J’avoue que je ne comprends pas forcément le principe de ce recueil, qui n’est… finalement que cela, en fait. Un recueil d’histoires, par plusieurs auteurs, des petits moments de la vie de Batman. Rien de plus, rien de moins, finalement proche dans l’esprit d’Action Comics #1000 - la présence d’auteurs « légendaires » en moins.
M’enfin, ça n’est pas pour cela que ce recueil peut être mauvais ; mais il n’est pas forcément bon pour autant, hélas.
« True Strenght » par Tom King et Mikel Janin est un bon moment… mais rien d’autre. Avec une interrogation sur les limites de son corps, et la possibilité offerte de devenir plus, de devenir Super, le scénariste pousse Bruce Wayne cherche à se plonger en lui-même - mais ça ne va pas loin, hélas. La fin est une chute, brutale et mal organisée. Dommage, l’interrogation est bonne bien que très classique, mais la fin est ratée, et Janin livre des planches correctes… sans lus.
« The Nature of Fear » par Ram V et Jorge Fornes est bien dialogué, bien rythmé, mais le twist final est mal organisé ; encore. Ca ne fonctionne pas complètement, c’est maladroit, mais l’ensemble demeure bien rythmé, bien narré, malgré cette chute qui n’est pas à la hauteur. Dommage, le dessin, entre Mazzucchelli et Aja, est très beau et fluide… bien que trop influencé par ces maîtres, pour avoir une patte individuelle.
« One », par Cheryl Lynn Eaton et Elena Casagrande, n’est pas très compréhensible. Je ne comprends pas ce qu’on a voulu me raconter, et je ne comprends pas la caractérisation de Lucius Fox, complètement à côté du personnage ; bref, un naufrage. Dommage, parce que le dessin, s’il est fort classique, est fluide et efficace.
« Enough » par Jordie Bellaire et Jill Thompson, n’a pas de grande fin… mais a, au moins, une fin cohérente, après une histoire cohérente et bien narrée ; c’est la base, mais la lecture des précédents passages rend tout cela bien meilleur que ça ne le devrait. Bloquer ainsi Bruce dans les montagnes, face à lui-même, est une bonne idée - mais ça ne s’élève jamais, ça ne décolle pas, et la fin remue à peine. Rien d’exceptionnel, mais quelque chose de juste correct est déjà un exploit, ici.
« The World’s Greatest Detective, and Batman » par Tom Taylor et Brad Walker demeure, cependant, LA perle de ce magazine. Au-delà de l’intrigue, simple, c’est bien la très bonne caractérisation du duo Batman & Detective Chimp qui rend la lecture si agréable, doublée d’une narration efficace et d’une (très) légère réflexion sur le crime et sa transmission. C’est bien fait, c’est bien rythmé, c’est bien caractérisé… c’est bien ; et, en fin de magazine, ça fait du bien.
Que dire, en conclusion ?
Que rien, ici, ne sera gardé en mémoire. Que rien n’est vraiment bon ou exceptionnel. Et que ce Batman Secret Files demeure un coup dans l’eau… souvent à côté, en fait.
Hormis une histoire juste correcte, et une histoire agréable car elle offre un duo pertinent, rien n’est à sauver, ici. Ho, si, les dessins de Jorge Fornes… tout cela est bien peu.
Tout cela sert très vite oublié.