DATE DE SORTIE PREVUE
Indéterminée
REALISATEUR & SCENARISTE
Adam Egypt Mortimer
DISTRIBUTION
Joe Manganiello, Glenn Howerson, Amy Seimetz…
INFOS
Long métrage américain
Genre : action/fantastique
Année de production : 2020SYNOPSIS
Max Fist prétend être un super-héros d’une autre dimension qui est tombé sur la Terre où il se retrouve à présent sans aucun super-pouvoir. Personne ne le croit excepté un adolescent surnommé Hamster. Ensemble, ils décident de mettre fin à un cartel de la drogue dirigé par un patron du crime connu sous le nom de " The Manager "…
Mouais… On dirait qu’Adam Egypt Mortimer continue à tourner autour des thématiques de son film précédent, « Daniel Isn’t Real », avec une variation sur la figure de l’ami imaginaire et la question de la croyance en l’impossible en filigrane. Des thèmes potentiellement passionnantes mais je peux pas dire que sa tentative précédente m’ait emballé, loin de là.
Drôle de cinéaste qu’Adam Egypt Mortimer : sur le papier, ses projets sont souvent très excitants, mais il manque au résultat final quelque chose d’abouti pour emporter le morceau… Plus rageant encore : il réussit son coup durant l’exposition, et se plante ensuite en se mélangeant les pinceaux et en ne semblant plus trop savoir ce qu’il raconte exactement.
Comme pour « Daniel Isn’t Real », Mortimer met donc en place une première moitié de métrage très convaincante à mon sens, avec des persos très attachants et des thématiques fortes (ici, à l’instar de Max Fist, tous les personnages même secondaires se prennent pour ce qu’ils ne sont peut-être pas ; cf. le petit détail très rigolo de l’homme de main qui a un bouquin de philo, « Le nihilisme pour les nuls », sous le bras), et narrée avec rigueur, à défaut de gros moyens. Même le choix de se reposer sur des séquences dessinées (je n’ose dire « animées » tant l’animation est primaire, mais je pense que le but est de coller au statisme des planches de BD), certainement imposé en partie par un budget que l’on imagine serré, marche pas mal en fin de compte.
Mais passée cette exposition, le récit devient très étrangement narré de façon ultra-laborieuse ; la simplicité de la première moitié est perdue, au « profit » d’une pseudo-sophistication (essentiellement des ellipses pas très bien gérées, et une invasion d’effets voyants mais assez ringards en fait) qui ruine proprement certaines des très bonnes idées du scénario.
Exemple : alors qu’on se demande constamment, à la faveur de la crédibilité de son personnage principal (un peu comme dans « Daniel Isn’t Real »), si le film va vraiment basculer dans le genre super-héroïque pur jus, le récit se met en fait à louvoyer entre différents types d’histoires assez voisins, du film de super-héros déchu/clochardisé à la « Hancock » au film de vigilante (la différence entre une histoire de super-héros et un vigilante-movie peut sembler ténue et subtile, mais elle est fondamentale, et le film joue sur ça), en se révélant au final une origin-story inattendue. Mais le problème, c’est que les différents embranchements narratifs sont très mal négociés, très brutalement en tout cas, et la « métamorphose » des trois héros passée l’heure de métrage n’est pas crédible une seconde, la faute aux ellipses très mal gérées. Et si la concision d’un film est souvent un atout à l’heure des scénars de court-métrages étalés sur la durée d’un long, ici à l’inverse le film aurait gagné à prendre son temps (20 bonnes minutes de plus, par exemple).
Quel dommage aussi que le scénar’ ne se montre pas plus imaginatif dans sa structure et ses péripéties, se vautrant même parfois dans quelques clichés éculés depuis 30 ans (le building ultra-moderne quartier général du méchant, comme dans un actioner lambda des années 80, sans que le potentiel discours de classe qui pourrait en découler ne soit mis en avant…).
Je mentirais en prétendant m’être ennuyé devant le film, mais il est vraiment regrettable que le gros potentiel du projet ait ainsi été gâté, faute d’un talent de story-teller vraiment développé chez Mortimer, qui avait pourtant des atouts à faire valoir sur un « comic book movie » comme celui-ci (scénariste de « Ballistic » avec Darick Robertson, et sa collaboration sur le projet avorté « Sinatoro » avec Grant Morrison).