1964-2024 : BON ANNIVERSAIRE DAREDEVIL !

DAREDEVIL #131-132 :

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Dans le diptyque Daredevil #131/132, un vilain qui allait devenir l’un des ennemis les plus acharnés du justicier aveugle fait ses débuts…Bullseye (ou le Tireur en V.F.). Si les deux épisodes sont comme souvent dessinés par Bob Brown et encrés par Klaus Janson (un duo qui fonctionnait très bien), le design de Bullseye a en fait été imaginé par Marv Wolfman et John Romita Sr. Un costume qui allait à peu près rester le même les années suivantes, à une exception près…la cible qui orne le masque du Tireur était en effet plus grande à ses débuts et il faudra attendre l’arrivée de Frank Miller pour qu’elle soit réduite à la taille que l’on connaît.

Dans sa première histoire, seuls quelques éléments du passé de Bullseye sont révélés à Daredevil par Jacob Conover (le reporter qui a écrit le triste article du garçon qui collectionnait l’Araignée). Le récit d’un vétéran du Vietnam capable de transformer en arme mortelle tous les objets qui lui passent dans les mains et devenu mercenaire dès son retour à la vie civile…le Tireur veut se faire un nom dans le milieu des assassins et ses méthodes sont brutales. Daredevil suit sa piste meurtrière et est pris dans un piège…

Pour se faire de la publicité, le Tireur attire DD dans un cirque et veut se débarrasser de lui devant les caméras. Le combat est énergique, ce qui donne une première partie au rythme soutenu. L’affrontement se termine sur un match nul, le Tireur s’éclipsant après avoir créé le chaos sans que Daredevil puisse y faire quelque chose. Par contre, le deuxième round à la fin du #132 se termine tout de même de manière un peu expéditive (DD était bien énervé)…

Parallèlement, Marv Wolfman gère efficacement sa galerie de personnages et les petites sous-intrigues. Foggy Nelson n’est plus procureur (l’élection a été gagnée par Blake Tower) et est redevenu avocat avec Matt Murdock. Les deux vieux complices ont ouvert un bureau qui offre des services juridiques aux plus pauvres et ils sont aidés par Heather Glenn, devenu la petite amie de Matt (elle est plus réfléchie, plus aussi superficielle que lors de sa première apparition, voir post 692). J’aime bien aussi les échanges entre DD et l’inspecteur Bert Rose, qui ne porte pas les super-héros dans son coeur. Le flic était apparu brièvement dans une case de Daredevil #1 mais il se contentera de se montrer dans quelques numéros avant de disparaître du titre…

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Designs de Bullseye par John Romita Sr :

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Marvel de A à Z : Le Tireur

Daredevil, Elektra et le Tireur par Brian Level

DAREDEVIL #159-161 (1979) :

Marv Wolfman: « From the day I came up with him, I knew Bullseye was good. That’s why I brought him back for a second two-part story just a few months later. But as much as I loved the character and am thrilled that I created him, Bullseye’s best days were still a few years away when writer/artist Frank Miller turned a really good character into a really great one. »

Après avoir réglé le compte du Death-Stalker de façon définitive (il aura fallu une astuce temporelle liée à son origin story pour que celui-ci revienne brièvement dans les pages du GN Daredevil & Captain America: Dead on Arrival), la paire McKenzie/Miller a enchaîné avec un triptyque pouvant être considéré comme le véritable début de leur run (puisque entamant à partir de là de nouvelles intrigues).

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Un arc qui pose en effet les bases de la période à venir (qu’il s’agisse du bar de l’opulente Josie, sorte d’équivalent urbain du saloon de western, de Turk et Ben Urich, ou encore le gangster Eric Slaughter, régnant en maître sur les docks mal famés de New York) tout en continuant sur sa lancée plus sombre (héritée du run de Jim Shooter), avec son atmosphère plus âpre, reflétant la hausse de la criminalité à New York dans les années 70/80 (Miller, qui vivait là-bas à cette période, en sait quelque chose).

