30 JOURS DE NUIT t.1-6 (Steve Niles, Matt Fraction / Ben Templesmith, Bill Sienkiewicz)

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*couverture à venir

30 Jours de nuit 6. Juarez
Date de parution : 28/03/2018 / ISBN : 978-2-413-00017-4
Scénariste : FRACTION Matt
Coloriste : TEMPLESMITH Ben
Illustrateur : TEMPLESMITH Ben
Série : 30 JOURS DE NUIT
Collection : CONTREBANDE

Résumé
Les terrifiants vampires de la série culte créée par Steve Niles sont de retour, toujours sous le trait de Ben Templesmith qui inaugure ici une collaboration avec le scénariste Matt Fraction (Sex Criminal, Hawkeye). Le monde des créatures de la nuit s’étend bien au-delà des vastes plaines neigeuses de l’Alaska. Lex Nova, un ancien détective privé totalement barge, va l’apprendre à ses dépends lorsqu’il se plonge dans une enquête sur le massacre de mexicaines dans la ville de Juarez. Est-ce que le secret de la disparition de centaines de jeunes filles dans cette ville maudite ne serait pas lié aux vampires ?

J’ai l’impression de remonter dix ans en arrière aujourd’hui !

C’est clair…et d’ailleurs, le TPB V.O. de cette mini-série de Fraction remonte à 2009 !

La couverture :

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Ma critique du tome 6 :

https://www.comics-sanctuary.com/comics-30-jours-de-nuit-vol-6-tpb-hardcover-cartonnee-s24130-p303946.html

J’ai récupéré les tomes 2 à 5 de la série. J’avais le premier, que j’avais bien aimé (même si, dans l’ensemble, je préfère l’adaptation cinéma), et je sens que je vais savourer ceux-là.

Jim

J’ai repris ma lecture de la série.

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Le tome 2 est une suite directe du premier, débutant là où l’intrigue précédente s’était arrêtée. Stella se retrouve en Californie, profitant de la notoriété du livre qu’elle a rédigé pour attirer les vampires qui voudraient se venger. Bien entendu, elle tombe sur forte partie, sur une alliée inattendue, sur des preuves intéressantes, sur la possibilité de revoir son époux… C’est pas mal troussé, très orienté action, tendance « bad ass ».

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Je découvre ce tome après avoir lu pas mal de trucs de Ben Templesmith. Et après m’être un brin lassé de son style et de sa palette d’effets, finalement assez réduite. Donc je trouve l’ensemble assez sympathique, visuellement, mais sans plus.

Jim

Le deuxième film 30 jours de nuit (qui ne vaut pas le premier) est en partie basé sur cet album.

Je ne l’ai vu qu’une fois, le deuxième volet : je l’ai trouvé bien moins léché que le premier (qui a quelques défauts, notamment la gestion du temps, mais qui demeure vachement chouette, avec une belle brochette de personnages, des acteurs impliqués, de chouettes scènes d’action).
J’en garde un souvenir flou, et en lisant la BD, j’ai eu la sensation que ça démarre de manière un peu comparable mais que ça part rapidement dans une direction différente.

Jim

C’est tout à fait ça…

Le troisième tome marque le retour à Barrow, la petite ville au Nord, piégée dans la nuit pendant un mois tous les ans. L’action débute alors qu’un nouveau shérif arrive en ville. Ce dernier appartenant à la famille d’une des victimes de l’attaque précédente, il est rapidement intégré au groupe de villageois, alors que la période nocturne approche. Et à ce titre, on lui donne à lire un journal intime décrivant l’horreur sur laquelle le gouvernement a jeté une chape de plomb.

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Pendant qu’il parcourt le compte rendu de ces tragiques événements, des indices inquiétants laissent entendre qu’une nouvelle attaque se fomente. Les villageois, eux, se sont préparés au pire, installant des miradors équipés de projecteurs spéciaux et accumulant un arsenal digne d’une garnison militaire. Sauf que, en face, les assaillants, suivant les bons conseils du personnage joué par Sean Connery dans Les Incorruptibles, ont aussi commencé à s’équiper en conséquence. Le combat approche, et promet d’être impitoyable. Sauf que les habitants de Barrow semble avoir un allié inattendu, puisque les rangs des vampires sont frappés par un assaillant invisible…

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Ce tome, une fois de plus illustré par Ben Templesmith, ferme la boucle narrative, en donnant une sorte de conclusion à la saga de la bourgade, et en conférant un destin à certaines de ses figures les plus emblématiques. Cette trilogie fondatrice sera par la suite déclinée en récit annexes (avec ou sans les auteurs initiaux), et forme un cycle que l’on peut lire indépendamment du reste. L’illustrateur y est fidèle à sa réputation, livrant des atmosphères floues et imprécises, d’autant plus inquiétantes qu’elles entretiennent la confusion du regard. Plus que jamais, l’ambiance « western glacial » est palpable.

Jim

Faut que j’arrête de te lire, tu me fais cramer trop de fric. J’avais juste vu le film à l’époque et maintenant à cause de toi j’ai envie de me mettre à la bd. ( Pas tout de suite hein, suis sur l’année 73 de captain america). Merci :wink:

Attends, tu as vu, il paraît qu’on va perdre des points de croissance. Il me reste quelques jours afin de redresser le cap !

Excellente année.

Jim

Bien meilleure que la 72, c’est sûr. De pas voir Fury en mode conna** misogyne aide pas mal. L’arrivée d’englegart donne un bon coup de fouet à la série. Et le faucon est bien mis en avant ca fait plaisir. Merci pour ton billet je regrette pas de m’y être mis.

