L’Organisateur serait en fait l’un des fondateurs du Parti Réformateur, un groupe politique qui a proposé à Franklin Nelson de devenir leur candidat pour le poste de procureur s’ils gagnent les élections. Foggy en est très heureux mais Matt se doute que quelque chose n’est pas clair chez ce troisième parti, ce qui complique encore une fois les relations entre les deux amis…
Cette saga en deux chapitres tire un peu trop en longueur et arrivé à la fin, j’avoue que je me fichais un peu de la révélation de la véritable identité de l’Organisateur…et il est bien possible que le politicard véreux choisi par Stan n’était pas celui de Wood. Si je trouve l’ensemble très, très moyen, il pose les bases de la future évolution de carrière de Foggy et fait apparaître pour la première fois Deborah Harris, un flirt d’école qui lui fait oublier un temps ses sentiments pour Karen Page. Debbie n’est pourtant pas vraiment quelqu’un de confiance et elle manipule Foggy parce qu’elle est amoureuse de l’Organisateur (mais elle finit par se retourner contre lui car elle ne supporte plus ses méthodes). Deborah Harris ne quittera pas la vie de Foggy et deviendra quelques années plus tard un personnage récurrent de la série.
À la fin de ces deux épisodes, Matt Murdock décide de s’éloigner un peu du cabinet Nelson & Murdock, histoire de prendre un peu de temps pour lui-même et voyager…et aussi parce qu’il ne supporte plus la tension toujours présente entre lui, Karen et Foggy. Juste à temps pour l’arrivée d’un nouveau dessinateur régulier, un certain John Romita Sr qui s’est occupé de la partie graphique du #12 au #19.
Aucun lien avec
(juste pour préciser)
Elektra par Mike Mayhew
Le modèle de la Lorelei de Simonson (plus Sigourney Weaver pour Sif).
Elektra par Lim Shi Min
Silver Screen Heroes par Joe Phillips : The Daredevil
John Romita Jr :
Super-Team Family : Daredevil & Hourman
Dan Panosian :