BATMAN #1-85 (Tom King / collectif)

Tom King (sur twitter) :

Coming in Batman:

Issue 60 (Wednesday) wraps up post-wedding Cold Days arc.

61-69 Knightmares. Epic arc scraping at the soul of Batman. (With a Flash break at 64, 65).

70-74: The Fall and the Fallen.

75-: A huge Bat event with a secret name that sets us up for the end at 105.

Alléchant !
Oui, bon, pas pour tout le monde. :wink:

Mais si, moi ça m’allèche.
J’attends avec impatience l’épisode 106.

Jim

Tweet de Tom King: Ptete ce numero secret 75?

Coming up in Batman. Art by Frank Miller.

Bon, ça va peut-être me motiver à reprendre ma lecture interrompu depuis le #50

Tom King continue de construire son long run, et le fait bien.
Alors que, depuis le #50, le personnage ne cesse de s’écrouler suite au refus de Selina, le plan de Bane se dessine, et fonctionne. Batman s’isole, a perdu son amour, a perdu son fils, a perdu confiance en lui, et perd maintenant ses alliés, dont Gordon. Même si le scénariste se perd parfois dans des épisodes « faciles », dans les combats, il faut avouer que son plan d’ensemble a du sens, et intéresse énormément.
La réaction de Gordon est légitime, la gestion du Pingouin est extrêmement fine, l’évolution de Batman est logique, et le final, s’il surprend, donne envie de lire la suite très vite - en plus de confirmer que King n’a pas « peur » de réutiliser les éléments parfois polémiques ou autres. Il évoque en filigrane le passage de Gordon en Batman, là réutilise un élément de Flashpoint à son avantage… non, c’est du bel ouvrage, et je demeure très client de tout cela.
Notamment parce que King est toujours très bien accompagné, ici par Mikel Janin (très bon dans ce qu’il sait faire) et la révélation Jorge Fornes, qui livre des planches superbes dans une ambiance proche de Mazzuchelli.
Bref, vivement la suite !

Batman Annual #3

Writer: Tom Taylor
Artist: Otto Schmidt
Letterer: A Larger World’s Troy Peteri

“THE OTHER SIDE OF THE PENNY!” Alfred Pennyworth has been Batman’s most trusted ally and confidant since the Dark Knight first hit the streets of Gotham City. Now, witness Batman’s battle for justice from Alfred’s perspective and learn how harrowing that journey has been as Batman experiences one of the worst nights Gotham City has ever seen—a night that will push Alfred to the breaking point! Best-selling writer Tom Taylor presents an epic tale that promises to be one of the most Alfred stories ever told!

Source : www.comicsbeat.com

Et la lecture fut donc reprise, après la douche froide du #50 qui m’a tenu éloigné de l’actu de la série ces derniers mois.

« Cold Days » (#51-53) part d’une base bien connue ; c’est, oserais-je dire dans le contexte, du réchauffé. On retrouve en effet le pitch du classique de Sydney Lumet 12 Hommes en colère, modèle qui a fait l’objet de multiples et régulières reprises, remakes, parodies, clins d’œil dès les années qui ont suivi sa sortie et depuis : un membre isolé dans un jury d’assise convainc les autres de réexaminer un verdict qu’ils pensent « plié », et les force à réexaminer l’affaire au-delà de leurs idées préconçues alors qu’ils ne demandaient qu’à rentrer chez eux.

King introduit néanmoins un twist intéressant en faisant de cet objecteur Bruce Wayne en personne alors que le procès concerne un cas impliquant Batman. Un Batman dépeint comme particulièrement violent suite à l’affaire du mariage, prompt à passer aux conclusions et de là aux bourre-pifs, mais la description pourrait assez bien coller à d’autres périodes de la caractérisation du personnage de toute façon. D’où une « confrontation » symbolique astucieuse, et assez prenante, entre les deux facettes Bruce/Bat, l’un demandant en quelque sorte des comptes à l’autre, manifestement plus tout à fait aussi sûr du bien-fondé de ses actes, une fois ceux-ci examinés dans un contexte dépassionné.

C’est peut-être un peu long et un peu lourd, ça « assène » quand même pas mal, King allant jusqu’à introduire une dimension religieuse dans le dernier numéro qui rappelle d’autres titres de lui (en particulier son one-shot sur Hal Jordan durant la Guerre de Darkseid). Mais on ne s’ennuie pas et l’idée est bonne. Et puis les dessins de Lee Weeks ne gâtent rien, évidemment.

