42 - AGENTS INTERGALACTIQUES t.1-5 (Stéphane Louis, Jean-Marc Lainé, Jean-Luc Cano / Stéphane Louis, Anne Rouvin, Geyser)

Discutez de 42 agents intergalactiques

J’ai écrit le tome 2, avec des dessins de Louis.

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Jim

et c’était bien

Merci.

Chose rigolote, mon personnage central était prévu pour ne pas revenir, et l’adversaire aussi. Et puis, finalement, ils semblent avoir pris davantage d’ampleur (mais je n’ai pas lu, je dois avouer…) dans l’intrigue générale de l’univers.

Jim

Tu veux savoir ?

Ils font les cafés !

42 - Agents intergalactiques est la déclinaison de Tessa. Dans la série principale, nous suivons donc les aventures de la plus jeune recrue de ce corps d’élite, une adolescente de la Terre.

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Mais dans cette nouvelle série, nous avons l’occasion de rencontrer d’autres membres, parfois agissant dans le présent, parfois officiant dans le passé. Chaque tome présente un personnage différent, et c’est également l’occasion de donner des explications complémentaires sur la structure, sur les outils et les armes, sur l’univers politique.

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Le fil rouge de la collection est fourni par les visites répétées que Tessa rend au musée, sous la surveillance de son mentor et formateur. C’est ainsi que Louis dessine les premières et dernières planches, encadrant ainsi le récit consacré au personnage de l’album.

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Louis réalise seul le premier tome, présentant le personnage de Nitaar, qui sera appelé à revenir dans la série centrale.

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Le deuxième tome est consacré à Ari, un baroudeur mal embouché enquêtant sur un arsenal ancestral dont la provenance et la dangerosité restent encore à définir.

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J’ai rédigé ce tome, qui est riche d’histoires en coulisses. Par exemple, l’intrigue provient d’un projet destiné à la collection « Transatlantique » de Panini : il s’agissait au départ d’un récit consacré au Silver Surfer, qui devait être dessiné par Gil Formosa. Le héraut cosmique y découvrait un arsenal Kree ancestral convoité par une terroriste cosmique (Nebula, au départ). Quand la collection a évolué (pour finalement disparaître), j’ai reformaté le récit, changeant le personnage de contemplateur cosmique en baroudeur bagarreur, avec le Lobo de DC à l’esprit : ça a donné Ari.
La quête du dessinateur a mis du temps. Mauricet et Alain Henriet ont été contactés, mais aucun n’était libre dans la fenêtre de tir envisagée, ce qui est assez frustrant car en plus de beaucoup apprécier ces deux bonhommes, j’aimerais bien un jour faire un album avec eux. Finalement, Louis, qui aimait beaucoup l’histoire, a proposé de la dessiner lui-même.

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Les autres tomes ont été successivement écrits par Jean-Luc Cano et Anne Rouvin (tome 3 : Shaÿn) puis Jean-Luc Cano et Geyser (tomes 4 et 5 : Cal’han).

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L’ensemble de la série comprend donc cinq tomes. Avec les sept de la série Tessa, cet univers compose un corpus au final assez copieux.

Jim

Je viens de lire le tome 2 .
J’aimerais savoir si le scénariste est responsable

Spoil

quand le grand méchant d’un tome, alors qu’il tient sa victoire, rend sans réfléchir un artefact précieux au héros ?

x)

Tu parles de la gemme, c’est ça ?

Alors je dois bien t’avouer qu’il a fallu que je me replonge dans l’album avant de te répondre, parce qu’il est sorti il y a douze ans et demi, qu’il a donc été écrit genre il y a treize ans, et que tout cela était parti bien loin avant que tu nous en reparles.
Dans l’histoire, elle lui rend la gemme parce que, en soi, elle s’en fout : ce n’est pas elle qui la lui a arrachée (elle est tombée lors d’un combat précédent) et l’objet ne constitue pas un enjeu pour elle. Elle tient à lui montrer qu’elle n’a pas peur de lui, qu’elle a toutes les cartes en main (la preuve : elle retrouve la gemme). Qui plus est, tout son discours militant consiste à faire comprendre à Ari qu’il est le chien d’attaque du régime et la gemme en est la preuve matérielle, pour ainsi dire.

