Batman, tueur d'ambiance ?

[quote=« n.nemo »]

devait les plus grands succès, critiques & publics, de sa carrière à un unique roman Superfolks (ici et ), .

Très intéressant, je connaissais pas.

La proximité est indeniable entre le roman et les œuvres de Moore, ce qui ne retire rien au génie du barbu

…][/quote]

La lecture du roman et une lecture approfondie de ce qui se faisait dans les années 70 dans le domaine des comics, m’ont amené à une conclusion très différentes (comme on peut le lire dans les articles que j’ai écris) : le roman est la cristallisation des seventies, mais tout est déjà là.
La proximité est toute autant entre le roman et les BD de Moore, qu’entre ce qui se faisait dans le domaine des *comics *de cette époque et les BD de Moore.

oui tu as raison, et tu expliques bien d’ailleurs pourquoi c’est dans un roman et non directement dans les bd que cela a pu se faire sur le sol américain, du moins jusqu’à l’arrivé de Moore.

[quote=« Jack! »]…]
En parlant de Killing Joke de Alan Moore et Brian Boland; lors d’une interview accordée à Kevin Smith pour son podcast Fat Man on Batman, le scénariste Grant Morrison commente le final de l’Annual où Batman… fait taire le Joker en lui brisant la nuque ! D’où « Killing » Joke.

Je ne crois pas avoir déjà entendu ce raisonnement auparavant.

…]

[/quote]

Pour se faire peut-être une idée plus précise **Phillipe **& **Philippe **de la boutique Arkham Comics proposent le script de la dernière page, c’est ici et nulle part ailleurs.

Très intéressant. Je suis toujours bluffé par la densité des scripts de Moore.
Pas la moindre trace de ce que Morrison y voit en tout cas.
Peut-être que Moore a voulu cacher son intention à Brian Bolland, mais c’est un peu casse-gueule comme méthode (le meilleur moyen de louper son effet, ça).

A noter aussi que la sirène est censée être audible sur la case 9 mais pas la 8, ce qui n’est pas très logique. Un pain ?
A noter enfin que Moore ne voit pas l’intérêt de mettre « The End », supposant de façon rigolote que le lecteur constatera qu’il ne reste plus de pages à lire et conclura de lui-même.

En case 7, elles arrivent… En case 9, elles repartent, peut-être…
Du coup, en case 8, les véhicules de police seraient sur place et auraient coupé leurs sirènes…

Tori.

Ouais, possible mais je trouve que c’est un peu confus du coup. C’est un micro-détail, ceci dit.

[quote=« Jack! »]…]

http://img5.imageshack.us/img5/9233/3bts.png

…][/quote]

D’autant qu’en fin de compte il n’y a pas de sirène dans case 9.

Oui, voilà. Ce n’est pas raccord avec ce que Bolland a dessiné au final.
Mais l’option Bolland est un peu plus cohérente il me semble (les deux dernières cases sans sirènes, plutôt que « l’aller-retour » décrit par Moore dans le script).

[quote=« Brian Bolland »]On m’a demandé d’écrire la postface de cette édition. Mais ne devrait-on pas parler ici d’« entre-face » ? Bob Harras, mon responsable éditorial, me dit qu’il y a de la place pour 800 mots. Au-delà, il faudrait retirer des pages de dessin, ce dont personne n’a envie. Donc, cher lecteur, si je m’arrête au milieu d’une phrase, c’est que je suis en bout de piste.

…] Certains lecteurs trouvent que la dernière page est ambiguë. Il faudra que je pense à vous expliquer ce qui s’y passe avant la fin de ce texte.

…] Tiens, j’ai failli oublier: il est temps que je vous révèle ce qui se passe à la fin de The Killing Joke… Alors que les deux protagonistes se tiennent debout sous la pluie, riant de la blague finale, la lumière jaune des phares des voitures de police se reflétant dans l’eau croupie sous leurs pieds, la main de Batman se lève et soudain…

Brian Bolland
Pas loin de six mile Bottom, G.B., 2008[/quote]

[size=85]Extrait de la postface rédigée par Brian Bolland pour la nouvelle publication de The Killing Joke en 2008.[/size]

hehe

Tiens donc.

hahaha

Tori.

Et sa précision : il pense vraiment en termes visuels.
C’est là qu’on s’aperçoit que Killing Joke, dessiné par quelqu’un d’autre, ça aurait pu être un beau foirage. (Et là, je repense à ce qu’il a fait pour Awesome, notamment la grosse saga sur l’univers de Leifeld, dont le titre m’échappe un peu : Judgment Day, c’est ça ? Dessiné par quelqu’un de compétent, comment ça aurait été bien !!!)

Jim

Mais c’est déjà très bien judgment day. Et il y a une pelleté de dessinateurs.

