1964-2024 : BON ANNIVERSAIRE DAREDEVIL !

Christophe Malgrain :

Jim

Christophe Malgrain :

Jim

Billy Tan :

Adi Granov :

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DAREDEVIL #179 (1981) :

Dès qu’Elektra a pris la place de Bullseye auprès du Caïd, une confrontation avec son ex Daredevil était inévitable tôt ou tard (Miller a ici préféré opter pour la première option). À cela s’ajoute également le retour de Ben Urich, qui s’était alors fait plutôt discret depuis son face-à-face avec DD à l’hôpital, devenant à partir de ce numéro-ci l’une des figures importantes et récurrentes du casting de Daredevil.

Sur le plan du style narratif et de la tonalité générale, Frank Miller continue à injecter une atmosphère « hard-boiled » qui va comme un gant à Daredevil, alors que l’escalade de la violence (particulièrement brutale dans son irruption) n’épargne vraiment personne dans ce numéro-là. D’un l’assassinat inaugural donnant le ton d’emblée, en passant par la raclée que se prend DD, sans oublier un Ben Urich accroc à la clope, qui ne risque pas d’oublier de sitôt sa rencontre glaçante avec la redoutable Elektra. Sa possible rédemption n’était alors pas à l’ordre du jour (du moins pas encore, puisque la version purifiée du personnage, reconnaissable à ses vêtements blanc tel Gandalf, n’arrivera qu’à la fin de ce cycle).

Frank Miller : "I thought there was something stupid about the way superheroes always had these normal girl for girlfriends. Why ? I mean, why would there be a Lois Lane to Superman, why wouldn’t he run around with Wonder Woman ? I mean she can match him. Why wouldn’t these people be operatic in their romance the way they are in the combat ? I mean, is there anything more insipid than seeing some superhero in a love scene and all of a sudden he’s just another guy who looks like us, in a bed naked. Now, these people bring down buildings with their passion, that’s what they do with their fights, and Daredevil needed a romance that was worthy of him, of his passion and his physicality, and Elektra is such a good greek myth from the house of Atreus, Agamemnon is her dad and as a vengeful force, and also Freud named a complex after her, she’s got issues. And I just expanded upon that and also, I mean, it was just an exploration of what I guess superheroes sex would be like. »

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Gabriel Hernández Walta :

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Décidément très inspiré par l’approche de Sienkiewicz.

Jim

DAREDEVIL #179-180 :

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MON NOM EST BEN URICH. JE SUIS REPORTER. CECI EST MON HISTOIRE.

Comme on l’a notamment vu dans Daredevil #176 et 178, Frank Miller n’était pas contre le fait de glisser des touches de légèreté dans ses histoires…par contre à partir du #179, le ton se durcit. Dans ce numéro, le scénariste/dessinateur fait de Ben Urich le narrateur. Le reporter du Daily Bugle poursuit son enquête sur Randolph Cherryh, le candidat à la mairie contrôlé par la pègre. Ben sait qu’il se rapproche dangereusement de la vérité quand son indic est assassiné par Elektra dans la noirceur d’une salle de cinéma miteuse. Même si cette rencontre lui a filé une trouille de tous les diables (moment de tension très bien orchestré par Miller et Janson), Ben n’abandonne pas son sujet pour autant. La suite, toujours aussi efficace, le voit faire équipe avec Daredevil pour mettre la pression sur Cherryh.

Alors que Matt doit le quitter pour assurer sa fonction d’avocat, Ben reste dans les environs et se met en planque. Il photographie l’arrivée du Caïd et est intrigué par la présence d’une clocharde qui tente de s’approcher du restaurant dans lequel Fisk a fixé un rendez-vous avec Cherryh. Il prend la photo de la pauvre femme qui est dans un sale état. Quelques heures plus tard, Ben Urich doit à nouveau quitter sa femme pour suivre une piste. Il donne l’info à Daredevil qui pénètre dans un immeuble d’où il ressort aussitôt, projeté à travers la fenêtre par Elektra. La fin du #179 est un combat aussi intense que violent entre les deux anciens amoureux. Un dernier acte prenant à l’issue duquel Ben, témoin de la scène, ne sort également pas indemne…

Mais ce ne sont pas quelques blessures qui arrêteront DD et Ben, surtout quand ce dernier reconnaît enfin le visage de la SDF…il s’agit de Vanessa Fisk, présumée morte depuis plusieurs mois. Cette intrigue avait été en grande partie charcutée lors de la première publication de ces épisodes dans Strange (les #179 et 180 avaient en effet été découpés pour ne former qu’un seul chapitre), les lecteurs de l’époque n’avaient donc pas été témoins du combat de Daredevil pour récupérer Vanessa, devenue l’esclave du « Roi des Egouts », albinos obèse régnant sur un royaume d’immondices et de pauvres âmes rejetées par la société.