Dans les coulisses, en fait, ces personnages ne devaient faire qu’un seul tour de piste dans l’univers de Tessa. Au fil des pages, Louis a été de plus en plus convaincu par leur discours respectif au point de songer à les faire revenir plus tard. Là, je ne saurais bien te dire la chronologie, je me rappelles seulement de différentes discussions autour du potentiel des persos, et je date ça vers la fin des planches. Quand, je ne sais plus. De même, je ne sais plus qui a eu l’idée de quoi, mais on essayait de poser les bases de développements ultérieurs possibles, des subplots, quoi. En gros, l’ossature initiale de l’album impliquait de résoudre quelques aspects du récit (avant-dernière page, par exemple), puis sont venues des idées de développements à l’échelle des deux séries, 42 et Tessa (et là, c’est la dernière page). Les notes de bas de case qui renvoient à d’autres tomes sont aussi des indices de l’évolution du récit dans notre esprit.

Ai-je répondu à tes questions ?

Jim

PS : Accessoirement, je suis bien content de savoir qu’après toutes ces années, il y a encore des gens qui le lisent, cet album !

Je n’en demandais pas tant mais c’était en tout cas une lecture très agréable et d’un ton bien plus mature que Tessa ^^ .
Ca a un goût James Bondien cet acte qui en fait ne me déplait pas x) .

Y a même des gens qui l’ont acheté mais pas encore lu.

Pour la petite histoire, l’intrigue a été construite en prévision d’un Silver Surfer que Gil Formosa et moi-même avions proposé à Panini, quand l’éditeur montait sa collection « Transatlantique ». Mais ça ne s’est pas fait, pour diverses raisons d’ordre éditorial, mais aussi parce que la collection a rapidement battu de l’aile, malgré différents projets prometteurs. Gil est parti faire d’autres choses (je crois que c’était avant Double Gauche, à voir), et j’ai repris le pitch que j’ai proposé à Louis au début de la série 42. Là encore, on a eu des soucis de calendrier : on a proposé le projet à Mauricet, à Henriet, et aussi je crois à Alex Tefenkgi, qui était à ses tout débuts de carrière, mais aucun n’était dispo. Louis a estimé que ça traînait (il est encore moins patient que moi) et il a décidé de le dessiner aussi. Mais en fait, ce qui est rigolo, c’est qu’il a été pris par des tas de choses, l’album a été décalé, et si ça se trouve, l’un des auteurs contactés aurait peut-être pu le prendre, et donc alléger le planning de Louis.
De mon côté, j’avais construit l’intrigue avec le Surfer qui découvrait un arsenal Kree caché, et qui luttait contre Nebula, bien décidée à mettre la main sur des modèles costauds de Sentry. Donc j’avais cette intrigue, avec un personnage qui parle bien, châtié, fleuri. Et je me suis dit qu’il fallait changer cet aspect, avoir une approche un peu plus à la Aliens. J’ai donc cherché une figure opposée à celle du Surfer, et c’est donc celle de Lobo qui m’est apparue. J’ai demandé à Louis si un personnage de baroudeur mal embouché, ça l’intéressait, face à une militante extrémiste qui incarnerait une sorte de refus de l’ordre établi (et donc de la « bible de l’univers » de Tessa). Et on est partis sur ces bases.
Et ouais, je voulais un ton plus rentre-dedans que dans Tessa. D’autant que, au départ, ces personnages ne devaient figurer que dans un tome, faire un tour de piste, donc j’ai appuyé sur l’accélérateur en matière d’action mais aussi de politique.

Oui, peut-être. Surtout en cela qu’Ari est une espèce de chien fou qu’on lance pour foutre le bazar. Celui qui se charge des missions salissantes. La mauvaise conscience du régime, le gars qui ne suit pas les règles à la lettre et c’est pour ça qu’on l’envoie. Ça rentrait dans la logique. En fait, pour moi, c’était surtout John McClane. Dans l’espace. Mais James Bond, ça me va.

En m’y replongeant pour te répondre, je me suis dit, cependant, que je changerais bien quelques dialogues. Parce que je trouve ça tantôt répétitif ou insistant, tantôt encore un peu ampoulé, tantôt bavard (même s’il y a nécessité de passer de l’info et de la caractérisation). L’album a été fait sur une durée assez longue : Louis dessine vite mais il était pris par différentes choses et mettre en place la série en parallèle de Tessa prenait du temps et demandait plein de petits calages. Ce qui nous a amenés à changer des choses, à orienter le projet autrement, et donc à modifier des trucs qui étaient prévus autrement. Et à force, à perdre un peu de vue le plan d’ensemble. Y a des petits boulonnages que je ferais autrement, aujourd’hui.
Sans compter que je supprimerais des virgules. J’en mettais partout, à l’époque, encore plus qu’aujourd’hui !

Jim