AVENGERS UNIVERSE #1:

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AVENGERS ASSEMBLE #9:** Une bonne surprise. La dichotomie posée entre Stark (science optimiste) et Banner (science négative) est plutôt bien vue, et permet un échange assez hilarant dans la cuisine des Vengeurs. Entre ça et un recrutement express, ça pourrait ressembler à du sous-Bendis, mais en fait, on embraye assez vite sur la mission. L’épisode est assez léger, essentiellement porté sur la caractérisation, les dialogues, l’humour. Les personnages ne se prennent pas au sérieux. Du coup, la dernière page n’en est que plus forte. Comme le dit Iron Man très justement face à un monceau de cadavres, « Ce n’est pas drôle du tout, ça ! ». A voir sur la longueur, mais si De Connick arrive à tenir aussi bien l’équilibre entre l’humour et le drame, on tient peut-être un nouveau JUSTICE LEAGUE façon Giffen/DeMatteis. Par contre, déçu par les dessins de Stefano Caselli, qui nous avait habitué à bien mieux sur ses AMAZING SPIDER-MAN.
**THOR, GOD OF THUNDER #1: **Comme son titre l’indique, cette nouvelle série s’intéresse plus au dieu qu’au super-héros. On est plus dans la mythologie que dans le fightage de vilains. Jason Aaron utilise une construction en trois temps: au temps des Vikings où Thor était un jeune dieu impétueux, buveur et bagarreur, dans notre présent où Thor le héros sauve une planète sans dieux et dans le futur où Thor a pris la place d’Odin sur le trône d’Asgard. Ces trois époques ont en commun de le faire confronter à Gorr, le Massacreur de Dieux. Avec ce premier épisode, on est dans les prémisses, mais c’est déjà diablement bien écrit et surtout, les dessins d’Essad Ribic sont magnifiques !
CAPTAIN AMERICA #1: Après les ambiances polar/espionnage de la précédente série, Rick Remender et John Romita Jr opèrent un virage à 180° avec ce nouveau volume des aventures du héros à la bannière étoilé. Après une mission réussie face à un nouveau vilain, le Crâne Vert, Cap doit enquêter sur une mystérieuse rame de métro fantôme qui va l’emmener dans une autre dimension. Comme d’habitude avec Remender, le rythme est trépidant, pas le temps de souffler pour le héros et le lecteur. Malgré tout, le scénariste arrive à aborder le coté intime de son personnage notamment par un flash-back concernant son père et en évoquant son possible mariage avec sa fiancé de toujours, Sharon Carter. Bref, le scénariste sait parfaitement dosé tous les aspects d’un comic-book. Aux dessins, Romita Jr fait renouer la série avec son époque Jack Kirby, avec une ambiance très SF. Il est en plus parfaitement secondé par Klaus Janson à l’encrage et Dean White aux couleurs.
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INDESTRUCTIBLE HULK #1: Où l’on retrouve un Hulk bien différent de celui qu’on avait quitté dans la précédente série de Jason Aaron. A la fin de cette dernière, Banner et Hulk était en effet parvenu à un accord permettant à l’un et à l’autre de co-exister. Avec cette nouvelle série, on se retrouve avec un dispositif plus classique où Hulk n’intervient qu’en cas de stress et ne semble plus aussi intelligent qu’auparavant. Pour autant, le scénariste Mark Waid semble vouloir marcher sur de nouvelles voies. Banner souhaite en effet s’associer au SHIELD. Lassé d’être poursuivi et surtout piqué au vif par les réussites scientifiques de Tony Stark et Red Richards, Banner voudrait redevenir le scientifique numéro un et qu’on s’en souvienne comme tel. Il propose donc au SHIELD un deal. Un labo suréquipé contre les services de Hulk lorsque le besoin s’en fait sentir. L’accord se fait sur le dos du pauvre Penseur Fou qui voit sa base secrète envahit par des agents du SHIELD et un colosse vert qui n’était pas prévu au programme. L’avenir dira comment Waid va gérer ce nouveau statu quo, mais force est de constater que ça démarre sur de très bonnes bases. C’est excellemment bien écrit, notamment autour du *gimmick *de l’heure qui tourne et d’un compte à rebours qui sous-entend que ça va forcément mal tourné. Aux dessins, un Leinil Francis Yu diablement inspiré que je n’avais pas vu aussi précis depuis… ben, jamais en fait. C’est très beau en tout cas.
FEARLESS DEFENDERS #1: La série outsider du mag. Des personnages peu connus (Valkyrie et Misty Knight), des auteurs encore moins (Cullen Bunn et Will Sliney), la série ne part avec tous les atouts en mains. Pourtant, cette équipe entièrement composée de super-héroïnes fait ses débuts de façon relativement sympathique. Ça va vite, il y a de l’action et de bons dialogues, bref, ça démarre pas mal. Il n’y aurait pas ce baiser lesbien qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et qui fait un peu placé là pour choquer le bourgeois, ça serait de très bonne augure pour la suite. Par contre, le dessin est un peu faiblard. Pas moche, mais pas transcendant non plus.
Pour terminer sur une note générale, il faut avouer que cette opération Marvel Now recèle plus de bonnes surprises que le New 52 de DC, qui n’a fait que coller des numéros 1 partout, tout en continuant à produire exactement les mêmes séries qu’auparavant. Chez Marvel, il semble que, pour une fois, on est laissé le champ libre aux auteurs pour explorer de nouvelles voies et partir dans d’autres directions. A voir cependant sur la longueur, comme d’habitude. En revanche, mauvais point à Marvel pour nous coller leur logo AR (la Réalité Augmentée accessible par smartphone) dans tous les coins de cases. C’est la première fois que je les croise réellement, et je sens que ça va vite me gonfler (en fait, non, pour tout dire, ça me gonfle déjà).