Il a fait la Heatherley School of Fine Art à Londres avant d’étudier la réal à Pasadena. Et je suppose que sa mère , prof de peinture et de photo, l’a entraîné durant son enfance ? Mais ça, c’est de la pure spéculation.
Zack Snyder. Scott, je ne me souviens pas avoir vu un dessin de sa main perso.
Dans ce que j’ai su gratter sur l’époque, sa mère faisait des études de nus tant en peinture qu’en photographie. De là à supposer que les ralentis sur les corps et les muscles en mouvements viennent de là dans son cinéma…mais c’est le soucis avec l’exégèse, on ne surinterprète jamais trop mais ça frôle la psychologie de comptoir par moments.
Après, les aliens de Rencontres du 3è type communiquent en utilisant la musique ( l’art de la maman de Spielberg ) créée informatiquement ( l’art du papa de Spielberg ). Et Spielby a reconnu, quand on lui a fait remarquer , que oui il s’agissait peut-être d’une envie de faire communiquer ses parents divorcés (à l’époque….la famille s’est recomposée looooooongtemps après ).
C’est flagrant parce que volontairement semi-biographique mais la filmo de Spielberg c’est quand même une majorité de film (tous j’ai même envie de dire) nourrie par son rapport à ses familles (celle dont il vient, celle qu’il construit ensuite). Sugarland Express c’est un couple dans le déni qui tente de préserver leur famille par tous les moyens (le parallèle Lou Jean Poplin/Mitzi Fabelman est hallucinant personnellement), Jaws est modifié par rapport du livre sur la famille Brody, Rencontres du troisième type c’est l’histoire de l’explosion d’une famille avec le départ du père, Indy se confronte à une figure paternelle absente dans Les aventuriers de l’Arche Perdue. Sa filmo des années 80 (que ce soit E.T, la couleur pourpre, le grandiose Empire du soleil, Hook) on est dans la recherche d’une nouvelle famille, le deuil de l’ancienne etc.
J’ai l’impression que cela disparait dans les années 90 quand, justement, Spielberg se retrouve avec son père et semble apprendre la véritable histoire de son départ. Sa filmo alors dévie (il semble aussi repenser son héritage et sa judéité je pense) vers la grande histoire. Il y a la bascule avec l’échec d’A.I qui ouvre un autre pan dramatique de sa filmo dans lequel la figure paternelle est omniprésente et questionné vis à vis du fils (Minority Report, La guerre des mondes, Arrête moi si tu peux notamment).
Oui oui. Mais en voyant The Fabelmans, la scène où la mère prend la voiture pour suivre la tornade, et certaines séquences bien particulières faisaient vraiment écho à Rencontres. De même que la “névrose” du personnage de Dreyfuss et la conclusion de son périple font écho au “destin” de sa mère Du coup, en revoyant Rencontres… , j’ai eu l’impression d’entrer encore plus dans l’intimité de Spielberg (ça doit être aussi le cas avec E.T que je prévois de revoir) . The Fabelmans m’a donné des clés supplémentaires pour revoir sa filmographie un peu différemment en fait.
Ce qui est d’autant plus paradoxal qu’a l’époque Spielberg était persuadé que le divorce de ses parents est de la “faute” de son père, là où The Fabelmans est créée quand il connait la vérité. Même événements, deux visions selon comment tu te places et ce que tu choisi de mettre en avant.
D’où The Fabelmans, soit un des films les plus passionnant sur l’acte de la création cinématographique et le rôle primordiale du montage (une même scène filmée, deux histoires différente selon le montage)
Et sur la notion d’art : l’interprétation que chacun en a, et l’implication qui engendre forcément un rejet des proches au premier abord, à cause d’une forme d’incompréhension, de la tristesse et finalement une forme de révélation une fois les “préjugés” mis de côté.
Et qui cohabite chez Spielberg plus qu’il ne s’oppose dès l’ouverture du film avec l’explication de papa et de maman sur ce qu’est le cinéma selon eux. Sans oublier la conclusion du film avec la sentence sans appel de John Ford et ce mouvement de caméra final que je classe parmi les plus grand de l’histoire du cinéma.
Son père est un artiste, aux yeux du personage de Seth Rogen. Sa mère est une artiste, qui subit une forme de fascination /incompréhension. L’oncle est un artiste dans son domaine, et avec l’âge, le met en garde sur le sacrifice que ça représente. Ça va au-delà de la notion cinématographique. Et c’est en ça où j’ai vu un regard touchant envers les parents, et les liens qui les unissent : l’implication dans une forme d’expression personnelle provoque forcément une incompréhension, une solitude aussi, qui est le prix à payer si tu souhaites t’accomplir dans ton art (et toucher les autres, parce que c’est cette forme d’expression que tu as trouvé pour t’accepter et être accepter. Et c’est ce qu’a vécu Spielberg via le cinéma.
Tout ce débat sur la nouvelle tuture me fait penser que cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas été sujette au marketing. Qui se souvient d’un tel ramdam pour celle de Tynion , Sdarsky etc… ?