Série finie et c’est, bien entendue, assez grandiose avec une capacité à tenir sur 7x22 épisodes ce qui n’est pas rien. La saison 5 est surement la moins bonne puisque la première après le départ de Sorkin, on sent un flottement, que le moteur tourne un peu à vide. Mais heureusement le carburant revient avec l’élection présidentielle et l’arrivée de personnages de Santos et de Vinnick.
Parce qu’on y retrouve cette capacité à construire des intrigues complexe tout en voulant faire découvrir les rouages de la politique et les mécanismes de la gouvernance. En cela The West Wing s’inscrit dans la tradition des œuvres télévisuelles qui veulent éduquer les spectateurs comme Perry Mason ou Law&Order. On ne le prend pas pour un idiot et on veut lui apprendre le plus de choses avec en tête l’idée que le monde n’est pas noir ou blanc.
Mais c’est aussi une séries idéaliste, utopique et uchronique qui permet aux scénaristes de planter des idées, des discours et des opinions (houuu la vilaine série woke comme dirait tous les trous du cul actuels). Approche d’autant plus fascinante à l’époque de sa diffusion quand les USA était au mains de simplet junior et son staff.
Ca rend encore plus forte la prestation d’un Martin Sheen (qui trouve la le 2ème grand rôle de sa vie, le 1er en ce qui me concerne) totalement investi en tant que président des Etats-Unis. Mais même s’il est le pilier de la série (alors qu’ironiquement il ne devait pas faire parti du cast régulier) la force de la série se trouve dans l’idée de montrer la vie quotidienne des cadres administratifs.
Et cela avec un rythme comme peu arrive à manier. La patte Sorkin qui fait penser à la manière dont les films politiques des années 70 était écrit. Dense, on peut rapidement se perdre mais ce n’est pas important car l’essentiel est dans l’atmosphère de la chose.
Une série brillante qui rate quand même le coche sur la gestion des personnages disparaissant sans prévenir (très E.Kelley dans le style) et la gestion de la vie perso (cela dis c’est clairement voulue) mais offre des brillants portraits de femme (C.J Cregg en tête) et nous fait encore plus désespérer de nos politiciens
Et puis il y a Two Cathedrals, le final de la saison 2. Episode qui mérite sa place dans le panthéon des grands moments de la fiction US avec son monologue d’un président en colère dans une église face à la croix et ses dernières minutes de total tension avant de savoir si Bartlett va se représenter malgré l’annonce de sa maladie, le tout sur le puissant Brothers in Arms de Dire Straits
Plus de 20 ans après sa diffusion, ll y a pas à chipoter, The West Wing reste une des meilleures séries du monde