Je ne connaissais pas du tout « Archer », que je découvre en ce moment à travers les premiers épisodes de la première saison. C’est vraiment excellent, référentiel à bon escient et mauvais esprit comme j’aime. Sans oublier (et je serais triste sans ça) : c’est par moments parfaitement débile.
Ce Adam Reed me semble avoir de la suite dans les idées en matière humoristique ; bien content de prendre le train en marche…
Archer s’improvise critique le temps d’une vidéo, qui le voit classifier la plupart des films de la saga James Bond, à l’aide de ses propres critères de notation :
Attiré par les échos élogieux de Marko et Jack! (l’assurance de goûts très sûrs) au sujet de cette série déjà rendue à sa septième saison, j’ai tenté ma chance, et bon sang de bois je ne l’ai pas regretté…
Je me suis farci, en un temps record je m’en rends compte, les 7 saisons de « Archer », plus jouissives les unes que les autres : à part peut-être un petit coup de mou sur le début de la saison 6, et son retour au statu-quo après la phase « Archer Vice », chaque saison est meilleure que la précédente, en gros.
En plus d’une approche assez hardcore (toutes choses égales par ailleurs) au rayon humoristique (c’est très cul et parfois très violent… pour un dessin animé), le travail d’Adam Reed se caractérise par une volonté de tracer sans ambages dans la narration, qui est truffée d’effets de vitesse très grisants, comme cette façon de faire se « tuiler » les scènes entre elles, à la faveur de dialogues à double sens (valant pour la conclusion d’une scène et l’introduction d’une autre). Cette technique très probante se raffine au fil des saisons, et se double de plus d’un système d’échos ou de rimes visuelles tout aussi efficaces.
Et puis c’est tout simplement à se tordre, merde ; que voulez-vous, l’humour désamorce toute tentative d’analyse ou d’explication, passé un certain degré d’excellence. Auquel « Archer » peut prétendre sans problèmes, de mon point de vue.
Petite cerise sur le gâteau : que ce soit au niveau des intrigues « premier degré » (évolution des personnages, etc…) voire des twists (le cliffhanger à la fin de la saison 7 est proprement mortel, c’est le cas de le dire), les auteurs font également un excellent boulot. Ce qui ne fait que rehausser l’éclatante réussite que constitue cette série au mauvais esprit savamment dosé ; si la tragédie est le moyen idéal de souligner les bons côtés de la nature humaine, la comédie est le moyen idéal d’en souligner les défauts.
« Archer » se livre à cet exercice, mais sans jamais non plus tomber dans la misanthropie totale quand même (avec laquelle « South Park », dont je suis ultra-fan aussi, flirte un peu quand même à l’occasion), se raccrochant toujours aux branches in extremis.