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La présence de La Veuve Noire (réduite au rôle de la demoiselle en détresse) montre que Bullseye n’a déjà aucun scrupule à s’attaquer aux proches du héros (et cela bien avant sa confrontation avec Elektra). Un changement qui se fait sentir dans ces premiers numéros par une ambiance plus sombre (il n’y a guère que ce guignol qu’est la petite frappe nommée Turk pour alléger un peu l’atmosphère, de même que Foggy Nelson dans d’autres numéros). Une registre plus noir qui s’étend également au comportement d’un DD badass (comme le montre le final avec ce bluff à la Dirty Harry), à tel point que Natasha Romanov remarque ce changement notable chez son ancien amant (fini le temps où celui-ci se montrait aussi bavard & blagueur que Spider-Man). Si Roger McKenzie était déjà là depuis quelques numéros, c’est donc vraiment l’arrivée de Frank Miller qui aura donné le boost créatif nécessaire pour permettre à ce run de décoller pour de bon.

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Design et illustration ultra efficace ! Rien sur pour ça, j’adore ce personnage !

Elvis Cardona

Super-Team Family : Daredevil vs Dr Light

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Bullpen Bits par Chris Giarrusso :

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Esad Ribic :

David Finch :

DAREDEVIL #163 (1979) :

Après un numéro fill-in sous cloche (tellement détaché de la continuité qu’il aurait tout aussi bien pu paraître 10 ans avant voire plus) signé Michael « The Spectre » Fleisher et Steve Ditko (alors en lente phase de déclin), Roger McKenzie et Frank Miller ont profité de la popularité de la série tv L’incroyable Hulk (initialement diffusée entre 1977 & 1982) pour produire un très bon numéro avec le géant de jade.

Souvent considéré comme LE meilleur des 8 numéros (je ne fait pas exception à ce sujet) du duo Roger McKenzie/Frank Miller (le meilleur numéro de McKenzie mais pas celui de Miller par contre, qui arrivera à faire encore mieux par la suite), Daredevil #163 renoue avec l’aspect « David contre Goliath » qui avait si bien réussi aux affrontements de DD et Namor (surtout le premier, signé Wally Wood), se soldant systématiquement par la défaite d’un tête-à-cornes certes valeureux mais largement surclassé.

Les propres intrigues de la série ne sont pas oubliées pour autant, puisque Heather Glenn fournit malgré elle la pièce manquante permettant au journaliste Ben Urich d’écrire l’article du siècle (ce n’est d’ailleurs pas la dernière fois que celle-ci dévoilera par mégarde l’identité secrète de son ex à un civil).

Quelques années avant la mini-série Wolverine, la paire Frank Miller/Joe Rubinstein était ici réunie pour la toute première fois, pour un résultat convaincant au service d’un très bon script, mêlant adroitement l’intensité dramatique, la bravoure de Daredevil (guère plus qu’un insecte face à ce tank sur pattes) et aussi un soupçon de tragique (la situation guère enviable des deux vedettes à la fin).

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Donc oui, je peux rejoindre le groupe de la honte dirigé par Ben Wave puisque je n’ai jamais lu cet épisode (ni la période Mckenzie en fait)

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Grand film !
Mais ces mains métalliques au bout de tiges… Ça ne fait flipper personne.

DAREDEVIL #138 + GHOST RIDER #20 :

Suite à la santé déclinante de Bob Brown (décédé d’une leucémie en 1977), la série Daredevil a employé des dessinateurs invités de luxe. Après les #136 et 137 par John Buscema, le #138 a en effet été illustré par le prolifique John Byrne (qui devait être décidé à dessiner tous les super-héros Marvel). Sal Buscema a ensuite pris la relève avant le retour de Bob Brown sur les #141 à 143 (ce dernier numéro a été publié plus d’un mois avant la mort de Brown).