« The Better Man » (#54) s’ouvre sur un de ces vilains ultra-mineurs de la continuité que King aime bien ressortir dans le cadre de son run. Ici, Crazy Quilt, un perso créé par Kirby dans les années 40. À partir de là, on zigzague entre passé et présent alors que King nous fait en quelque sorte son Robin: Year One en réduction en réexaminant les relations entre Bruce et Dick. C’est… un bizarre mélange d’idées fines, pertinentes et bien amenées et d’autres qui m’ont semblé plus lourdes, à côté de la plaque et au rythme bancal. Au final, je n’ai pas trouvé que la mayonnaise prenait vraiment, et la conclusion est un peu en queue de poisson, pour une fois on dirait que King a manqué de place. Et Matt Wagner m’a semblé vraiment en petite forme au dessin.

Après ce rappel un peu hâtif, donc, de l’importance de Dick, sonne l’heure du sacrifice. Au dessin, Tony Daniel fait le taff, malgré quelques manquements ici ou là (j’ai un peu du mal à avoir l’impression que c’est toujours le même Batman qu’on voit ?), je suis dans l’ensemble plutôt client. « Beasts of Burden » (#55-57) s’ouvre sur un numéro que j’ai bien aimé, gérant avec un certain brio ses deux lignes narratives développées d’abord en parallèle (l’une plus « folâtre », l’autre inexorable) avant de se rejoindre violemment. Suivant le même modèle, le suivant fait monter la sauce pour la confrontation dans le troisième. C’est bourrin, certes, mais assez glaçant au final dans le tableau d’un monde où l’amour aussi bien que la haine ne mènent finalement qu’à la destruction mutuelle assurée…

« The Tyrant Wing (#58-60) » enfonce le clou de cette idée (via notamment, cette fois, une intéressante utilisation du Pingouin) tout en révélant, en deux temps, qui menait la danse dans la série d’épisodes précédents. La première révélation fait énormément sens et fonctionne bien, la seconde me laisse un peu plus circonspect, il faudra voir ce que King en fait. À ce stade il ne fait en tout cas plus de doute, s’il y en a jamais eu, que le Batman bourrin et violent que l’auteur met en scène n’a rien d’une glorification, c’est bien une descente aux enfers, et même quand le perso est « dans le vrai » par rapport au but qu’il poursuit, la conduite n’en est pas moins condamnable et l’enferme dans une aliénation croissante.

J’aurais bien aimé que King nous donne à voir autre chose, qu’il fasse un peu plus fond sur les promesses d’amélioration, de rédemption, de « guérison » ou en tout cas de dépassement du traumatisme qu’il n’a de cesse de faire miroiter au long de son run, au lieu de quoi chaque espoir ne semble donner que sur une chute encore plus bas, comme une punition. Mais je dois reconnaître que, même si l’ouvrage n’est pas exempt de défauts, cette séquence à partir du #51 fonctionne plutôt pas trop mal et semble marquer un redémarrage du run, après la lamentable « Guerre des Rires et des Énigmes » et toute la partie, certes pas toujours déplaisante, loin s’en faut, mais bien trop diluée, de la préparation du mariage.

Sur ton dernier paragraphe, je pense que tu hâtes les choses. La « guérison » viendra plus tard soit la vengeance de Batman vis à vis de Bane soit par un mariage ;).

Il est dans ton timing, je pense. Et le fil rouge autour de Bane, ça nous donne un duel à distance entre deux brutes épaisses très intelligentes. Et voir Batman perdre son self-control face à un Bane, ça me plaît bien.

Patience… :wink:

Je pense d’ailleurs que la chute est en cours, elle est loin d’être terminée.
Je suis persuadé que King reproduit le début de Knightfall, avec un Bruce exténué, brisé, poussé à bout, et qui finira vaincu physiquement par Bane ; ou quelque chose de proche.
Mais je suis sûr que la lumière, le sauvetage, la survie de Bruce viendra de Selina. Bane et elle sont les deux pôles du run de King.

