24 : LEGACY (Saison 1)

La FOX a commandé un pilote de 24 : Legacy, une potentielle nouvelle série qui gardera le format qui a fait la particularité de la franchise après 24 et 24 : Live Another Day, tout en mettant en scène une distribution inédite.
Kiefer Sutherland conserve un poste de producteur exécutif, mais ne reprendra donc pas le rôle de Jack Bauer.

Je suis toujours surpris par ce principe d’héritage pour des sagas qui ont été tellement marquées par les personnages et acteurs principaux. Je pense à ce 24 : Legacy, mais aussi à Jason Bourne, dont le spin-off est d’ailleurs suivi par un étonnant retour du héros initial…

Ben, quand tu tiens un concept et que l’acteur principal quitte le navire, ou tu jettes tout ou tu t’adaptes.

On pourrait aussi parler de la transition en douceur opérée dans X-Files après les abandons progressifs de Duchovny et Anderson.

Il y a peu de shows d’action qui survivent au départ de leurs premiers rôles. Là, remplacer Sutherland - même s’il jouait parfois comme une patate dans Life Another Day - ce n’est pas cadeau pour son successeur. Non que Sutherland soit l’acteur du siècle, mais il a créé un personnage unique dans un show très balisé au bout de quelques saisons. L’histoire de Jack Bauer est l’une des plus denses vu à la télé dans ce type de programme.

Oui, je suis d’accord. Mais je suis surpris par le délai entre l’oeuvre initiale et sa suite dérivée.
La trilogie Bourne est sortie en 2002, 2004 et 2007 ; le film « héritage » est sorti en 2012, et Bourne « lui-même » revient en 2016. 24 est sorti entre 2001 et 2010, avant une mini-série en 2014 et maintenant ce spin-off.

Il y a un certain délai entre la fin du contenu original, puis une tentative de reprise différente : spin-off chez Bourne, mini-série chez 24 qui « brise » le principe initial.
Autant je comprends les tentatives de spin-offs ou de suites une fois que les séries s’arrêtent, pour surfer dessus ; autant revenir sur l’univers et tenter de l’ouvrir, avec un risque très souvent réalisé d’échec car les fans préfèrent l’original, plusieurs années après, ça me surprend. Et ça m’interroge aussi sur la « créativité » actuelle…

Corey Hawkins (NWA : Straight outta Compton) sera Eric Carter, le héros de 24 : Legacy.

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ah ué ben…hem…juste par curiosité mais je ne suivrai pas à moins qu’il s’achète du charisme c’est pas gagné

Je regarderai NWA pour voir s’il en cache quelque part.
Cela dit, Sutherland ne suintait pas le charisme au tout début. C’est en prenant de l’âge que c’est venu.

Il n’est pas si mal en Doctor Dre, pour un rôle un peu cliché tout de même.

Faut voir…

Miranda Otto (Le Seigneur des Anneaux, Homeland…) a rejoint la distribution.

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Jimmy Smits (New York Police Blues, Sons of Anarchy…) sera le sénateur John Donovan.

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Teddy Sears (alias Jay Garrick dans Flash) sera Keith Mullins, le chef de la Cellule Anti-Terroriste.

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Après la commande d’un pilote en début d’année, la FOX a officiellement donné son feu vert pour la production d’une première saison de 12 épisodes de 24 : Legacy.

Corey Hawkins est Eric Carter, le héros de 24 : Legacy :

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La bande-annonce :

youtube.com/watch?v=sOWpUB_Xdqs

Une série 24 avec Jimmy Smits en personnage principal, comment j’aurais signé.

Alors oui, il n’est pas tout jeune, mais quelle présence.

Carlos Bernard reprendra le rôle de Tony Almeida dans 24 : Legacy.

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… « et mourra probablement à la fin du premier épisode. » ^^’

youtube.com/watch?v=sJsVEfVzkFs

La nouvelle bande-annonce :

youtube.com/watch?v=WRQGJMuamw0

Ah la la, je suis décidément incorrigible : je m’étais confusément promis de ne pas regarder ce reboot de « 24 ». Instantanément, l’annonce d’une reprise sans Kiefer Sutherland me semblait inepte ; même s’il n’était pas le seul facteur ayant contribué à faire rentrer le show dans l’histoire de la fiction télévisée (eh oui, quand même), l’acteur avait quand même le « truc » avec le perso de Jack Bauer (le rôle de sa vie, finalement).
Mais bon, on ne se refait pas : je me suis dit que les showrunners allaient bien nous sortir deux trois scènes un peu hardcore, tendues comme ils savent faire, avec ce soupçon d’irresponsabilité politique si j’ose dire qui contribue à l’atmosphère du show.