Parallèlement à ses Iron Fist, John Byrne a donc dessiné cette histoire qui commence dans Daredevil #138 pour se terminer dans Ghost Rider #20. Graphiquement, la première partie est plus solide grâce à l’encrage de Jim Mooney car sur le Ghost Rider, Byrne est encré par Don Perlin et le résultat est assez inégal. Karen Page, le premier grand amour de Matt Murdock, était devenue un personnage régulier du titre du Motard Fantôme. Ne supportant plus la double vie de Matt, Karen s’était éloignée de lui pour poursuivre son rêve de devenir actrice.

Pour ce crossover, Marv Wolfman s’est souvenu d’un diptyque écrit par Roy Thomas pour les #56 et 57 (post 515). Lorsqu’il apprend l’enlèvement de Karen, DD se porte à son secours et découvre qu’elle a été kidnappée par un nouveau Death’s Head. Le vilain veut mettre la main sur les secrets du père décédé de Karen mais la jeune femme est persuadé qu’il les a emportés dans la tombe. Death’s Head ne la croit pas et pendant leur premier combat, Daredevil, rejoint par Johnny Blaze, reconnaît la voix de Death’s Head, sous le déguisement duquel se cache en fait un de ses vieux ennemis.

Joliment dessiné (malgré mes petites réserves sur l’encrage de la deuxième partie), le crossover est bien construit (avec son récap’ au début du Ghost Rider, le seul chapitre qui avait été traduit en V.F. à la fin des années 70) et dose avec efficacité action mâtinée de fantastique et révélations dans une atmosphère adaptée au mystère qui entoure le grand méchant. À la fin de Ghost Rider #20, Daredevil et Karen Page se quittent à nouveau pour ne plus se revoir pendant des années…et les dernières paroles de Karen sont presque prophétiques. Lorsqu’elle recroisera la route de Matt, son rêve sera devenu un cauchemar…mais ceci est une autre histoire…

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DAREDEVIL #153 :

Après le départ de Marv Wolfman au #143, Gerry Conway a fait un très bref retour sur la série Daredevil en co-signant les deux numéros suivants avec Jim Shooter. Shooter a ensuite pris les commandes en solo pour un court run qui s’est conclu au #151 sur lequel il a passé le relais à son remplaçant, Roger McKenzie. Un numéro important puisque Heather Glenn, la petite amie du héros, y découvre le secret de la double identité de Matt…une révélation qui n’arrive pas à un bon moment puisque Heather apprend le suicide en prison de son père Maxwell. Et comme Daredevil avait mis l’ancien homme d’affaires derrière les barreaux (Maxwell Glenn était en fait sous l’influence de l’Homme-Pourpre), Heather rend Matt responsable de la mort de son père.

C’était le début d’une intrigue en plusieurs parties impliquant l’Homme-Pourpre, plusieurs super-vilains (et pas que ceux faisant partie de la galerie d’adversaires de Daredevil) et l’enlèvement d’Heather Glenn. Dans le #153 dessiné par Gene Colan (l’artiste emblématique de la première période de la série était lui aussi de retour pour un court passage, quatre numéros avant l’arrivée d’un petit jeune appelé Frank Miller), DD se rend en toute urgence vers l’appartement de Heather après son appel à l’aide et y tombe sur Mr Hyde et le Cobra.

L’épisode est presque entièrement tourné vers l’action, la baston est musclée et tendue et si Daredevil rend d’abord coup pour coup, son état physique (il sortait d’un affrontement contre le Paladin dans le #152) fait qu’il n’arrive pas à tenir sur la longueur et perd ce premier round. Le Cobra et Mr Hyde emportent alors un DD inanimé avec eux, sous les yeux de la police et d’un nouveau personnage qui allait prendre de plus en plus d’importance au fil des mois…

Daredevil #153 marque en effet la toute première apparition du tenace reporter Ben Urich (les premières scènes sont racontées de son point de vue), dont l’aspect débraillé (mal rasé, cheveux ébouriffés) est bien rendu par le trait de Gene Colan et l’encrage de Tony De Zuniga.

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Marvel de A à Z : Ben Urich

(JRJr lui a donné une drôle de pose)…

Joe Quesada :