Mouais. Je ne suis pas entièrement sûr que la série ne se terminera pas « bien » en effet — une lumière au bout d’un long tunnel — mais je n’en ferais pas non plus une certitude… Pour le moment, et c’est un « moment » qui dure depuis deux ans et demi, chaque fois que King nous fait miroiter un « mieux » pour son personnage, l’horizon se retrouve en fait de plus en plus bouché. Ce qui est pas mal si l’on considère que le tout premier numéro du run reposait déjà sur l’idée que la conclusion logique de la vie de Batman était vouée à une mort violente. D’ailleurs, je vous rappelle quand même que le premier arc s’achevait carrément sur l’annonce de la future mort de Batman par la main, ou au minimum par la faute, de Gotham Girl…

Quand bien même King serait effectivement en train de nous raconter une descente aux enfers pour mieux finir sur une note positive (déjouant l’effet d’annonce à la fin de son prologue), il n’empêche que — malgré les qualités que je trouve tout de même au run malgré mes grognements çà et là — ça ne contredirait pas forcément l’opinion émise plus haut. Finir sur une note positive, c’est tout de même laisser au repreneur suivant toute latitude pour ignorer ce point et repartir aussi sec dans les ténèbres. Alors qu’un run entier à la manière de celui de Waid sur Daredevil, ça nous aurait changé un peu. :wink:

Je dirais plus qu’il joue sur le fameux thème : « Est-ce que Batman peut être heureux »? ou le « doit-il être heureux » comme le pensait Selina. Et pour le moment, son avis est assez clair. Mais au numéro 106, il aura la banane.

BATMAN #61

  • TOM KING (W) • TRAVIS MOORE (A)
  • Cover by TONY S. DANIEL
  • Variant Cover by FRANCESCO MATTINA
  • What happened to the boy who wanted to be Bruce Wayne? The young criminal mastermind orchestrate his own parents’ deaths to emulate his hero and was carted off to Arkham when Batman exposed his crimes, but that is not the end of the story. Tom King reteams with NIGHTWING artist Travis Moore to create a sequel to their masterpiece of dark horror from BATMAN #38.
  • 32 PGS./Rated T+ …$3.99

Source : www.cbr.com

Tom Taylor et Otto Schmidt livre un numéro de grande sensibilité et d’émotion. Ils se concentrent sur Alfred et ses sentiments, d’abord sa réaction au fameux appel lui annonçant la mort des Wayne, ensuite sur sa manière de gérer le quotidien et la logistique de Batman ; mais, surtout, comment il vit cela.
Tom Taylor poursuit le portrait esquissé par Tom King, et aussi un peu de Scott Snyder. Si Snyder livrait un Alfred très touchant et humain, mais « actif » dans sa volonté de « libérer » Bruce de Batman, King gère un Alfred plus caustique, sarcastique, mais aussi très impliqué émotionnellement ; Taylor est entre les deux. Son Alfred est bon, juste, cohérent, et touche beaucoup dans sa démarche, dans sa quête infinie pour aider Bruce… quitte à se faire mal, à se faire du mal.
Taylor, cependant, a l’intelligence de donner des raisons à cela, autant personnelles (pourquoi Alfred se « sent » de devoir aider Bruce) qu’objectives (pourquoi il considère qu’il faut aider Bruce), et elles sont pertinentes et fines. Surtout, il livre un Bruce Wayne touchant également, leurs rapports et échanges sont autant drôles qu’émouvants… mais beaucoup moins que le final, qui coupe le souffle dans la relation père/fils.
C’est simple, c’est juste, c’est sobre, c’est fort ; c’est beau. Otto Schmidt livre des planches très correctes et agréables, qui s’intègrent pleinement dans le récit.
Une belle pépite !

Tom King livre un numéro étonnant, où Batman enquête sur le meurtre des Wayne alors que le jeune Bruce Wayne (!) se remet et tente d’aller de l’avant ; avant d’envisager le pire. L’auteur veut donc s’amuser en créant le trouble sur le début de son propos, mais le lecteur attentif de son run identifie rapidement le twist, et se rappelle que le #38 n’est pas très loin, avec « Master Bruce ».
Bon. La surprise n’en est pas vraiment une, mais le numéro se laisse lire, est plutôt agréable, notamment grâce aux traits ronds et sympathiques de Travis Moore ; mais la démonstration est limitée. Je ne suis pas ultra-fan du personnage réintroduit ici, il n’y a pas grand-chose d’original ici, et ça se lit quand même vite.
Je suis curieux de la suite, mais je ne suis vraiment pas convaincu par « Master Bruce », une idée qui peut donner quelque chose si King l’utilise bien ; ce qui n’est pas encore le cas. On peut néanmoins acter que le scénariste entend avoir un run cohérent, avec des éléments qui reviennent régulièrement - c’est tout à son honneur, mais il faudra aussi donner de l’intérêt à ces retours.

