ACTION COMICS #19-22 (Andy Diggle / Tony Daniel)

La rumeur est confirmée: l’anglais Andy Diggle récupère la série Action Comics. Le scénariste compte ramener le héros dans le présent du New 52 contrairement à son prédécesseur qui dépeignait les premiers actes du héros depuis le lancement de la série.
De même, il compte s’attaquer a la relation entre Clark Kent et Lois Lane malgré celle que le Héros entretient avec Wonder Woman dans la série Justice League de Geoff Johns.

C’est le dessinateur Tony Daniel qui se chargera de la mise en page. Il laisse par la même occasion sa casquette de scénariste de coté en quittant les séries Batman et Detective Comics qu’il animait depuis 2010.

http://imageshack.us/a/img402/6112/1349877070.jpg

[quote]I very much want to balance the extremely epic, massive-scale action heroics with the human side of Kal-El and Clark Kent too. I would like to see him explored a little bit more. And I would like to see his relationship with Lois Lane explored a little bit more in the New 52.

Obviously, the relationship with Wonder Woman is going to complicate that whole dynamic. That could all seem pretty predictable, but with the Wonder Woman wildcard there, it makes everything a little bit more interesting and dramatic.[/quote]

[size=150]INTERVIEW DU SCÉNARISTE ANDY DIGGLE[/size]

Liens
Le site de l’éditeur: dccomics.com

Le costume est similaire à celui entrevu dans Superman #0. Un (déjà) futur changement provisoire ?

Ce qui parait un peu bizarre. Le scénariste de la série Superman version New 52 George Perez dénonçait l’éditeur DC Comics de brider l’imagination au profit de la sortie du prochain film Man of Steel (costume, intrigue, etc…).
Et de ce qu’on peut voir, le costume actuel (entendre « armure Kryptonienne ») ressemble beaucoup plus a celui porté par Henry Cavill sur les premières photos du films.
D’autant que DC prévoit une nouvelle série Man of Steel avec Scott Snyder et Jim Lee apparemment.

[size=85]Design du costume de Superman version Superman: Live de Tim Burton[/size]

C’est vrai que c’est étonnant, mais DC a déjà prouvé une grande réactivité de ses décisions éditoriales pour suivre les avis et mouvements des fans. Je pense que DC est un peu déçu de la franchise Superman, avec l’équipe Perez/Merino qui n’a pas convaincu les critiques et les lecteurs, et les suivants n’ont rien fait d’autre que l’intérim avant Lobdell. Idem pour Morrison, qui s’il rend une copie qui me plaît bien n’a pas, à mon sens, le brio vu sur All Star Superman sur le personnage, surtout avec les retards de dessinateurs et la chronologie compliquée des numéros…
Peut-être que DC a décidé de revenir sur ses ordres premiers et d’attirer l’attention des lecteurs sur la franchise avec un changement temporaire de costume pour quelques mois, avant le lancement de Man of Steel l’été prochain.

Oui. Et je pense que c’est dommage. Le problème de Marvel ou DC c’est qu’ils soutiennent leurs scénaristes stars sur les grosses franchises, ils ferment les yeux sur les gros changements tant que ça marche (Bruce Wayne a un frère ?!? vend nous ça Paul Levitz), mais ils oublient de soutenir les autres parce qu’ils ne font pas de chiffre. Sauf que, si ils n’avaient pas mis les chaines aux pieds à leurs artistes « moindres » dès la ligne de départ, ces derniers auraient pût pondre quelque chose de lisible.
On prend l’exemple de Perez, mais ça s’est vu avec Roberson (I Vampire) ou encore Robinson qui n’avait absolument pas son mot à dire sur la Justice League Prè-New 52 (ou même se blaireau de Liefeld dans une moindre mesure).
Aujourd’hui, malgré le plantage sur ses Superman (avec Merino au dessin), un James Robinson libre sur Earth 2, ça marche sans problème*.