Que l’histoire soit en partie dessinée dans le style image boys, participe complétement du concept.

c’est pas tant le problème du style que de la capacité à lire un scénar.

je donne un exemple : dans Spawn vs Wildcats, quand ils arrivent à l’immeuble devenu le repaire du méchant, on imagine bien que le scénar de Moore posait un truc colossal un peu dessiné à la druillet, criblé de gargouilles, fumant, maléfique.

et une fois dessiné par Scott Clark, c’est un gros building générique, mais avec un pentacle dessus qui fait les gros yeux.

[quote=« Jack! »]

[quote=« Brian Bolland »] la main de Batman se lève et soudain…

Brian Bolland
Pas loin de six mile Bottom, G.B., 2008[/quote]

[size=85]Extrait de la postface rédigée par Brian Bolland pour la nouvelle publication de The Killing Joke en 2008.[/size][/quote]

En gros, on ne saura jamais vraiment, mais je pense beaucoup plus du côté de Jim où pour moi c’est un eu le retour à la case départ.

Complètement, c’est même bien plus précis en la matière que la plupart des scripts de cinoche, quant bien même c’est le réal lui-même (qui a au moins en partie les plans en tête…) qui le rédige. Cadrage, valeur de plans… : Moore a beau ne pas se déclarer cinéphile, il maîtrise parfaitement cette grammaire.

Dans un tome de Supreme (le 1 ou le 2, je sais plus), il y a une expérience éditoriale intéressante sur le sujet de la précision de ses scripts : le même script dessiné par deux artistes différents, sa compagne Melinda Gebbie et un autre dont l’identité m’échappe. C’est dingue, nonobstant les différences entre les deux illustrateurs, comme les rendus sont proches.

Pour cette fameuse planche finale, je me dis que c’est un peu comme le plan final des Soprano de David Chase : tout est là pour mener à une interprétation « cartésienne » du cut noir abrupt qui interrompt l’épisode, la saison et le show

Tony se fait abattre dans le dos par un mec qu’on a vu aller dans les chiottes derrière lui

mais on peut aussi se dire que Chase interrompt son scénar’ aléatoirement, à un moment arbitraire, et le spectateur en tire les conclusions qu’il veut (genre la vie continue, ou alors il n’y a plus rien d’intéressant à raconter sur ce perso à compter de ce moment, etc…).
Les deux interprétations co-existent, Chase ne tranchera jamais, et chacune à sa manière est aussi belle que l’autre. Je trouve qu’on est un peu dans ce cas de figure ici.

D’autre part (et je ne sais pas si Morrison le mentionne dans le podcast de Smith), je soupçonne le scénariste chauve d’avoir eu une discussion avec Bolland, tout simplement. C’est peut-être Bolland (et lui seul) qui a choisi cette interprétation.

[quote=« Nikolavitch »]c’est pas tant le problème du style que de la capacité à lire un scénar.

je donne un exemple : dans Spawn vs Wildcats, quand ils arrivent à l’immeuble devenu le repaire du méchant, on imagine bien que le scénar de Moore posait un truc colossal un peu dessiné à la druillet, criblé de gargouilles, fumant, maléfique.

et une fois dessiné par Scott Clark, c’est un gros building générique, mais avec un pentacle dessus qui fait les gros yeux.[/quote]

tu as raison mais pour judgment day qui raconte comment le monde des super heros a ete rendu grim and gritty par un ado attardé et comment il va redevenir lumineux, c’est très bien que cela commence par du liefeld et que ça finisse avec du sprouse, skroce et du kane.

Quoique maintenant que j’y pense c’est un peu révisionniste de foutre le grim and gritty sur le dos de l’ado ricain attardé. Parce que miracleman et killing joke, c’est qui ça, hein, Alan ?

[quote=« Photonik »].
Les deux interprétations co-existent, Chase ne tranchera jamais, et chacune à sa manière est aussi belle que l’autre. Je trouve qu’on est un peu dans ce cas de figure ici.

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tout à fait.

On ne peut pas dire qu’une lecture et plus vrai que l’autre, sauf si, bien sur, on a omis un détails qui invaliderait l’une des options.

les deux lectures sont fidèles à la lettre

En l’état, les deux lectures sont. Aucune ne peut être invalidée.

C’est le chat de schrödinger.

Popper avait tord, killing joke le prouve.^^

La pizza de Schrödinger, dirait plutôt Milligan (dans son « Animal Man »).

Par contre, tu te goures sur Popper : s’il a établi les critères qui qualifient une proposition scientifique (sa réfutabilité notamment), il a aussi dit : ce n’est pas parce qu’une proposition n’est pas scientifique qu’elle est nécessairement fausse.
C’est l’exergue des « Enfants d’Icare » de Arthur C. Clarke, d’ailleurs…