Voilà, c’est fini… et ça finit plutôt bien, hé !
Disons-le clairement : le « twist » qui permet d’en finir avec tout ceci va sûrement être critiqué, pour une forme de facilité. De Deux Ex Machina. Mais… bon, quand l’on évoque les Eternels et Célestes, le Deus a quand même une forme de sens. D’autant que, en soi, l’épisode est bon, et vient intelligemment conclure une saga fort agréable.
Bref, comment ça se passe ? Mal ! Le Progenitor a tué des milliards de gens, et les Eternels « récupèrent » les Humains qui restent, pour les cacher dans leur cité secrète. Les Mutants de Krakoa ont ramené Cap’ pour rassurer l’Humanité, mais Progenitor en a assez de ne pas réussir à forcer la Machine (que Phastos a rebooté / tué pour ça) à tuer tout le monde. Il décide de se salir les mains, et ouvre la Terre pour aller vers la cité secrète, et y tuer tout le monde. Les Mutants luttent, les Eternels arment les Humains avec l’armement d’Uranos, et la dernière arme lourde Hex d’Uranos fusionne avec Exodus pour affronter Progenitor. Dans ce dernier, le groupe Jean / Wolverine / Sinistre / Iron Man / Ajak / Makkar / Circé avance et arrive enfin au coeur de Progenitor, où son essence a forme humanoïde. Les Eternels y sont « libres », et tout va trop vite. Progenitor défonce tout dehors, Orchis vient aider, Jean veut tuer Progenitor, Ajak refuse. Progenitor maintient son jugement, et Circé ne supporte plus. Elle communique au monde entier et révèle que les Eternels ressuscitent en sacrifiant une vie humaine à chaque fois. L’Humanité qui reste, enragée, « veut » qu’elle meurt… et Progenitor suit leur demande, en la tuant ! Mais Ajak interpelle Progenitor : il les juge indignes… mais lui, est-il un dieu digne ? La part de Tony Stark en lui est marquée par ça et, face à cette question, indique que non, il est indigne. Il en prend acte, et sacrifie ses forces et son essence en… revenant en arrière. Retour dans le Temps, les milliards tués par Progenitor ressuscitent, la Terre va mieux. Des millions ont péri à cause d’Uranos, mais les actes de Progenitor sont « effacés ». Progenitor en meurt, mais transfère ses pouvoirs divins à… Ajak, qui devient une déesse qui doit apprendre à en être digne ! Par la suite, les Eternels sont désormais craints et détestés, alors qu’ils ont l’obligation de protéger les Humains. Jean créé la Fondation Phénix pour que 5% des ressuscités par les Five soient des Humains tombés sous les forces d’Uranos. Druig est condamné à rester auprès d’Uranos, pour être torturé, alors que Zuras, qui veut redevenir Prime Eternal, s’excuse auprès de Storm et de Mars / Arakko. Zuras ne voit pas, lui, les Mutants comme des Déviants mais, pour acter l’excuse, met les Eternels au service d’Arakko - et, surtout, permettra que, s’ils le demandant, les Arakkii puissent « utiliser » pendant une heure la violence d’Uranos et de ses armes. L’ensemble se finit chez les Avengers, qui envisagent de changer de QG (sans Progenitor, « effacé », l’Avengers Mountain demeure), alors que Cap’ est crispé par les événements - et « piqué » par Tony. Car Steve a été indigne, et Stark digne, et il ne le laisse pas passer !
C’est bien. Kieron Gillen est généreux, intense et prenant. Il parvient à bien équilibrer l’ensemble, même si les Mutants sont en « retrait » ici. On a cependant un formidable Diablo, extrêmement bien écrit et inspirant sous sa plume. Sincèrement, Kurt a ici l’âme d’un leader formidable, j’aimerais beaucoup lire une série épique par Gillen sur lui. Les Avengers sont aussi un peu « derrière », même si Cap’ a de beaux moments. C’est surtout le commando qui brille à l’intérieur de Progenitor, avec de très bons échanges, et un très bon moment Tony / Progenitor mais aussi Progenitor / Ajak. Le destin de Circé est terrible, et m’a marqué, mais fonctionne très bien. Même si on a encore un numéro Omega, les conclusions déjà montrées sont bonnes, et le sort final des Eternels vis-à-vis des Mutants est fort cocasse.
En soi, c’est réussi et intense… mais oui, le twist est un Deus Ex Machina facile. Il est heureusement construit par de bons dialogues, mais ça reste gros. Je l’accepte, mais j’entends que ça ne va pas plaire. Ca passe pour moi pour les autres gros atouts de la saga, sur la caractérisation.
Graphiquement, Valerio Schiti assure bien même s’il tire la langue par moments ; ça se comprend, il a assuré jusque-là. Je ne suis pas son plus grand fan, mais c’est réussi et bien fait.
Une fin qui la joue « facile » en soi, mais la lecture est prenante et je ne suis pas frustré. C’est pour moi réussi !