BATMAN v SUPERMAN : L'AUBE DE LA JUSTICE (Zack Snyder)

Meilleure critique en une ligne ever !
(et j’ai avalé de travers mon jambon beurre tellement j’ai pouffé de rire !)

je connais pas. Je suis allé chercher sur internet et je comprends toujours pas[/quote]

Patchwork :

https://pixabay.com/static/uploads/photo/2013/05/22/02/10/quilt-112550_640.jpg

Veste Desigual :

Bon, ben j’ai trouvé le film assez pénible, en fait. Ça démarrait pourtant plutôt bien, avec quelques jolies idées, mais…

Mais trop de scènes d’action où Snyder se fait plaisir au mépris de toute cohérence, en trichant avec les enjeux qu’il a lui-même posé.

Des retournements trop rapides. (Martha ? copain !!!) (je voulais te crever la panse ? mais c’était y a au moins cinq secondes, y a prescription, non ?)

Une absence ce capacité à faire passer les émotions qu’il est censé faire passer (l’enterrement à la fin, essayant de mettre les formes dans le genre sortez les mouchoirs, mais qui est l’équivalent émotionnel d’une limace croisant un escargot au détour d’un carré de salades)

Un montage parfois maladroit (bon, il semblerait que ce soit dû aux coupes, du coup je suis assez curieux de voir à quoi c’était censé ressembler au départ)

Des tics chez Luthor qui, s’ils partent d’une bonne idée, sont sabotés par une direction d’acteur visiblement lourde comme un commentaire sportif.

la musique de Wonder Woman, mise en œuvre avec une absence de finesse qui ferait passer un discours de Manuel Valls pour un bijou de dialectique.

Un sound design parfois idiot (le bruit des machines kryptoniennes m’agace parce que c’est du soundesign Lucas post Episode 1 très bas du front, mais c’est efficace pour faire passer l’idée d’une tech alien. foutre le même sur le batplane, ça casse l’intérêt du truc)

Le côté con (et mal rattrapé par les cheveux) du Batman qui attire Doomsday vers la ville alors que ça contredit toutes les motivations du perso depuis le départ.

L’impression désagréable qu’on a télescopé deux films pour en faire un, qui auraient dû être le Man of Steel 2 et le JLA 1, et qui fait du truc un empilement un peu artificiel de péripéties qui, si elles avaient été plus étalées, auraient pris du sens.

Les visions à répétition.

Les clins d’œil gratuits à des comics (notamment la vision avec Flash, qui renvoie à Crisis)

Une symbolique certes assez cohérente, mais d’un manque de subtilité et d’élégance qui ferait passer Cyril Hanouna pour le fils caché d’Oscar Wilde.

le côté qui se prend mortellement au sérieux sans être au niveau de sa prétention intellectuelle (comme Prometheus, mais Dieu merci en nettement moins con quand même)(le côté parfois assez bête des prods Marvel me gêne moins, parce qu’elles laissent une grande place au fun, et ne prétendent jamais faire de la philo)

Après, y a pas que du mauvais. Ça parvient parfois à toucher à l’épique. Souvent de belles images (mais Snyder sait faire, en général), sans pour autant les quelques belles fulgurances qu’il émaillaient par moment Man of Steel.

L’évolution que ça suppose dans le personnage de Superman, qui commence à prendre en compte l’aspect humain, et on se demande du coup s’il n’y avait pas un plan à long terme.

Une WW qui donne assez envie de voir le film solo (mollo sur la gratte, par contre)

Bon, globalement, j’ai quand même pas aimé.

et ouais, assez Desigual, genre funky tape à l’œil dans tous les coins et pas cohérent.

ça y est, ma femme veut voir le film !
Le film est aussi coloré que du Desigual ?

D’accord avec toi sur tout, Alex. Et pourtant, j’ai quand même aimé. :slight_smile:
Le thème de Wonder Woman, c’est vraiment très con. Un jingle de dessin animé qui te sort de l’ambiance. Si tant est que l’on puisse parler d’ambiance…
Marrant, mais ma femme n’y a pas prêté attention. Alors que je n’entendais que ça.

Meilleure critique en une ligne ever ![/quote]

Après, faut savoir ce que c’est, pour comprendre.

