Voilà, c’est ça qui me fait peur. Et je n’arrive pas à savoir si c’est moi qui suis aveugle (ou trop pris par le quotidien) pour me rendre compte que je suis dans une prison dorée.
Non, je ne crois pas. Il y a des tas de gens qui n’ont pas de « vrais » problèmes, qui ne sont pas à la rue, qui ne sont pas laissés de côté, et qui expriment le sentiment de se sentir dans une dictature (une « démocrature », comme certains petits malins semblent contents de le répéter). Je ne sais pas s’ils sont sincères dans leur expression, ou s’ils sont seulement des « idiots utiles », mais eux, j’ai du mal à les supporter. Presque davantage que les fascistes réels.
Là, ce soir, j’ai entendu un micro-trottoir où quelqu’un (un jeune, vu la voix) disait qu’en gros, l’ultra-libéralisme de Macron (déjà, j’aimerais qu’il goûte à l’ultra-libéralisme tel que le pensent les Américains, pour rigoler…) et le fascisme de Le Pen, c’est les deux côtés de la même pièce. Là aussi, ça va vite en besogne. On sait très bien, depuis des décennies, que le capitalisme n’est pas l’ami de la démocratie (la CIA est intervenue dans les élections législatives italiennes de 1948, empêchant les communistes de gagner, ce qui est l’un des plus anciens exemples de l’ingérence de cette agence dans les affaires internationales… on se souviendra aussi du 11 septembre 1973 au Chili… etc etc). On sait aussi que les collusions entre fascisme et capital sont nombreuses. Très bien. Mais ce n’est pas la même chose. Si le libéralisme peut favoriser l’émergence du fascisme dans une démocratie (riche et cultivée), l’inverse n’est pas vrai. Une fois installé, le régime fasciste peut très facilement être tenté de toucher à l’état de droit, de changer la constitution. Et là, pour déboulonner, ça devient difficile. Et le fascisme, petit à petit, va rigidifier la société et gripper les rouages du libéralisme. Ça prend du temps, et en attendant, les populations souffrent.
Mais ça, visiblement, les gens ne le voient pas.
Ce n’est pas toi qui es aveugle.
Jim
Tant mieux. Car, je viens de regarder, et l’ophtalmo n’a pas de dispo avant 10 mois.
Et ce n’est pas que sur FB… Enfin bref… Oui le monde est fou
Ah, et j’ai entendu une réaction de Marine Le Pen que j’ai trouvée très juste (et pourtant, je suis rarement d’accord avec ses propos) :
Venir manifester contre les résultats d’une élection, je trouve que c’est profondément antidémocrate. Donc, je pense que les Français trouvent ça désagréable de voir que leur choix est ainsi contesté dans la rue
Et c’est vrai que manifester contre ces résultats, c’est manifester contre la moitié des votants…
Pour peu que, parmi ces manifestants, il y en ait qui ne soient pas aller voter…
D’ailleurs, elle continue :
J’ai envie de dire à tous ces gens : allez donc voter !
Mais je parle bien de ceux qui manifestent contre ces résultats, pas de ceux qui manifestent contre l’extrême-droite…
Tori.
c’est qui qui ? qui a tenté de changer la constitution ?
qui a inscrit les règles de l’état d’urgence dans la loi pérenne ?
qui appui le massacre des yéménites ?
qui appui un narco trafiquant d’extrême droite au Venezuela ?
qui fait la courte échelle à l’extrême droite en France ?
Je vais citer un étudiant chinois répondant à un prof de ma fac
« Vous pensez que je viens d’une dictature mais chez moi ce qu’on attend de moi est clair et franc Chez vous c’est tout le contraire vous vous imaginez dans une démocratie mais on vous manipule comme du bétail »
Je pense que très peu ici ont éprouvé les limites de ce qu’ils appellent une démocratie c’est très facile de se croire en démocratie quand on acquiesce tout le temps 
Par contre organisez vous instruisez vous vraiment sur les dossiers et vous aurez peut être la chance qu’on vous envoie une petite équipe pour vous casser la gueule
qu’on finance une campagne de dénigrement contre votre mouvement
etc
Si vous comparez tout à pol pot hitler etc pour jauger si on est bien ou pas vous étonnez pas que par petites touches ils reviennent
2 « J'aime »
Magnifique !
Jim
RECONQUÊTE : CROQUÉE NET !
Tori.
1 « J'aime »
Bravo !
Jim
Très bon
Dimanche dernier, dans le Nancy-Paris.
Concentrée, immobile, rien n’existait autour d’elle.
Un tableau de Vermeer.
1 « J'aime »
Berry.
Ce matin (il y a 5 jours), au fond du jardin.
Ma grande et un voisin… intéressé.
Dans un commentaire du dessin précédent, Julie Alizarine Claeys raconte une anecdote de croquis d’orang-outan, qui m’a rappelé l’exacte même expérience qui m’est arrivée, il y a 4-5 ans, toujours au Zoo de Beauval.
Parce que je me sens parfois un peu couillon de mitrailler de photos des animaux en cage, je les dessine.
Cette fois-là, j’avais tenté une aquarelle, sur le vif, accroupi au pied de l’espace des Orangs-outans. Un individu mâle qui semblait s’ennuyer à mourir devant les grimaces des enfants, me remarqua.
Il s’est approché, s’est penché un bon moment contre la vitre où j’étais moi-même appuyé pour mieux voir ce que je pouvais bien fabriquer. A la vue de son portrait, il a réagi par une intense concentration et des gestes que je traduis comme de l’étonnement, avant de s’éloigner à nouveau, quand la foule s’est faite trop dense autour de nous, indifférent à nouveau.
Mais le moment magique a bien eu lieu !
Quel contraste avec le vieux mâle Chimpanzé que j’ai portraité il y a 3 jours, et avec qui j’ai vainement tenté de reproduire l’expérience : Lui s’en fichait… royal.
Alors depuis, j’avoue, je rêve de dessiner des orangs-outans, longuement, pour tenter de prolonger cette merveilleuse sensation d’interagir plus longuement avec une espèce-sœur.
On peut prendre 1000 photos sans vraiment regarder ce qu’on prend. Mais RIEN de ce qu’on aura reporté sur le papier, dessiné ou peint, n’aura pas été au préalable VU et REGARDÉ.
Le premier outil du dessinateur, bien plus que sa main ou l’outil qui le prolonge, c’est son œil.
J’ai retrouvé le dessin :
