PUNISHER (Vol.7) ANNUAL #1 : TRAQUÉ
Sorti en fin d’année 2007, le seul annual de ce volume, autrement appelé Punisher Max, n’est pas écrit par Garth Ennis, et, par conséquent, ne s’inscrit pas dans le grand plan des soixante épisodes de l’Irlandais, qui n’est, à ce stade de la parution de ce numéro, pas encore achevé.
C’est Mike Benson, complètement inconnu pour le milieu des comic books (puisque j’ai l’impression que c’est ici son premier), mais pour la télé, puisqu’il a été auparavant entre autre scénariste, showrunner et producteur exécutif pour des séries que je n’ai pas l’impression de connaître, qui va se charger de narrer cette histoire, qui ne s’intéresse pas vraiment au justicier, puisqu’on suit un malfrat qui se trouve poursuivi par le Punisher pour un travail qui a fait un victime collatérale.
L’épisode démarre dans le vif du sujet, avec ce malfrat qui est à la fois le conteur et l’acteur principal, et qui tente, tant bien que mal, de sauver son « collègue », gravement touché par balle. Et puis, par touche, alors qu’il tente de trouver une issue de secours face à ce problème insoluble qui est le Punisher, on voit les évènements amenant à la première scène et on comprend qu’il est le dernier survivant du gang de tueurs à gage affecté à cette mission.
Et forcément, on va voir que ses demandes d’aide vont se terminer en tuerie ou en refus … si bien, qu’à moitié fou, croyant voir le Punisher, il tente de se rende, mais le flics ne croient pas. On sait tous comment il va finir…
Benson ne fait jamais parler le Punisher, qui est presque là comme un spectre vengeur implacable et inévitable. L’épisode met en avant ce qu’est le mythe du Punisher au sein de la pègre newyorkaise.
Ce qui est intéressant, c’est que le malfrat, s’il tente de se sauver et n’hésite pas à demander de l’aide même contre-nature, n’est pas dupe sur ce qu’il est devenu, ce qu’il fait, les risques qu’il prend et les conséquences possibles, le prix à payer pour toute action. Il ne se cherche absolument aucune excuse, même dans la peur, si bien qu’une confrontation verbale n’a ici aucune utilité, et Benson le sait bien.
Et dans un tel récit, il faut une belle ambiance poisseuse, et Laurence Campbell rend cela à merveille. On est clairement dans un récit noir, en pleine nuit, par moment sous pluie, et le dessinateur joue justement avec les effets un peu spectraux que le costard du Punisher permet allègrement.
J’aime beaucoup les dessins, avec les couleurs de Lee Loughrighde qui participent forcément à cette atmosphère, mais également, par quelques jeux, au rythme et aux mouvements du personnage principal.
Une histoire anecdotique, mais faite avec sérieux, ce qui rend cette récréation bien agréable.