Jim

« Aimer » c’est un bien grand mot mais, même si je suis d’accords avec les critiques relevées par Babylon et Alex Nikolavitch, je ne me suis pas vraiment ennuyé. Ce qui est d’autant plus bizarre que le film rassemble tous les défauts d’une adaptation de comics de super-héros à mon sens (l’absence des-dits super-héros par exemple mais qui, à la grande surprise, s’assument complétement sur la fin).
Peut-être aussi qu’après Man of Steel, je savais à quoi m’attendre. N’empêche, je trouve le film plus abouti et je n’ai pas cette sensation de veste Desigual ou de morceaux éparses. Je trouve justement le scénario fluide, à cette différence près que les péripéties frayent avec le bon et le très mauvais.

Par exemple, l’idée que Luthor manipule Batman et Superman pour qu’ils s’affrontent, je trouve ça plus judicieux (voire surprenant) que de construire un film où ils attendent tous les deux de se foutre un poing sur la gueule. Plus héroïque en un sens. C’est dommage que la manipulation soit du niveau d’un épisode de Dora l’Exploratrice qui te demande « de trouver Chippeur pour qu’il arrête de chiper ».
Car sincèrement, si Luthor sait que Batman est Bruce Wayne, pourquoi mettre en branle un tel plan pour l’anéantir ?

Il y a un dédoublement du personnage de super héros dans ses propres histoires qui va au delà de l’identité secrète, dont l’identité secrète est un témoin.

A la fois héros d’un genre très codifié dont la structure dicte son action mais aussi personnage déterminé par ses amours, sa sensibilité propre. Un pied dans le mythe ou la tragédie au déroulement implacable un autre du coté du roman et des histoires de couple aux milles et une variations. Un pied du coté personnage un autre du coté deus ex machina.

Les personnages de la marvel s’adressent à cette dichotomie sous la forme du « super heros et… », pourrait on dire. Captain america « super heros et soldat », spiderman « super heros et quidam lambda », iron man « super heros et milliardaire », thor « super heros et dieux ». La conjonction se subdivisant à l’infini ou au moins une fois, captain américa « super heros et soldat et désobéissant », spiderman « super heros et quidam lambda et responsable », iron man « super heros et milliardaire et altruiste » etc.

Les personnages de dc connurent une évolution qui atténua ce dédoublement. Parangon de vertu, ils se figèrent comme personnage au profit d’élaborations stylistiques formelles (je pense notamment à certaine utilisation des ouvertures comme moment de l’histoire) et répétitives.

Face à la concurrence de marvel il fallu réinjecter de la dichotomie du coté des personnages. On connu plusieurs angle : super heros et héritage, super heros et humour, super heros et gore. La dernière en date, celle du new 52, qui au départ laissée croire à une wildstormisation qui ne prit pas, fut de renvoyer à demain le devenir super heroique : super héros et pas encore super héros.

Quelque part le new 52 est une origine story appelée à ne jamais finir. C’est à mon sens ce qui caractérise cet étrange sentiment à la lecture de certaine bd new 52 : selon que l’équilibre est trouvé ou non entre perso établi ou en devenir, on a l’impression soit de ne plus reconnaître nos persos, soit de ne pas connaitre leur histoire.

Snyder s’inscrit complètement dans cette veine : ses films nous présentent des personnages qui sont à la fois déjà eux même, pris dans des histoires connues des lecteurs, et en même tant en devenir, toujours voir irrémédiablement en devenir.

Les persos de snyder sont des Achilles courant après la tortue, s’en rapprochant mais ne l’atteignant jamais.

C’est ainsi que dans le film, batman a 20 ans de carrière mais il n’est pas encore ou plus batman.

Que snyder n’attende pas la fin de son origin story pour nous livrer les perso à l’ecran, c’est ce qui fait qu’on peut ne pas trépigner d’impatience, et savourer les variations qu’il nous propose dans un devenir remis à plus tard.

Batman n’a jamais été aussi batman que dans ce film, et jamais aussi éloigné, extrême et déjanté. Le batman de snyder appelé à s’adoucir au contact de superman fait passer le batman de dkr pour un perso tout en retenu.

Superman lui continu son évolution. Il tient sur son refus de céder au monde noir dans lequel il est plongé, sans bille pour savoir le chemin qu’il doit emprunter au delà du refus. Dépassé mais tenant bon, il trouvera ce qu’il cherche non dans une morale traditionnelle héritée mais dans sa relation amoureuse. Pas de superman sans clark amoureux de lois. Voilà une variation qui souligne un point essentiel.

WW immortelle ou au moins centenaire, idée simple et pourtant évidente pour inscrire sa sagesse une fois qu’au contacte de superman, elle aussi, se remettra peut être à espérer de l’homme.