Ça explique d’ailleurs les clash avec des artistes/auteurs moins reconnus. C’est sûr qu’on ne va pas voir Geoff Johns claquer la porte en disant qu’il n’est pas libre de ses scénarios (sauf quand sa production ne va plus chiffrer.)
Et ça va de paire avec les changements drastique des éditeurs. Avant le New 52, Action Comics avait de très bonnes critiques. Il est passé où Cornell après ça ? Peut être que les lecteurs auraient été intéressé de voir ce qu’il avait à dire sur Superman après s’être attaqué à Lex Luthor.

[quote]Idem pour Morrison, qui s’il rend une copie qui me plaît bien n’a pas, à mon sens, le brio vu sur All Star Superman sur le personnage, surtout avec les retards de dessinateurs et la chronologie compliquée des numéros…
Peut-être que DC a décidé de revenir sur ses ordres premiers et d’attirer l’attention des lecteurs sur la franchise avec un changement temporaire de costume pour quelques mois, avant le lancement de Man of Steel l’été prochain.[/quote]

C’est un peu un somnifère le Action Comics de Morrison. La faute à la précipitation je pense. Un morrison qui a un pied dehors. Qui réchauffe de vieilles formules sans conviction. Un morrison qui aime jouer avec la continuité mais qui n’a aucune matière pour foutre les mains dedans avec le New52 et qui se plie aux dessinateurs rajeunissants Clark Kent au fil des cases. C’est dommage, deux premiers comics d’« action », un gloubiboulga de continuité New 52 dont on se fout complétement, des défis bas de gamme.
Dommage, le dernier épisode d’Halloween est vraiment sympa.

Superman est difficile à vendre. Il faut y aller fort. C’est ce qu’a tenté Morrison (et réussi il y a longtemps avec ASS), ou Perez, ou « je ne sais qui », mais c’est pas le changement de costume qui va le faire. C’est un bon scénariste. Et au final, même avec le New 52, ça ne marche qu’à moitié. Plusieurs scénaristes se sont cassés les dents dessus: Robinson, Azzarello, Perez, etc…
Et donc, on sort la bestiole Snyder de sa cage (qui a déjà commis les épisodes de Flashpoint Superman Kaméhahahahah). Ouais, ça peut être sympa.

Mais les autres ?

[size=85]* Tout est relatif. Pour moi Robinson n’a rien fait de très intéressant depuis un moment. Et même ses Stormwatch sont à dormir debout. Sauf Earth 2, bien entendu.[/size]

Des analyses qui me semblent très justes, les mecs.

Marrant comment les griefs de Perez à l’encontre de DC font écho à certaines idées de Morrison sur les comics actuels (complexe d’infériorité vis-à-vis du cinéma, « story-boardisation » des planches…).

[Lire l'article sur Comics Sanctuary](http://www.comics-sanctuary.com/news/13123/dc-comics-annonce-une-nouvelle-equipe-creative-sur-action-comics.html)

Très belle analyse, Jack.
Je souhaite juste revenir sur :

On peut aussi rajouter les mouvements incompréhensibles d’auteurs. Pourquoi Cornell quitte-t-il StormWatch alors qu’elle est le futur de son autre série Demon Knights ? Pourquoi Milligan quitte-t-il Justice League Dark pour rejoindre StormWatch ? Pourquoi Winick quitte-t-il Catwoman ?
Autant je comprends le « transfert » de Lobdell et Rocafort de Red Hood vers Superman car le scénariste a prouvé qu’il peut à nouveau vendre avec de grands changements, et car le dessinateur s’est un peu illustré sur Superman, autant d’autres mouvements me semblent très bizarres. Ca ne donne pas l’impression d’une grande sérénité…

Je découvre la discussion ici, et cette phrase me fait sourire, puisque je viens de dire exactement la même chose dans le topic sur la nouvelle série Man of Steel :smiley:

Le gros problème posé par Superman, c’est que peu de nouveaux éléments sont ajoutés à sa mythologie… c’est le cas de beaucoup de séries, mais c’est plus particulièrement flagrant sur Superman. La deuxième difficulté vient surtout de l’essence même du personnage: il est supertout, à beaucoup de pouvoirs, est quasi invulnérable, et au final, est sûrement trop parfait, trop lisse pour donner lieu à des aventures plaisantes. Perso, je dois bien avouer que je n’ai jamais vraiment lu d’aventures de Superman passionnantes… le All-Star de MORRISON peut-être, mais il est hors-continuité. Et à la limite, c’est en lisant des aventures du Golden Age que je trouve le héros le plus intéressant (dans les deux volumes parus chez Panini par exemple, je trouvais ça très sympa, mais il y a un aspect old-school indéniable). Le Superman préNew52 est pas terrible (STRACZINSKI s’est bien planté dessus je pense), celui des New52 a du mal à s’imposer également… et à côté, si j’adore Zack SNYDER, j’ai de gros doutes sur le film qui est en préparation. Bref, je comprends qu’il ait du mal à se vendre: il a surtout du mal à proposer des histoires intéressantes.

Cela dit, si certains ont des runs marquants à proposer, je suis preneur :smiley: Je pense me procurer prochainement l’histoire qui a inspiré le film Superman VS Elite, car ledit film m’a vraiment plu.

En revanche, je dois bien avouer que la couverture de Tony DANIEL m’inspire vraiment :slight_smile:

C’est une vieille antienne (certainement justifiée en partie) que de dire que Superman est un perso difficile à écrire à cause de ses caractéristiques (trop de pouvoirs) et de, paradoxalement, sa notoriété (difficile de toucher à la mythologie).
Pourtant, si Superman est un de mes persos préférés, c’est notamment grâce à des épisodes publiés par Artima / Arédit à l’époque (ça ne me rajeunit…) au moins en partie écrits par Marv Wolfman et presque tous déssinés par Curt Swan (LE Superman icônique pour moi). Et ces deux-là composaient avec un Superman surpuissant et ne touchaient que très rarement et partiellement aux éléments de la mythologie…
Le tout est affaire d’inspiration et de créativité : si les comics mettant en scène Superman doivent être (c’est bien la moins) des histoires de super-héros, elles doivent être aussi, dans le même temps, de bonnes petites histoires de SF et d’aventure (comme chez les F.F.) ; en d’autres termes, le « sense of wonder » doit jouer à plein.
Je me méfie des histoires de Superman trop sinistres, et je suis très circonspect au sujet du film si c’est une approche à la « Dark Knignt » de Nolan qui est privilégiée… C’est un peu le sous-texte de « Superman Vs Elite » d’ailleurs, si j’ai bien compris.

D’ailleurs Cornell quitte la série. Il est remplacé par le scénariste du nouveau comics de X-O Manowar.

Non, et c’est un gros problème. Ils stressent et ne laissent pas le temps aux autres de poser leurs valises tranquillement.

Et j’en viens a me demander si, au lieu de faire le forcing pour relancer toujours le personnage en harcelant un scénariste qui n’a pas envie de l’écrire, ils ne devraient pas le remiser au placard en attendant la bonne occasion, le bon concept. Il ne va pas mourir, c’est Superman: le premier Super Héros.
DC peut reconfigurer ses séries avec des scénaristes ou des éditeurs qui ont de vrais idées. Créer de nouveaux jouets (ce que beaucoup critique chez les éditeurs.) Comme lorsque Cornell s’est intéressé à Luthor parce que Superman ne vend plus ou parce qu’ils est dans l’espace (a défaut, les séries de l’époque se concentreront surtout sur la profusion des autres Kryptonien ou Zod.)

Mais non, on va faire la même chose qu’avec Wonder Woman période JMS, on va changer son costume, encore et toujours. Et reparler de ses origines (un thème inhérent au statut quo/problème du New 52.)
Au final, sans idées, on a revu 7 fois les origines de Superman en moins de 6 ans. Et ça donne l’impression qu’on a rien fait de plus.

