BATMAN #1-85 (Tom King / collectif)

#36.

Ok celui-là n’est pas le numéro du siècle, mais après une mise en place un peu laborieuse, j’ai beaucoup apprécié les six dernières planches. S’il y a une chose qu’on ne pourra pas reprocher à King, c’est de ne pas avoir réfléchi un minimum à ce qui, à la fois, oppose et réunit Bat’ et Sup’. Sans aller non plus jusqu’à dire que je serais chaud, là tout de suite, pour voir King aux commandes de la série Superman (ne serait-ce que parce que son style répétitif s’accorde mieux au côté prompt à la rumination de Batman), au minimum je dois dire que j’aime beaucoup la façon dont il présente Loïs tout du long de l’épisode.

C’est aussi le personnage qui me semble, est de loin, le mieux servi au dessin par Clay Mann (qui fait un boulot honnête et très sympa dans l’ensemble, mais que je trouve quand même un peu moins inspiré pour les deux « têtes d’affiches » masculines, et un peu trop dans le fan service pour Catwoman).

Conclusion : Lois reine de ce numéro.

Il est juste magnifique. Est-ce une conclusion du run avant l’heure?

Si c’est le cas, c’est un excellent choix.

Et Lee Weeks…papapapppapapa. J’adore.

Je rejoins Oncle Hermes : très bonne livraison, encore, avec surtout une chute magnifique.

En soi, Tom King n’est peut-être pas le meilleur des scénaristes, et son run sur Batman a clairement des défauts, mais il prouve depuis plusieurs numéros qu’il est extraordinaire pour gérer les relations, les dialogues, les sentiments et les échanges entre les personnages ; le #36 le prouve encore.
Avec un principe simple (la rencontre entre le couple Selina & Bruce et le couple Loïs & Clark), Tom King parvient à livrer un très beau moment, qui montre très bien les différences entre chaque duo, entre chaque couple - l’un totalement en phase et en fusion, l’autre qui se découvre et se lance, avec chacun les avantages et défauts.

Si le numéro peine un peu à se lancer (chaque couple se « répond » à distance, c’est agréable mais répétitif), le dernier tiers est juste… superbe. Vraiment.
Bruce expliquant qui est Superman pour lui, Clark expliquant qui est Batman pour lui, Tom King se livre à un exercice difficile, à savoir la définition du symbole opposé par l’un et l’autre ; et il s’en sort brillamment. Vraiment, encore.
L’auteur parvient à caractériser parfaitement, à la fois ce que chacun représente, mais aussi ce que chacun voit en l’autre ; et c’est juste parfait, et beau.

Avec un Clay Mann très inspiré, j’ai à nouveau droit à un numéro superbe, qui touche au coeur - avec, aussi, de l’humour très agréable, déjà vu avant par Catwoman ou les Robins, mais là dans les couples ; c’est fun, c’est beau, c’est fort.
Une réussite, encore !

Batman #37

“SUPERFRIENDS” part two! The stunning conclusion to the two-part story. Torn apart by betrayal, Batman and Superman try to find a way back to friendship, to trust. Both understand that the future of the DCU depends on this relationship; both understand that without the help of the other, their lives will fall apart. And yet, one is still the spoiled rich boy, and the other is still the naive farm boy. Men from two worlds confront each other and try to see the hope behind the madness.

Source : www.nerdist.com

Comme par hasard, le gaufrier est plus grand !

Deuxième partie de Superfriends, Batman #37 rentre dans le fil du sujet de la « double-date » entre Loïs & Clark d’un côté, et Cat & Bat de l’autre.
Et si Tom King a livré, dans le précédent, un jeu du chat et de la souris entre chaque couple, mais surtout entre chaque Héros, avec notamment un exposé touchant de chacun sur l’autre, et des raisons qui cimentent leur amitié, il plonge désormais dans le coeur de son défi - et confronte les deux couples, par une sortie commune.
Et c’est vraiment fun.

