j’ai lu le tpb, j’ai dit tout le bien que j’en pensais dans la section vf, et je ne peux que me désolidariser de vos propos.
Je trouve au contraire que Morrison nous livre un récit bourré d’adrénaline, emplit d’images réellement fortes et belles, réussissant une fois de plus à détourner les codes narratifs des bd réalistes pour les mettre au service de la cause de l’imaginaire.
De superman en jeans arrêtant un homme politique véreux aux vilains cachés dans son propre esprit, l’écart est monumental et exécuté avec brio. " de la rue aux étoiles", j’en redemande…
J’ai pas suivi la série, mais j’ai eu l’occasion de lire ce numéro 0, et il est vachement bien. Il place énormément de choses, il fait des clins d’œil dans tous les coins, il pose super bien les personnages, vraiment, il est magnifique. Faut dire aussi que Ben Oliver est particulièrement en forme : ses personnages sont très beaux, mais jamais posés en gravures de mode, bien au contraire très vivants. Vraiment, une réussite.
Je te conseille de regarder aussi la série, je trouve que c’est une des plus belles réussites du relaunch parmi les titres sortis en français.
Morrison jongle habilement entre le redresseur de torts sociaux des débuts (aspect présent aussi bien dans les défis herculéens que surmonte le héros que dans les convictions de journaliste de Clark) et le super-héros en devenir versant dans la science-fiction. En plus de présenter les personnages rapidement, il brasse énormément de choses sur les huit épisodes que j’ai lus: les origines kryptoniennes, le daily planet, la légion des super-héros, Lex Luthor qui revient à une version plus scientifique, Kandor, la forteresse de solitude, Steel, la défiance de Metropolis face à l’étranger extraterrestre et Brainiac, entre autres.
Le traitement même du héros, qui n’a pas encore découvert l’étendue de ses capacités, permet au scénariste de tester les limites physiques du personnage dans des défis qui sont autant d’images fortes de Rags Morales que de citations aux débuts de l’âge d’or: bondir d’un immeuble à l’autre pour accéder à la tour d’ivoire d’un magnat du crime, stopper un boulet de démolition pour empêcher la destruction de logements, arrêter le train du futur à mains nues, etc… sans compter la rencontre explosive entre Lex Luthor et Superman dans le deuxième épisode. Quand à la nouvelle version de Brainiac revue par Morrison, elle me semble très astucieuse. Brainiac est toujours une intelligence artificielle mais qui lorgne désormais vers le modèle de Skynet dans Terminator: elle se répand dans toutes les machines telle un virus pour en prendre le contrôle et génère ses propres soldats, les terminautes. ça en fait l’ennemi idéal pour que Superman puisse déployer toutes ses capacités encore en sommeil, de son combat aux poings face à une armée de robots jusqu’à sa propulsion dans l’espace pour atteindre un satellite en orbite qui sert de base d’opérations à Brainiac.
Les backups sont un bon complément aux épisodes de Morrison, revenant sur le parcours de John Henry Irons ou l’enfance de Clark à Smallville avec les Kent. Le dessin de Rags Morales est au diapason, contribuant à la redéfinition du mythe de Superman avec des designs modernisés, un découpage clair et inspiré dans les scènes d’action et un trait puissant et élégant. J’aime bien aussi le boulot de Brad Walker (sauf à la fin de l’épisode 8 où l’encrage fige un peu trop le dessin) et les pages sur Krypton de Gene Ha.
Une très bonne série, qui réinjecte une dimension merveilleuse bienvenue aux péripéties du personnage.
Une nouvelle fois, pour apprécier un run de Momo, j’ai besoin d’un épisode « référence » (pour reprendre les footeux). Dans le même esprit, je repense au fameux épisode 4 de Batman, Inc (ou le 5 de la première saison). L’épisode marque tellement, que tout s’éclaire et la première chose que l’on a envie de faire, c’est de tout relire!!!
Je suis à deux doigts d’être convaincu. Très fort, Momo!
Bon, j’en suis à l’épisode 16 et c’est absolument monstrueux (en bien, évidemment).
Morrison rejoue avec le temps et utilise à fonds le principe de la narration en parallèle de différentes époques pour nous amener à quelque chose d’assez incroyable.
Par contre, je souscris totalement à ce que disais Hush, à savoir que l’on a besoin de toute relire pour bien comprendre ce qui est en train de se passer.
Autant les 8 premiers épisodes étaient assez reader friendly (notamment le premier arc avec Brainiac, avec des pistes insérées dedans pour la suite), autant le second est plus complexe, mais réellement excellent.