Cool.
Si tu as commencé la période Englehart, tu as donc dû lire les trois épisodes avec « l’imposteur » ?

Jim

Le quatrième tome de cette version française entame le stock de productions plus ou moins dérivées. Et le récit principal est signé par rien moins que Bill Sienkiewicz.

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Le principe est basique : un groupe de riches touristes décident d’aller à Barrow parce qu’ils ont envie de voir des vampires en vrai. Le récit se déroulant sur trois numéros, Steve Niles prend son temps dans le premier chapitre, afin de bien montrer les petites corruptions permettant cette folie. Il utilise une voix off assez dense (plus qu’à l’accoutumée), qui fonctionne très bien et nourrit le suspense. Sans doute aussi sert-elle à présenter les enjeux pour des lecteurs qui n’auraient pas suivi la trilogie de base illustrée par Ben Templesmith. La suite est classique également : attaque, massacre, fuite, riposte… La particularité étant que les vampires du récit ne sont pas humanoïdes mais semble appartenir à une race à part, que Sienkiewicz représente parfois comme des sangsues géantes.

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Steve Niles accomplit l’exploit ici de s’assurer les services de Sienkiewicz, un illustrateur qui connaît une carrière fulgurante dans les années 1980 avant d’aller se consacrer à d’autres choses (notamment la préproduction cinématographique). Je suis de ceux qui considèrent que le changement de carrière de ce dernier est une perte énorme pour la bande dessinée, et qu’il aurait sans doute eu plein d’autres choses à offrir après Moon Knight, New Mutants, The Shadow, Elektra Assassin, Stray Toasters ou encore sa biopic de Jimi Hendrix. Mais bon, c’est comme ça.

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Donc, le revoir sur un projet « long » est un plaisir sans mélange. Même si ce n’est pas du grand Sienkiewicz. C’est même un brin du Sienkiewicz un peu torché. Entendons-nous bien : du Sienkiewicz torché, ça reste infiniment meilleur qu’à peu près n’importe qui d’autre, mais tout de même, on sent qu’il va vite. On sent aussi qu’il découvre l’informatique, et certains effets, visiblement effectués à partir d’originaux sur papier, sont malheureux, notamment des transparences envahissantes.

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Comme à son habitude, l’illustrateur mélange les techniques, mixant l’encre, la gouache, l’aquarelle, les collages, les papiers de couleurs… Même en sous-régime, il livre des cases impressionnantes, soit par leurs cadrages complètement désaxés, soit par la collision entre un trait réaliste directement hérité de Neal Adams et des traitements graphiques impressionnistes, lorgnant parfois vers l’abstrait. On retrouve, à l’occasion d’une case ou d’une planche, des tics narratifs qui ont fait les grandes heures de sa période de gloire, à l’exemple des cases surnuméraires montrées plus haut.

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Les scènes d’action, notamment dans le deuxième numéro, sont parfois un peu confuses (ce qui sert le propos, vous me direz). Dans le troisième chapitre, il utilise une technique différente, dessinant des cases au trait avant de passer l’ensemble dans un rouge sang des plus évocateurs. On retrouve à cette occasion le style qu’il avait développé à ses débuts, notamment sur Moon Knight.

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L’ensemble laisse une impression de désordre, mais également de générosité et de profusion. La richesse du travail fait oublier le côté « premier jet » (même si les bonus nous montrent que certaines planches ont connu plusieurs versions, les premières semblant parfois meilleures que celles qui sont publiées). Et c’est également une merveilleuse bouffée d’air frais (graphique) après trois tomes réalisés par Ben Templesmith, qui au final n’a qu’une seule technique déclinée jusqu’à la nausée.

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D’ailleurs, l’album se conclut sur deux histoires courtes, écrites par Niles et illustrées par Templesmith, qui font pâle figure après la pièce montée (un brin bancale) de Sienkiewicz. Le scénario de Niles pour ces deux récits est cependant succulent, lorgnant du côté du polar noir un brin satirique.

Jim

Pour le cinquième tome de cette édition française, Ben Templesmith reprend les rênes, assurant à la fois le scénario et le dessin. Loin de la tonalité irrévérencieuse qu’il développera par la suite à l’occasion de série telles que Wormwood, il livre ici un récit musclé empli de personnages pour la plupart détestables.

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Le principe est simple : durant la Seconde Guerre mondiale, sur le front russe, des soldats allemands avancent, brûlant village après village, et des soldats russes (accompagnés par un conseiller anglais) harcèlent les troupes ennemies. Le tout en pleine nuit, puisque le combat s’est déplacé tellement au nord que le soleil ne va plus se lever pendant plus d’un mois. C’est le moment que choisissent des vampires (assez comparables à ceux que l’on croise dans la trilogie de base) pour venir faire bombance.

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La dynamique du récit consiste à mettre deux camps ennemis, qui se détestent cordialement et se méprisent à qui mieux-mieux, dans une situation de danger telle qu’ils vont devoir s’unir face à la menace commune. Dans le portrait que Templesmith fait des belligérants, les Russes ne sont pas mieux que les Nazis (ceux-ci ayant pour circonstances aggravantes d’être complètement fanatisés). Les haines réciproques viendront les fragiliser au pire moment, bien sûr.

Grosse baston sans pitié, ce cinquième tome livre son quota de scènes d’action, avec une caractérisation un peu à l’emporte-pièce, mais sans concession.

Jim