AQUARIUS (Saisons 1-2)

Dans les années 60, un sergent de police traque Charles Manson et sa famille…

[quote]CREATEUR

John McNamara

DISTRIBUTION

David Duchovny, Grey Damon, Chance kelly…

INFOS

Série américaine
Série en production - Première saison commandée par NBC pour la saison 2014/2015
Genre : thriller
Format : 13 x 42 mn[/quote]

Gethin Anthony (Game of Thrones) sera Charles Manson.

Le premier teaser :

Alors ça, ça me botte bien.
Charles Manson au cinéma ou à la téloche, y’a de quoi faire : pour le meilleur, il y a un film excellent (que d’aucuns ont qualifié de trop complaisant ; pour moi c’est une charge sans pitié contre Manson à bien y regarder), c’est « The Manson Family » par Jim Van Bebber, une péloche bricolée pour trois francs six sous et tournée sur une quinzaine d’années. Pour le pire, il y a le récent « Annabelle », qui reprend la chouette idée des hippies psychopathes, mais qui n’en fait rien ou presque…
Non, franchement, y’a du potentiel avec cette histoire estomaquante et tragique.

Dommage qu’il y ait Mulder

Tu n’aimes pas Duchovny ?

Tiens, à ceux qui l’ignoreraient, on peut peut-être expliquer l’origine du nom de ce show, « Aquarius », qui signifie « verseau », comme le signe astrologique. Comme dans de nombreuses croyances new-age, pour les hippies l’ère du Verseau est censé être une période bénie pour l’humanité, un nouvel âge d’or encore à venir, réalisé par un alignement astrologique particulier.
C’est évidemment au versant sombre de cette ère que le titre fait référence. A l’époque, le chanteur Bruce Dickinson (Iron Maiden) avait écrit un morceau, « Dark Side of Aquarius », qui faisait référence comme le nom l’indique à la phase sombre de l’avènement des hippies (Manson et compagnie, donc)…

Donc, Let the sunshine in alors !

Exactement, c’est bien dans « Hair » aussi, ces conneries d’âge du verseau.

La diffusion de la 1ère saison de Aquarius débutera le 28 mai.

La bande-annonce :

Au risque de passer encore aux yeux de Silverfab pour un indécrottable optimiste naïf et magnanime à l’excès, voilà encore un show qui me semble démarrer de fort belle manière…
Et pourtant le terrain était miné.

Ce qui m’amène à une petite réflexion éthique, que je me permets de partager avec vous : j’ai toujours une petite gêne, presque subliminale, quand je suis spectateur / lecteur d’une oeuvre de fiction qui s’attache à relater des faits réels horriblement tragiques. Je me demande toujours ce que serait ma réaction, en tant que famille de victimes voire de coupables, dans ces affaires de crimes, à la vue d’un film ou d’une série télé qui reposerait sur « l’exploitation » d’une tragédie familiale personnelle.
Et tout de suite après, je me dis : OK, revivre en tant que spectateur les crimes de Charles Manson si on est, mettons, Roman Polanski (dont la compagne fut assassinée par la Manson family), ce doit être abominable. Mais où on met la limite ? Est-ce que « Massacre à la Tronçonneuse » est à blâmer pour faire lointainement référence aux crimes bien réels de Ed Gein, dans les années 50 ? Et les crimes de Jack l’Eventreur, y a-t-il prescription 120 après ? Avant ?

Il n’y a pas de réponse idéale à ce questionnement potentiellement sans fin, et comme d’habitude la solution au dilemme réside dans le traitement : oui, toutes les tragédies peuvent être abordées par le biais d’une fiction, tout dépend du choix de la focale, de la distance.
En l’occurrence, quoique plutôt « feel-good » et marrante, la série « Aquarius » prend la mesure du matériau de base, et prend aussi conscience du potentiel à sa disposition (politiquement, sociologiquement, culturellement : les couches d’interprétation et de symboles sont proprement inépuisables dans l’affaire Manson), et franchement il y a de quoi faire, donc tant mieux.
« Aquarius » choisit l’angle de l’artificialité assumée. Un choix judicieux : le seul personnage réel est Charlie Manson ici. On est en quelque sorte dans une réalité parallèle qui aurait son Manson, mais où les événements ne se seraient pas déroulés de la même manière (je me demande même si la série abordera frontalement les meurtres Tate / LaBianca : c’est peut-être pas plus mal). C’est vraiment pas con, pour la distance.

Pour le reste, la série repose pour l’essentiel sur sa tonalité solaire (les nombreux lens-flares à l’image appuient cet aspect, ainsi que la dimension psyché) et hard-boiled à la fois, très tonique et roborative. Elle s’appuie aussi sur ses deux acteurs principaux : c’est un vrai plaisir de revoir Duchovny au premier plan, moi qui n’est pas suivi « Californication ». Ici il est excellent, voire hilarant durant quelques courtes séquences, tout en restant très flegmatique. Les deux premières séquences le mettant en scène suffisent à le camper : dans la première, on le découvre boxeur, dans la seconde, il démarre sa caisse aux fils faute de retrouver ses clefs de bagnole. Tout est dit.
Le cas de Gethin Anthony est plus délicat : j’ai vu que certains fans américaines avaient manifesté leur mécontentement, lui préférant Jérémy Davies (Faraday dans « Lost »), stupéfiant sosie de Manson. Il a d’ailleurs déjà joué son rôle à la télé il y a une dizaine d’années. L’option Anthony est intéressante en ce sens qu’elle renforce la distance volontairement prise avec les « faits réels », vu qu’il ressemble il est vrai assez peu à Manson (sauf la petite taille) : trop beau gosse, alors que la caractéristique de Manson était précisément d’être charismatique avec un physique très quelconque, voire ingrat (ce que le film de Van Bebber que je citais plus haut avait parfaitement compris). J’ai beaucoup aimé sa prestation pour ma part, un brin too much (la voix et ses changements d’intonation assez brutaux) mais adéquat connaissant le zozo qu’il incarne. Le regard est parfait en tout cas.