La bonne came, c’était l’Annual écrit par Tom Taylor et dessiné par un fameux cuisiniste très connu.

J’ai l’impression qu’il est passé complètement inaperçu alors que le récit remplit le cahier des charges d’un bon Annual. TT focalise l’attention sur un personnage de l’ombre mais essentiel du Batverse, le célèbre Alfred (que Tom King usait beaucoup lors de la première partie de son run). En y repensant, c’est peut-être un oublié du run magnifique de Tynion IV (ou je perds la tête également).

Le récit débute bien évidemment par cette fameuse nuit dans Crime Alley. Alfred est réveillé, accourt…
La vie d’Alfred n’a pas vraiment changé en trente ans si ce n’est la calvitie naissante puis grandissante.
Il se fait du souci en utilisant son ironie légendaire vis-à-vis de son « fils ». L’action se déroule à pleine vitesse où « Das » Otto me rappelle ses débuts très réussis sur Green Arrow Rebirth.

ça avance, ça avance à toute allure jusqu’à ce très chouette clin d’oeil en dernière page.

La lecture débute avec un bon thé et se conclut par un large sourire. Celui d’avoir lu une bonne histoire d’un Tom Taylor pour lequel j’avais gardé les souvenirs de Earth-2 qu’il avait repris à la manière du ton développé par James Robinson. Cet Annula prouve qu’il sait écrire bien des choses, bien différentes.

Je vous le conseille. :wink:

Batman #62

written by TOM KING

art and cover by MITCH GERADS

variant cover by FRANK MILLER

on sale on 1/9/2019

The Eisner-winning creative team behind MISTER MIRACLE is back together as artist Mitch Gerads rejoins the Bat team for a special issue! Professor Pyg is loose in Gotham, and you know that means things are going to get weird…and bloody!

Source : www.denofgeeks.com

Wahou.

Tom King joue avec ses lecteurs. Après un terrible cliffhanger à la fin du #60, un #61 revenant sur le personnage introduit dans le #38 avec un jeu sur la réalité (via la folie dudit personnage), voici que Mitch Gerads le rejoint ici pour… encore se jouer du lecteur, en ne donnant pas la suite du #60 ; enfin, pas vraiment.
Soyons honnêtes : Tom King ne révèle quasiment rien ici, hormis une dernière page pouvant faire interpréter les choses… via les pires hypothèses, pour la suite. Nous pourrons en savoir plus bientôt, quand ce petit jeu de King sera terminé. Peut-être pas rapidement, car il va encore écrire le #63 mais les #64-65 seront par un autre. L’auteur s’amuse donc à brouiller les pistes, en étendant le jeu sur plusieurs semaines… mais il s’en sort bien, là.
Si le précédent numéro était bon mais un peu facile, surtout parce qu’il faudrait faire quelque chose de ce jeune personnage psychotique, tel n’est pas le cas ici. Tom King plonge dans la psyché d’un Batman perdu, en quête de souvenirs mais surtout en pleine urgence : il a été pris par le Dr Pyg, et se réveille pendu la tête en bas, ligoté et sur le point d’être torturé. Il faut agir !
Tom King utilise une narration sobre, avec une voix off qui reflète les pensées et réactions de Batman… qui, peu à peu, commence à comprendre que quelque chose cloche. Ce type d’épisode est relativement classique, mais King l’écrit très bien : la montée en puissance est bonne, les pensées sont bonnes, la narration est nerveuse et efficace.
Cependant, évidemment, c’est bien Mitch Gerads qui est l’argument principal de ce numéro : il est littéralement parfait dans cette ambiance sombre, glauque et étrange, avec une atmosphère étouffante et dérangeante. C’est parfait de bout en bout, et cela offre des planches sublimes dans son style si adapté.
Je suis toujours sous le charme du run de Tom King, et j’ai hâte d’en savoir plus. Même si Tom King brouille les pistes, il le fait admirablement bien ici - notamment parce qu’il est très bien accompagné !

Le visuel promotionnel du crossover The Price, qui réunira à nouveau les séries Batman et Flash :

The-Price-pub