AMERICAN NIGHTMARE (James DeMonaco)

La bande-annonce :

Difficile d’éviter un bon vieux jeu de mots des familles sur la qualité du film, avec un titre pareil !

Blague à part, le trailer m’intrigue : le concept est porteur, quelque part entre la speculative fiction faussement paradisiaque à la Ballard et un feeling un peu genre « la Zona » du mexicain Rodrigo Plà (on y pense même énormément, à ce film-là, dans la BA).

Du coup ça peut m’intéresser, ce machin…

Je me demande d’ailleurs s’ils oseront une traduction littérale pour le titre français… :wink:

Comme la tendance est à remplacer des titres anglais par d’autres titres anglais (quel principe absurde…), je propose : « The Daube ». :smiley:

Aux dernières nouvelles, le titre « français » de The Purge sera…American Nightmare. :wink:

Ha la la, ces retitrages.
Le projet continue à m’intéresser cependant, après lecture d’une notule dans le dernier Mad en date…

sympathique film qui flirte furieusement sur les terres d’Assault avec une prises en compte du contexte actuel assez bien trouvé.

Il est toutefois dommage de devoir subir quelques traitements de persos inutiles auquel il aurait fallu pas grand chose pour apporter plus de tension (genre le boyfriends qui aurait pu représenter une menace intérieur à résoudre en même temps que la menace extérieur) mais en l’état The Purge est un bon film dont les quelques défauts sont largement compensé par ses qualités.

Après c’est sur que DeMonaco c’est pas le Carpenter de la grande époque mais il promet pas mal je trouve

Universal Pictures et Blumhouse Productions ont officialisé la suite de American Nightmare. James DeMonaco rempile au scénario et à la réalisation.

Un parallèle d’autant plus pertinent que DeMonaco est en fait le scénariste du remake du « Assaut » de John Carpenter. Un remake qui partait avec un gros défaut d’écriture justement, celui de rationaliser une intrigue beaucoup plus « atmosphérique » et lacunaire dans la version des années 70…

A part ça, je serais sacrément moins enthousiaste que mon camarade.
Je n’irais pas jusqu’à parler de « Purge » (voilà, la vanne est faite…), mais on est loin de la franche réussite dans le créneau du home-invasion, un peu encombré en ce moment (« You’re Next », « Mother’s Day » il n’y a pas si longtemps, etc…).

Au rayon des bons points, il y a un climax assez musclé, brutal, et bien foutu en termes de mise en scène, un Ethan Hawke plus convaincant qu’à l’accoutumée (surtout au début du film dans une sorte de contre-emploi loin de son image de poète maudit semi-dépressif à gueule de cocker triste : ici avec ses dents trop blanches pour être honnêtes et son bronzage de yuppie, il surprend…), une première partie prometteuse, et ce pitch donc, qui me faisait penser au Ballard de « Sauvagerie » par exemple.
Et il y a un moment formidable dans le récit, le moment où la famille est assiégée par les agresseurs à l’extérieur, et le gars incrusté dans la baraque est exactement dans la même posture, mais là c’est la famille qui constitue la menace. Un « emboîtement » intéressant, sans compter que DeMonaco puise à nouveau chez Carpenter avec l’idée du huis-clos se déroulant dans un espace de plus en plus réduit (comme dans « Halloween », autant un home-invasion qu’un slasher, au fond), sans la même maestria bien sûr.

Hélas, si les bonnes intentions sont là (une critique de l’american way of life qui n’épargne pas grand monde), l’exécution du scénario se révèle d’une naïveté désarmante, à la limite de la connerie. L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions, comme dirait l’autre.
Je ne parle même pas de l’insupportable chef des bad guys, qui se voudrait inspiré par les méchants loulous de « Funny Games » de Haneke, voire le gang de « Orange Mécanique » tant qu’on y est. Mais on est loin du compte ; si le but était de le rendre antipathique, c’est réussi au-delà de toutes attentes.
D’autre part, le film (passé donc ce chouette climax bien nerveux) déroule une sorte de decrescendo très maladroit qui bousille un peu le tout…
Et puis surtout, sur la longueur, le chouette postulat de départ révèle son côté absurde, improbable, ce qui ne serait pas gênant si DeMonaco ne se prenait pas autant au sérieux. Pas trace ici de l’ironie mordante d’un Ballard, par exemple. Dommage.

Un semi-échec pour moi, mais pourquoi pas un numéro deux…à condition de reprendre un peu tout ça de zéro, et d’éviter le décalque stérile.

Perso, j’ai bien aimé. La charge sociale se révèle finalement assez lourde, voire par moment très caricaturale, mais j’ai surtout apprécié ce suspense très bien géré, ce huis-clos souvent étouffant, rempli de bonnes petites idées de mise en scène, qui évolue jusqu’à un final sacrément efficace. Et l’interprétation, à quelques exceptions près, est pas mal du tout.
Ce n’est pas excellent, loin de là, mais c’est bien prenant. Je suis donc intéressé par la proposition de la suite, à savoir sortir du cadre d’une simple maison et l’élargir à la ville entière.

Je ne l’ai pas encore vu (et je ne pense pas aller en salles pour ça), mais comme tu le soulignes, les éléments de huis-clos tendu étaient les mieux gérés du premier volet. J’ai un peu peur du coup que DeMonaco perde cet acquis solide en déplaçant son intrigue à l’extérieur, « à découvert ».
C’est un peu ce que les échos glanés laissent penser, malheureusement…

Je viens de le voir (j’avais vu les trois suivants entre-temps, mais il me manquait celui-ci…), et j’ai bien aimé. Il y a plein de choses qu’on voit venir (les voisins, avec leurs cookies et leurs sourires, sont trop sympas…), y a quelques répétitions (le méchant menaçant descendus par un personnage qu’il masque dans le cadre…), mais c’est quand même bien sympa, avec une chouette utilisation de l’espace et surtout de l’éclairage (au final, la maison paraît moins grande de l’intérieur, contrairement à ce que les plans insistants du début pourraient laisser croire : on pourrait s’attendre à un film de couloir, mais en fait, pas tant que ça).
Ce qui m’a bien plu, c’est le sous-texte religieux (la purification, le péché, l’âme…) qui marque bien la série (et qui me semble plus appuyé ici que dans les deux volets suivants, qui s’intéressent davantage à l’aspect politique), et surtout le fait que l’intrigue se conclut sur une sorte de parodie crispée du repas entre amis, sorte de conclusion volontairement anti-climactique (pour reprendre une expression américaine) où devient palpable toute la tension de la nuit.
Bien aimé aussi la baston dans la salle de billard, qui donne à l’intrigue une tonalité de film d’action, et qui semble annoncer une évolution de l’intrigue… avant une remise en perspective aussi violente que glacée.
Alors oui, certains personnages ne servent pas à grand-chose ou sont un peu oubliés en route, mais ça se marie bien avec la durée du métrage, pas si long, et on finit par oublier ces défauts car on est pris dans l’histoire, cousue de fils blancs mais prenante.

Jim