Mine de rien, même si c’est fait rapidement fait, avec de gros sabot, à faire ainsi de superman le catalyseur du devenir super héroïque de ses collègues pendant que lui fait le parcourt amoureux, snyder installe un superman vraiment inspirateur et essentiel au monde dc qui fait honneur au personnage.

J’accroche toujours autant donc. J’aurais bien aimé plus de superman encore (quelle frustration qu’il ne puisse au final parler lors de sa convocation, ça c’est abusé) pour le reste je pardonne tout tant je trouve le film généreux par ailleurs.

Ce qui est marrant, c’est que les deux réalisateurs n’assument pas du tout le super-héros de la même manière. Chez Christopher Nolan, c’est un super-policier qui a les pleins pouvoirs (jusqu’à l’extradition), en costume de CRS (genouillères comprises), et qui affronte des super-terroristes et autres super-mercenaires dans une Gotham post-11.

Chez Zack Snyder, il s’agit plutôt d’un rônin (le fait que Superman préfère porter une grenouillère Kryptonienne plutôt que l’armure de rigueur, et Batman un costume en lycra, tend à la défroque) ou d’un chevalier errant (Superman + lance + dragon) ; donc marginalisé (ce qui n’est pas forcément en adéquation avec les comics DC, limite Marvelien dans son entreprise) ; à la recherche de son honneur perdu (la catastrophe de Metropolis, 20 ans à Gotham) comme du saint Graal (en ce sens, le fait que Bruce ait pu voir « Les Chevaliers de la Table Ronde » – un des films favoris de Snyder, je crois – plutôt que Zorro, les deux films étant à l’affiche du cinéma où se rend Bruce avec ses parents, est aussi significatif pour la suite de la franchise que pour le parcours du chevalier noir dans BvS).

Pourtant centrale dans BVS. Le problème, c’est que lorsque la thématique du migrant passe à travers la caméra d’un réalisateur wasp partisan du NRA qui s’échine à présenter « l’autre », le « différent », comme l’ennemi, on obtient un sujet bancale.
La nature du migrant est bien là, sauf qu’avant de définir Superman, c’est surtout une obsession pour Batman (« Il a ramené sa guerre chez nous », « c’est un étranger »,* « tu n’es pas un homme »*, etc.). Heureusement qu’il avait une maman !

En aparté, vous pouvez visiter la Bat-cave sur Google maps.

[quote=« Jack! »]

En aparté, vous pouvez visiter la Bat-cave sur Google maps.[/quote]

ça, c’est excellent !
Merci Jack !

Je suis sorti il y a trois heures.
Je suis troublé, je ne sais pas si j’aime ou je déteste : en sortant, j’ai maugréé que c’était de la merde, mais en discutant avec ceux qui m’ont accompagné, je ne sais plus.

Wonder Woman/Gal Gadot sont le gros, gros point positif du film : meilleur thème, meilleures apparitions, adaptation très respectueuse des idéaux et de la manière de faire. C’était très précis et appliqué, bravo.
Superman continue d’être l’immense point noir de cet univers. Le personnage a toujours le cul entre deux chaises, et continue d’accumuler les conneries : après avoir préféré emballer la fille quand tout Metropolis s’écroulait, il attend que la fille soit menacée pour intervenir, après une exécution d’espion et un massacre d’innocents ; bravo. Et qu’on ne me dise pas qu’il ne surveillait pas de loin sa copine, perdue chez les terroristes.
En fait, pour avoir vu Cavill ailleurs, et notamment dans Code U.N.C.L.E., je pense que Snyder le dirige mal, et souhaite un Superman trop troublé, trop rongé, trop timoré. Cavill fait constamment une grimace, comme s’il avait la chiasse, et ça ne passe pas. Mention spéciale pour la scène avant le sacrifice, si mal écrite et mal jouée (elle m’a fait penser à une scène proche dans Superman Returns, où Loïs retire un bout de Kryptonite du corps de Superman, l’emmène dans l’avion avec Richard White, puis le regarde quand Superman veut y retourner ; elle le supplie, mais il sourit et y va, sans chouiner, c’est bien plus classe).
Loïs Lane n’a qu’un rôle secondaire, ici, mais elle arrive à être à la fois cruche (oh, une lance, ben je la jette, personne ne la retrouvera, ça ne servira à rien de la garder pour la détruire) et géniale (oh, je ne sais rien de ce qu’il se passe, mais je pense à chercher la lance). Bref.
Lex Luthor est une catastrophe, mi-Joker, mi-Zuckerberg dans The Social Network. Mal présenté, surjoué, mal écrit, mal comprit aussi (Luthor en veut à Superman car son père le battait, donc il a compris que Dieu n’est pas gentil, donc Superman/Dieu ne sera pas gentil ?), et mal utilisé (héraut/adorateur d’Apokolips ? Luthor ? PLEASE).
Et Batman, Batfleck, que j’adore et déteste en même temps. Déteste, parce que ce type tue au moins 23 personnes dans le film (j’ai compté), parce qu’il torture, parce qu’il va trop loin, parce qu’il a abandonné le Manoir. Mais adore aussi, parce que Ben Affleck est très, très bon ; parce qu’il habite le rôle et le costume ; parce que le prologue du film à Metropolis est parfait et rend la position si compréhensible ; parce qu’il évolue, parce que ses méthodes si extrêmes sont nouvelles, éphémères et dictées par la douleur ; parce que c’est le Batman le plus impressionnant au cinéma.