L’ensemble est très bien ficelé et j’aime beaucoup le duo formé par le héros et le journaliste qui connaît son secret. L’affrontement se déroule parallèlement à la nuit de l’élection, riche en rebondissements que Miller illustre comme il sait bien le faire par l’intermédiaire des flashs infos retransmis à la télévision. Daredevil utilise alors son moyen de pression après avoir sauvé Vanessa Fisk. Pour récupérer sa femme, le Caïd renonce à son pion placé à la mairie…mais pour ne pas perdre la face, il ordonne à Elektra de tuer une personne très proche de Matt Murdock…

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Ron Garney (NYCC 2018) :

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Dan Panosian :

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Daredevil vs Gladiator par Bill Sienkiewicz

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Mike McKone :

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Jerome Opeña :

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DAREDEVIL #180 (1981) :

Mais qu’est-il arrivé à Vanessa Fisk depuis sa disparition ? C’est ce à quoi ce numéro-clé entend répondre, alors que le lectorat avait alors un temps d’avance sur les personnages principaux (car sachant déjà que celle-ci était toujours vivante mais dans un sale état, devenue une SDF amnésique). Une quête qui va donc finir par mener dans les égouts DD & Ben Urich (avec forcément des crocodiles au programme, mais pas de tortues amatrices de pizza par contre), plus ou moins remis sur pieds.

Quelques années avant les débuts des Morlocks de Chris Claremont (devenus encombrants à la longue, jusque’à ce que le crossover Mutant Massacre face le ménage dans leurs rangs), ce N° met en scène une autre communauté souterraine, dont le portrait collectif est du genre lugubre. Après la perte de son sens radar (Daredevil #174-177) et avant une récidive (Daredevil #185-187), la blessure à la cheville de Daredevil a été un autre moyen pour Frank Miller de lui mettre un bâton dans les roues. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de plutôt bien se défendre face à un double grotesque du Caïd.

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Au-delà du soulagement de Wilson Fisk (retrouvant enfin à partir de là sa bien-aimée méconnaissable, et qui mettra pas mal de temps à s’en remettre, comme le montrera ensuite le GN DD: Love & War), la finalité narrative de cette intrigue permet aussi de donner un moyen de pression à tête-à-cornes, qui n’a plus d’autre choix que de faire preuve de chantage pour arriver à ses fins (pas joli joli, ce que le Caïd ne manquera pas de lui rappeler dans l’excellent Daredevil #192 de Brennert & Janson, voir post #250).

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Comics Interview - Bill Sienkiewicz

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Bill Sienkiewicz (et Frank Miller ?) - Elektra vs Warlock

Elisa Féliz

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Elektra par Roger Cruz

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DAREDEVIL #181-182 :

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Le #181 de Daredevil fait partie des sommets de la prestation de Frank Miller sur la série. Et il est à noter que le héros aveugle n’y tient d’abord qu’un rôle secondaire car pendant 25 pages, l’auteur s’intéresse à ses adversaires, son ennemi intime et son amour de jeunesse devenue mercenaire. Pendant ces deux premiers actes, Daredevil n’est pourtant pas oublié car il ne quitte pas les pensées d’un Bullseye obnubilé par la honte d’avoir été une nouvelle fois battu et surtout sauvé par le héros, ce qui a fait de lui un sujet de moqueries. Une obsession très bien retranscrite par l’atmosphère sombre qui se dégage des premières pages, plongée dans les pensées d’un esprit torturé qui s’abîme dans la monotonie des jours passés derrière les barreaux avant que l’interview avec un journaliste inconscient devienne le déclencheur d’une intense scène d’évasion.

Le Tireur tente ensuite de reprendre sa place d’exécuteur en chef du Caïd. Il apprend qu’Elektra a été chargée par Fisk de tuer Franklin Nelson et approche les avocats tout en restant en retrait car il a des doutes sur les liens entre Matt Murdock et Daredevil. Alors qu’il quitte le tribunal, Foggy monte dans un taxi conduit par Elektra. Heureusement pour l’avocat, Elektra n’arrive pas à se résoudre à assassiner le meilleur ami de Matt. Foggy s’enfuit et Elektra est attaquée par le Tireur. Le combat est acharné, violent, impitoyable…encore un bel exemple de la collaboration entre Frank Miller et Klaus Janson (le découpage du premier et les finitions du deuxième), séquence bien évidemment en partie censurée lors de la première publication dans Strange.

Et ce n’est pas encore fini pour cet épisode palpitant. Bullseye est maintenant sûr et certain que Matt Murdock et Daredevil ne font qu’un (il faudra une petite astuce de Matt pour le persuader du contraire). Le Caïd ne le croit pas et lui ordonne de lui apporter le cadavre de Daredevil comme preuve. Miller et Janson nous réservent alors un ultime affrontement…les adversaires ne retiennent pas leurs coups dans cet enchaînement de cases dynamiques, deux silhouettes décidées à s’entretuer se détachant sur les toits new-yorkais. Cette fois, Daredevil ne sauve pas le Tireur…mais le bonhomme est coriace et même une chute de plusieurs mètres ne suffira pas à le tuer (il restera cloué dans un lit d’hôpital pendant plusieurs mois).

Après ce classique incontournable de la série, le #182 est toujours très bon, mais tout de même un peu moins fort. Matt Murdock se conduit étrangement parce qu’il traverse une phase de déni pendant laquelle il n’accepte pas le décès de la première femme qu’il a aimé. Parallèlement, Frank Miller prépare un court arc narratif avec le Punisher, qui recycle une intrigue développée avec Roger McKenzie lors de ses premiers mois sur le titre et rejetée à l’époque…

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