Disons que ça repose aussi sur un constat: le perso n’a pas vraiment évolué depuis ses origines. C’est toujours le boyscout intouchable hériter de Krypton et dont la Nemésis est Luthor. Je ne suis pas du tout pour une évolution grimm & gritty du personnage, mais il est vrai que l’ensemble donne l’impression de tourner en rond. Quand on pense au personnage depuis les années 90, on ne se souvient pas de grand chose… à l’exception de sa mort. Au contraire, pour Batman, on a quand même eu pas mal d’aventures qui marquent les esprits. Le personnage est peut-être le premier super-héros, mais il a à mon sens largement perdu de son intérêt.

[quote=« Zeid »]

Disons que ça repose aussi sur un constat: le perso n’a pas vraiment évolué depuis ses origines. C’est toujours le boyscout intouchable hériter de Krypton et dont la Nemésis est Luthor. [/quote]

Mais ce n’est pas du tout vrai ça.

Superman est l’un des personnages qui a la plus evolué depuis son origine. Ce qui est forcé du fait de sa longévité

De ses pouvoirs à sa personnalités.

Il est le perso qui a ete developpé sur le plus grand nombre de support (radio, film, bd, livre, strip…)

J’insiste pour dire qu’actuellement morrison montre avec brio la voi à suivre pour parvenir à synthetiser et équilibrer tous les heritages du perso, comme le disait photo : de la sf, du sense of wonder, mais aussi méler la rue et l’espace, renforcer son coté marginal, faire de lui non pas le perso qui inspire les autres, mais le perso qui inspire à…, à trouver sa place, à faire le bien, à changer le monde, à le découvrir etc.

Busiek sur Astro City écrit très bien Superman enfin son ersatz

Perso’, j’ai découvert dans Superman : Superfiction T1 et T2 par Joe Casey de très bons et très forts récits du personnage dans les années 2000. Je les conseille, tout comme It’s a bird de Steven T. Seagle qui explique les difficultés d’un scénariste quand il se voit proposer de rédiger les histoires de Superman.

Il y a aussi ce qu’avait fait Joe Kelly sur le personnage qui était très sympa dans les années 2000. Pareil, outre Superfiction, tout le travail de Casey sur Adventures of Superman est à lire. Malheureusement, c’est très peu disponible en TPB si on met de coté l’époque où les séries Superman étaient mêlées avec celles Jeph Loeb et consorts sur les autres titres.

Je réagis rapidement, parce que je passe en coup de vent comme trop souvent en ce moment, et parce que vous écrivez beaucoup (c’est bon signe, non ?), et que répondre à tout serait un peu vain…

[quote=« Zeid »]
Le gros problème posé par Superman, c’est que peu de nouveaux éléments sont ajoutés à sa mythologie…[/quote]

La chose qui m’a frappé, en lisant des épisodes version New 52, c’est que les parents Kent sont morts. Ça me semble une décision complètement conne. En effet, les parents Kent et la ferme du Kansas, c’était la soupape de sécurité de Clark, mais aussi l’élément qui le raccrochait aux humains, et donc à ses lecteurs. Cela permettait de casser le rythme des histoires, de proposer des pauses, mais aussi de changer de sujet et de tonalité en fonction des besoins (une petite histoire humaine ou écolo dans une bourgade de campagne, entre une saga cosmique et une intrigue urbaine). Ça permettait une caractérisation forte, aussi.
Bref, c’était plein de choses en plus, comme tu le soulignes.
C’est d’ailleurs ce qu’ont compris les auteurs et les éditeurs de l’après Crisis (pour moi, il n’y a qu’une seule et unique Crisis…), en 1986. Enlever les éléments les plus kitsch et superficiels, et rajouter des éléments humains. Dans cette perspective, ils ont rajouté les parents, en couple, vivants tous les deux, avec la présence du père toujours forte (rupture par rapport au film de Donner, mais c’était utile et fertile). Ils ont rajouté Cat Grant ou Maggie Sawyer. Ils ont solidifié le rôle d’un Perry White, d’un Morgan Edge… Bref, ils ont construit un gros casting humain.
Et là, ça crée une tension dramatique évidente, puisque le récit est tiraillé entre les envolées galactiques et les drames humains.