En ne parlant que de ça, que d’une sortie entre deux couples si différents, où finalement la complicité ne se trouve pas là où on le pense, Tom King réalise un exercice difficile, car ça peut être en apparence plutôt lassant ou facile ; ce n’est pas le cas.
L’auteur réussit encore très bien à caractériser ses personnages, à les identifier, à leur donner une âme ; et cela vaut aussi pour les deux couples, très bien écrits également, dans le détail, dans le duo, mais aussi dans le rapport aux autres.

C’est frais, c’est drôle (Loïs & Selina sont énormes, mais Bruce & Clark disposent de répliques d’une drôlerie et d’un second degré terrible), touchant (les moments de doute, de discussion sont vrais), et ça permet vraiment de « croire » au couple Bat & Cat.
Tom King réussit, avec un Clay Mann en forme, à vraiment faire croire à ce futur mariage, en avançant doucement ses pions, et en abordant de front les sujets délicats (la réplique de Batman à Superman qui lui met sous le nez qu’il va épouser une criminelle, lui qui poursuit les criminels, est top).
Beau, touchant, drôle, tendre… une réussite, une de plus !

ce numero est en effet réussi!

Une petite réserve sur Clay Mann. Franchement, certaines planches décrivant Lois et Cat sont assez hideuses et vraiment pas « gorgeous ».

Mais bon.

La dernière scène me rappelle une petite histoire de Jeph Loeb avec Tim Sale « Losque Clark rencontre Bruce enfant ».

BATMAN #38

Written by: Tom King.

Art by: Travis Moore.

Covers by: Tim Sale, Olivier Coipel.

Description: « The Origin of Bruce Wayne. » If Mattie could grow up to be anybody, he’d grow up millionaire playboy Bruce Wayne. But what would happen if he was forced to relive the worst tragedy of Bruce’s life and his parents were murdered? Batman’s hunt for the killer puts him face to face with a strange mirror version of his own past.

Pages: 32.

Price: $2.99.

In stores: Jan. 3.

Source : www.comicscontinuum.com

Encore un délire sur les origines?

Pas dans le sens où tu l’entends probablement…? Mais c’est difficile d’en dire plus sans spoiler (non, pas Stephanie). Après le diptyque presque gaguesque « Superfriends », ce numéro marque un retour au noir de chez noir. Et même si le traitement me semble imparfait (j’ai l’impression qu’il manque tout de même quelques liens logiques en cours de route, notamment en ce qui concerne Zsasz…) et peut-être pas aussi original qu’il voudrait être, ou voudrait le faire croire (suis-je le seul à avoir l’impression que King nous fait un Batman: Hush en miniature ?..), l’ensemble reste quand même assez diablement efficace. Ne reste plus qu’à savoir si ce qu’on nous présente ici restera isolé, ou aura des répercussions à plus long terme…

Batman #38 est bien, oui.
Pas aussi extraordinaire que certains sites ou critiques le disent, mais ce numéro en apparence unique, sur une enquête de Batman sur le meurtre de deux parents et sur l’aide qu’apporte Bruce au jeune enfant, perdu qui vient de perdre ses géniteurs. L’écho avec son histoire est évident, et cela justifie sûrement les errances d’un Batman qui prend l’affaire à coeur, autant dans ses interrogatoires directs que dans sa gestion du trauma.

C’est bien, donc. Pas extraordinaire, mais bien, parce que Tom King réussit un épisode efficace, qui joue encore sur les sentiments, les émotions, le vécu de son Héros. Le rebondissement final est, un peu, prévisible, mais l’auteur joue bien sur une fausse-piste. Pas mal.
King gère bien, oui, même s’il verse ici dans le glauque un peu facile, qu’on avait perdu de vue depuis les pendaisons du story-arc I Am Bane (ce passage est sûrement le plus mauvais de son run), et qui ne m’avait pas gêné.

Travis Moore livrant de très belles planches, la dynamique de King demeurant toujours aussi agréable même si je préférais la veine plus positive des numéros précédents. Je suis toujours excité par ce run, et suis curieux de voir la suite !

Comme Oncle Ben’s, j’ai eu cette impression que King se prépare son Thomas Elliot à moyen terme. La référence me paraît juste.

Je ne sais pas si c’est l’endroit pour parler de ça, mais je suis en train de commencer à lire le TPB Tales of the Batman by Alan Brennert (« Ah oui ça n’a vraiment aucun rapport avec le topic ? » « Non mais attendez trente secondes, quand même… »).