Pour ça on verra plus tard. A ce stade (j’ai vu les quatre premiers épisodes), la sauce ne prend tout simplement pas.
Il semble pourtant que les auteurs aient bien pris conscience qu’il leur fallait compenser l’absence de la seule et unique star du show. Mais justement, c’est là que le bât blesse, puisqu’ils semblent aussi se dire qu’en décrétant simplement que son remplaçant en fait il est exactement pareil que lui (complètement zinzin et shooté à l’adrénaline, en gros) la pilule allait passer. Or ce genre de détails ne se décrète précisément pas, mais se construit sur la durée ; il avait fallu huit ou neuf saisons pour établir le profil exact de Jack Bauer, bien plus fouillé qu’on ne le croit en regardant la série de loin (et de haut)…
Le petit nouveau est certes efficace et crédible dans les scènes d’action (quoique semblant un peu jeune pour le rôle à mon goût, mais là encore c’est sûrement le spectre de Sutherland, plus mûr, qui plane), mais niveau charisme il est atomisé par son prédécesseur.

Histoire de booster un peu tout ça quand même, les auteurs ne font pas dans la dentelle, s’appuyant précisément sur le côté d’emblée kamikaze du héros ; les trois premiers épisodes sont denses comme c’est pas permis… mais c’est au prix de toute velléité de vraisemblance, sans même parler du concept du temps réel qui n’est plus qu’un gadget (depuis longtemps, en fait), et de cette impression tenace de voir des cartouches se griller avant de pouvoir porter sur le long terme. Le quatrième épisode, plus posé, semble indiquer que les auteurs vont continuer à exploiter ce type de canevas qui fonctionne par blocs de quatre épisodes, en gros, chacun de ces blocs présentant une sous-histoire « complète » (en quelque sorte), elle-même divisée en plusieurs sub-plots. Ces quelques tics d’écriture ne pèsent hélas pas grand chose au regard de facilités bien plus gênantes, quand la compagne du héros semble revivre la malédiction de Kim Baueur, errant comme un canard sans tête dans des péripéties absurdes encore moins crédibles que les complots terroristes d’envergure internationale (cette vision des gangstas du ghetto, franchement…).
On continue dans la catégorie gros câbles d’arrimage (c’est même plus des ficelles, à ce stade) avec ces pitoyables tentatives de « complexification » politique, où les auteurs semblent s’excuser de voir des terroristes musulmans partout en n’oubliant pas de préciser qu’il y en a quand même un ou deux de gentil dans le lot, hein. Autant appeler le spectateur « con » directement, ça fera gagner du temps. Quand on voit ce que « Homeland » (pourtant elle-même moins subtile qu’à ses débuts) tente dans ce registre par ailleurs, on a envie de se pincer. Mais bon, « 24 » n’a jamais vraiment été réputée pour sa finesse en la matière…

Dommage, tout ça, car quelques éléments de casting sont intéressants, comme l’excellente Miranda Otto (justement vue dans « Homeland », il serait intéressant que son perso évolue de la même manière d’ailleurs) ou Jimmy Smits, qui assure comme on pouvait s’y attendre (même si on ne le voit encore pas tant que ça).
Je vais continuer à laisser sa chance au show, vu que j’étais très circonspect sur « Live Another Day » au début, pour finir par me laisser happer par la deuxième moitié de la saison. Wait and see, mais c’est quand même très mal barré, là.

PS : ah oui, un petit détail quand même, qui relève de la curiosité morbide un peu ; le retour annoncé d’un vieux perso (originaire de l’incarnation précédente du show) me met en joie, ça a tout de la fausse bonne idée mais je me demande comment ils vont mettre ça en place.

Tu as tout dit.
J’ajouterais juste que le cast - concernant le successeur de Sutherland - laisse perplexe. Hawkins manque clairement de charisme, ou d’une étincelle dans son jeu qui rendrait son personnage, si ce n’est aussi attractif que Jack Bauer, au moins plus accrocheur.
Tu dis qu’il a fallu 8 ou 9 saisons pour façonner Bauer. Je dirais plutôt 5/6. Jusqu’à son retour de Chine où sa définition torturée est nourrie de suffisamment d’épreuves. Après, les événements - comme la fin de la saison 8 - ne font que confirmer combien Jack est capable de commettre l’irréparable à tout moment. Les drames qu’il a vécus, sa fragilité associée à une aptitude à la violence unique ne demandent qu’à se traduire de manière explosive. C’est ce qui rend le personnage si attachant. Ça, et l’interprétation de Sutherland.
J’ai encore en mémoire les dernières images de la saison 3, avec Jack dans un état émotionnel rare pour une série de ce genre. Il était déjà bien esquissé.