Moi, j’en ai lu plein.
Bon, à la base, je suis davantage fan de Superman que de Batman. Je trouve Superman plus souriant, moins névrosé, et davantage porté vers son prochain.
Y a plein d’histoires pré-Crisis que j’aime, et j’en découvre chaque jour de nouvelles, parce que je suis loin d’avoir tout lu (et souvent, en VF chez Sagédition, c’est pas les meilleures conditions pour les savourer). Mais le post-Crisis, de la période Byrne à, disons, la période du mariage voire un peu au-delà, je suis super fan. C’est bourré de trucs super. Les épisodes consacrés à Maggie Sawyer sont bien, elle a une réelle présence. La construction de Luthor en magnat de la finance est formidable. Les rapports tendus avec Batman sont très bien foutus. « Dark Knight over Metropolis » est une excellente histoire. Des sagas comme « Time & Time Again » ou « Soul Search » mettent le héros en difficulté sans oublier son entourage. Y a des moments vraiment plein d’émotion (l’épisode où Perry découvre qu’une de ses employées dort dans le cagibi parce qu’elle n’a pas de foyer, il est très bien, classique, mais pas larmoyant, et très souriant…). Y a plein de moments drôles (la reprise de Superman Rouge / Superman Bleu en version moderne donne des purs moments de vaudeville, avec confusion, portes qui claquent, hilarité générale…).
Vraiment, c’est un personnage formidable.
Je crois que le problème de Superman représente le problème actuel du genre super-héros en général : d’une part on veut faire dire quelque chose de profond au personnage (c’est l’écueil de JMS…), et je trouve que c’est idiot, car les œuvres qui déclament le moins disent le plus, en général ; d’autre part, l’écriture est trop sérieuse, on ne prend jamais le temps de sourire, de changer de tonalité, de faire plus léger, au moins le temps d’une séquence.
Résultat, on a des histoires compassées qui s’échinent à endosser une profondeur dont elles n’ont pas besoin. Une fois de plus, on oublie qu’on est là pour divertir, pour émerveiller. Pour surprendre.
Ce n’est pas parce qu’il peut tout faire qu’il ne surprend plus, Superman. C’est parce qu’on ne laisse pas les scénaristes lui faire tout faire.

Jim

[quote=« Zeid »]
Disons que ça repose aussi sur un constat: le perso n’a pas vraiment évolué depuis ses origines. C’est toujours le boyscout intouchable hériter de Krypton et dont la Nemésis est Luthor. [/quote]

Promis, je ne fais pas exprès d’être en désaccord avec toi, mais… je suis en désaccord avec toi.
C’est un personnage qui a énormément évolué, que ce soit dans son costume, dans ses pouvoirs, dans son rapport aux autres personnages, dans son positionnement dans la société, dans son rapport à son héritage kryptonien, dans ses enjeux, dans l’usage qu’en font les scénaristes…
Je n’aime guère la série télé Smallville, mais elle témoigne de l’évolution du personnage. On n’est plus dans le rapport « mild-mannered » de Clark Kent. De même que John Byrne, dans son Man of Steel, rompait avec la version de Donner, alors même qu’on sentait bien que le film l’avait marqué profondément.

Là, c’est ce dont se souvient le lecteur lambda qui ne connaît pas réellement. C’est la vision du grand public (qui plus est, du grand public français).
Et somme toute, c’est normal : la mort (et ses suites), c’est deux ans d’histoire, soit un cinquième de la décennie 90. Donc fatalement, ça marque. Mais les années 1990, c’est quoi ? C’est le mariage. C’est la mort de Clark Kent. C’est le délire de Superman qui prend le contrôle du monde sous l’impulsion de la technologie kryptonienne (quelque chose d’impossible à envisager à moins d’une histoire imaginaire, dans les années 50 : preuve que le personnage évolue…).
Le problème de Superman en France, qui commence à s’estomper mais ça prendra encore des années, c’est que la série, auprès des lecteurs de BD, pâtit de l’image des éditions Sagédition, qui publiait ses aventures dans le désordre avec une traduction indigente, sans jamais mettre en valeur les dessinateurs. Curt Swan est un excellent dessinateur réaliste, mais il livre un Superman massif, lourdaud, joufflu. Quant aux autres lecteurs, ils connaissent Superman par Lois & Clark ou par Smallville, ce qui n’aide pas…