Pour le reste, le scénar’ très malin tire parti du contexte culturel (contre-culturel plutôt) brocardant assez finement à la fois les flics et les contestataires, préférant les « loups solitaires » un peu anars de droite à la Duchovny (et son poulain). Exemple d’utilisation judicieuse du contexte : la scène où l’on découvre que la fameuse règle de récitation des droits aux suspects est toute récente ; nos agents ne les connaissent pas encore par coeur.

Autre point fort, notable : le choix de la BO, évidemment. La musique des sixties se taille logiquement la part du lion, là encore à bon escient. Le « White Rabbit » de Jefferson Airplane, séduisant avec sa voix féminine mais lancinant et menaçant, illustre à merveilles les horreurs à venir, dans le « mood » ainsi installé. Sans compter que le morceau sera immortalisé à Woodstcok en la funeste année 1969, qui fera entrer Manson, pour le pire, dans la légende.

Quelques défauts ? Oui, une interprétation inégale par ailleurs, et une patine visuelle en sépia « insufflateur de nostalgie automatique » clairement too much à mon goût. Des réserves minimes pour un show remarquablement intelligent, dans sa façon très « Mad Men » d’exploiter la connaissance par le spectateur des tenants et aboutissants du contexte socio-historique du récit. Effets comiques discrètement glaçants inclus…

Bon, je vais tenter le 1° alors…histoire de pouvoir venir dire du mal après! ^^

Tu es aussi diabolique que Charles Manson.

Série renouvelée pour une seconde saison.

Cool.
J’ai vu les six premiers épisodes, et si la série n’est pas sans défauts, j’adhère au projet. Duchovny est plus qu’excellent là-dedans. Je reviendrai en dire un mot en temps utile.

Un premier épisode intéressant **Duchovny ** est vraiment pas mal, et comme le dit **Photonik ** : « Les deux premières séquences le mettant en scène suffisent à le camper : dans la première, on le découvre boxeur, dans la seconde, il démarre sa caisse aux fils faute de retrouver ses clefs de bagnole. Tout est dit. »
Gethin Anthony est lui aussi excellent.

À tout prendre, j’aurais préféré justement un autre personnage, purement fictif ; je trouve ce premier épisode, et je ne suis pas de la famille des victimes, très dérangeant.
Il y a vraiment une ambiance, une atmosphère très malsaine je trouve.
C’est surement un gage de qualité ceci dit.

Reste que je suis intrigué par la manière dont va se jouer la partie entre fiction et « réalité ».
Je vais peut-être poursuivre (?).

Je partage ton questionnement sur l’utilisation de Manson (et pas d’un ersatz, qui aurait aussi bien pu faire l’affaire ; mais la production a dû se dire qu’elle perdrait de l’aura de soufre propre à attirer le chaland…), notamment à l’occasion de quelques séquences en particulier, même si je trouve que les auteurs ne s’en tirent pas si mal.
Quoi qu’il en soit, je te conseillerais de poursuivre, il me semble que la série gagne en qualité au fil des épisodes, passé un épisode 2 peut-être un peu en-deçà (de mémoire).

Tout ça me fait penser que j’ai encore les trois derniers épisodes à voir, tiens…

Je reviens sur cette série. Ou plutôt sur son premier épisode.

En regardant le premier épisode, je repensais à **Zodiac ** de **Fincher **(un film que j’aime beaucoup) et je me faisais la réflexion que ces deux films sur des tueurs « emblématiques » avaient deux approches différentes.
D’un côté Zodiac nous place, du moins c’est comme ça que je l’ai ressenti, en tant que témoin des événements ; alors qu’Aquarius nous place en tant que complice de Manson.

**Zodiac ** par la force des choses est resté un inconnu alors que **Manson ** non, ce qui pourrait expliquer l’approche.
Mais je trouve qu’on nous montre un Manson plutôt « glamour », un genre de *trickster * (Pour en savoir +) inquiétant certes mais pas antipathique.
Voire un pícaro (Pour en savoir +) en butte au « Système ».
Et je me demande comment serait reçu ce personnage auprès de téléspectateur n’en n’ayant jamais entendu parler ?
Je crois qu’on serait surpris.

Dans ce premier épisode il est inquiétant comme je l’ai dit, mais ses revendications sont plutôt simples et modestes : être mis en relation avec le « monde de la musique », et on nous a dit justement qu’il écrit des trucs pas mal.

En outre il a purgé sa peine, et il ne faisait que travailler pour des puissants : hommes politiques, etc., et sa demande est montrée comme une juste récompense que quelqu’un ne veut pas lui donner.
En un mot c’est une victime.

Ce qu’il n’est pas de mon point de vue.

Bref, tout ça pour dire que finalement, les autres épisodes seront sans moi. :wink:

Le reste de la saison en fait tout sauf un personnage sympathique.

J’hésite à faire la seconde saison pour ma part. C’était pas déshonorant mais rien qui ne me laisse un souvenir impérissable.