Brennert, dont je n’ai pas l’impression que le nom soit particulièrement connu par chez nous, est principalement un auteur de SF et un scénariste de séries télé, qui n’a que très peu scénarisé de comic book : le volume en question contient en fait, en 200 pages, la presque intégralité de ses travaux pour DC, et sa production pour Marvel est encore moins « abondante ». Si la quantité n’est pas là, la qualité semble être, elle, bien au rendez-vous (je vous en dirai plus, ailleurs, quand j’aurais fini le volume) puisqu’on lui doit quelques récits assez cultes comme « To Kill a Legend », « The Autobiography of Bruce Wayne », le récit de Noël « Should Auld Acquaintance Be Forgot », ou encore le tout premier Elseworld, Batman: Holy Terror (sans rapport avec la version de Frank Miller…).

« To Kill a Legend », dessiné par Dick Giordano, et que je découvre donc ce soir, est paru dans le grand #500 de Detective Comics en 1981, en ouverture d’autres histoires signées Len Wein, Mike W. Barr, Paul Levitz ou encore Cary Bates et dessinées par Jim Aparo, Walt Simonson, José Luis García-López, Joe Kubert, Carmine Infantino… excusez du peu pour le voisinage… et demeure la plus connue du lot. Le plus étonnant peut-être est qu’il s’agit quasiment de son premier travail pour DC (quatre ans après avoir signé le seul plot de deux numéros de Wonder Woman, les « absents » du TPB).

Dans ce récit, le Phantom Stranger invite Batman et Robin à se rendre sur une Terre parallèle, dont l’une des particularités est que l’histoire « retarde » de quelques décennies par rapport à la chronologie de la Terre « de référence » de l’univers DC – si bien que le Dynamique Duo y débarque à la veille de l’assassinat de Thomas et Martha Wayne, se voyant offrir l’opportunité de les sauver. Mais n’est-ce pas aussi prendre le risque de priver ce monde de son futur Batman, en privant le jeune Bruce de son traumatisme fondateur ?

Batman étant Batman, tolérer un double meurtre, a fortiori celui de ses parents, au nom d’un « plus grand bien » n’entre pas dans sa logique, et il intervient devant les yeux ébahis de la famille Wayne pour empêcher, in extremis, l’assassinat, avant de rejoindre sa Terre d’origine. L’épilogue nous montre alors un petit Bruce au comportement radicalement changé par cette rencontre, délaissant ses jeux pour ses études, des lectures criminologiques et un rigoureux entraînement physique, et clairement sur la voie de devenir lui aussi un Batman quelques années plus tard, mais cette fois-ci avec une motivation positive et non plus négative.

Sachant que Tom King (« vous voyez bien qu’on y vient ! ») n’est pas le dernier pour dénicher et exhumer des références batmaniennes encore plus obscures que celle-là (Kite-Man, Punch et Jewellee… le Capitaine Stingaree !), je me suis brusquement demandé si ce ne pouvait pas être là qu’il ait pêché l’idée pour l’origine de Gotham et Gotham Girl. Que pensez-vous du parallèle ?

Je n’ai pas lu cette histoire, mais d’après ta description et la page que tu as mise en lien, il y a en effet des points communs…

En effet, et le peu qu’il a pu faire chez la maison des idées était vraiment pas mal.
Je garde un excellent souvenir de son épisode de Daredevil (paru juste après « Roulette », le fameux stand-alone de Miller), focalisé sur Ben Urich et sa femme.

daredevil-192:4

http://www.manwithoutfear.com/daredevil-interviews/Alan-Brennert

Dennis Colt, sur le précédent forum (enfin, le précédent du précédent : purée, la vie d’un forumer, c’est pire que la chronologie DC), avait vanté les mérites du boulot de Bennert.

Jim

Cette épisode m’avait marqué énormément également

(et pendant longtemps j’étais persuadé qu’il était du à Miller)

Alors ça… je n’avais tout simplement jamais entendu parler d’Alan Brennert. Intéressant.

Moi aussi !