Jim

Je suis entièrement d’accord : ce qu’il conviendrait de faire, c’est stopper les cross-overs (ou les placer hors des séries, dans des mini auto-contenues…), et offrir à un scénariste et un dessinateur l’occasion d’oser tout ce qu’ils veulent sur deux ans.
Dans une autre discussion, on parlait de Michelinie et Layton sur Iron-Man, qui ont eu l’occasion de profiter de l’insuccès de la série pour tenter ce qu’ils voulaient tenter. Pareil pour Miller sur Daredevil ou Simonson sur Thor. Il faudrait donc que les éditeurs prennent le parti de dire que leurs séries ne vendront pas, et laissent la bride sur l’épaule des scénaristes pour amener un électrochoc qui ne soit pas artificiel.
Changer les costumes, effectivement, rebooter les univers, glisser des trames sur l’ensemble du catalogue, forcer les cross-overs, c’est bien à court terme. Mais à long terme, c’est malsain pour le marché.
Hélas, un tel électrochoc n’arrivera plus. D’une part parce que les deux majors appartiennent à deux énormes entités qui vendent de la licence, donc impossible de faire des changements à long terme qui pourraient éloigner le héros du film, de la série ou du jeu qui va lui être consacré ; mais d’autre part et surtout parce que nous sommes, n’en déplaise aux fans de scénaristes comme Bendis, Johns, Morrison ou n’importe qui d’autre dont le nom est sur toutes les lèvres, nous sommes, donc, dans l’ère du contrôle éditorial. Les rois, ce sont les editor-in-chief (et même pas les editors, qui au final sont des traffic managers présents pour appliquer les décisions d’en haut). Chez DC, c’est Johns, Didio et Lee, voire Berganza. Qui discutent avec les pontes qui ont les gros chéquiers, et qui tracent de grandes lignes. Ils dessinent d’énorme fanfiction à taille réelle et il faut s’y tenir.
Et pendant ce temps-là, Superman et d’autres meurent de ne pas avoir l’espace de liberté que leurs auteurs mériteraient.

Jim

Un décalge de quelques années fera t il la difference?

J’ai decouvert le superman post crisis sur le tard et par le reign of supermen et de là je suis remonté à legend et man of steel. si j’entends les propos de jim, si j’entends tes propos donc, je dirais que pour ma part, le superman de morrison réussit tout ce que pour toi byrne et consort réussissait, soit rendre humain le personnage et réintéhrer le kitch de façon nouvelle.

Mais au kitch metaphorisé en element de la quotidienneté, je préfère le kitch réinterprété par morrison comme élément d’imaginaire pure.

A ce niveau je défends le choix de la mort des kents.

Là où le superman post crisis était un homme en pleine possession de ses moyens ce superman new 52 est un jeune homme sur la breche, perdu, qui pourtant ne sombre pas (d’ou le fait que si l’orientation grim and gritty se confirme alors je me désavoue).

L’humanité de ce superman n’est pas celle de l’homme serein mais de clle du jeune homme qui aspire à l’au delà, qui d’être jeune n’accepte encore aucun compromis avec l’idéal. Et c’est là une brillante idée, puisque l’idéal du superman adulte sera toujours amoindri par les limitations qu’ils s’impose de lui même tandis qu’un jeune superman qui confronte son idéal à la réalité permet de toujours donner raison à l’idéal plutot qu’au réel sans pour autant lui faire tout reussir.

Si ce superman avait pu profité du réconfort de ses parents, cela aurait amoindri l’enjeu du choix du bien qu’il fait, alors que lui n’a aucun lieu de réconfort, lui qui n’a aucun amour auquel se raccrocher si ce n’est celui de ses souvenirs.

J’espere que le superman new 52 au delà des 15 numero de action comics , m’apportera autant de plaisir de lecture que celui post crisis t’as apporté jim.