Ah, je ne sais pas si j’aime ou non.
J’ai apprécié le prologue, je crois que j’aime bien ce Batman finalement, j’adore Wonder Woman, et je trouve courageux d’aller au bout de son ambition démesurée sur Superman. Mais ce Superman est naze, le Luthor est foiré, les clins d’oeil à la JL sont risibles (Flash hipster ? Aquaman qu’on voit retenir sa respiration ? Cyborg incompréhensible ?), les visions sont trop régulières et lourdes (en fait, Batman et Superman sont tous deux fous à lier), l’extrême sérieux et l’aspect dépressif du film sont aussi ennuyeux.
Mais, quand même : grand spectacle, grande ambition, des choix extrêmes qui retombent sur leurs pattes. Je ne sais pas. C’est, en un sens, la preuve que ce film, si décrié, a des atouts pour provoquer de telles réactions et hésitations.

Mais j’ai quand même hâte de voir d’autres gens que ce dépressif violent et extrême de Snyder sur ces personnages.

Pour ma part, le bilan est également plus que mitigé.
Il y a des choses intéressantes dans ce film, mais hélas beaucoup plus encore de trucs à la limite du consternant.

L’intro elle-même intègre cette dichotomie : après la navrante « relecture » des origines de Batman (ah la la, ce fétichisme des flingos chez Snyder, c’est quelque chose : on sent qu’il vient de payer sa dernière cotisation à la NRA quand il fait un macro sur le flingue qui vient briser le collier de perles… Y’a d’autres plans comme ça un partout dans le film), la scène « contre-champ » sur la destruction de Metropolis dans « Man of Steel » est plutôt bien vue, et pas si mal troussée. On se dit que Snyder tient un truc, et qu’Affleck campe un Bruce Wayne/Batman diablement charismatique.
Hélas, j’ai vite déchanté.

L’écriture du film est de mon point de vue absolument catastrophique : une looooooongue mise en place qui débouche sur un climax brouillon et beaucoup trop long (affligé d’un Doomsday au design absolument calamiteux). Peut-être est-ce dû au nombre trop important de persos, mais décidément je trouve insupportable cette écriture en courtes saynètes, assez typique des prods hollywoodiennes actuelles. Pas une scène qui respire un peu, pas de construction dramatique interne aux scènes qui débouche sur quelque chose de l’ordre du suspense ou de la surprise (exception faite peut-être de la scène au Capitole, encore que je la trouve malgré tout beaucoup trop courte).
Le film se repose sur des scènes plus développées uniquement à compter du climax, très, trop long, et à la limite de l’illisibilité totale (j’attendais mieux de Snyder de ce côté-là).
C’est le défaut principal du film à mes yeux, cette structure beaucoup trop déséquilibrée. Mais ce n’est pas le seul…

Malgré la prestance d’Affleck dans le rôle (c’est vrai que l’on tient probablement là le meilleur Batman vu sur un écran…), je n’aime pas du tout le traitement du personnage par Snyder. Le voir avec un flingue, par exemple, fût-ce le temps d’une vision, ça me fait mal au coeur. J’imagine que Snyder pourra toujours arguer que le personnage ne crachait pas sur un flingo à l’occasion au début de sa carrière : il avait bien justifié le meurtre de Zod dans « Man of Steel » en invoquant un vieil épisode de Byrne un peu similaire.
Il n’empêche, c’est dénaturer le personnage. Ou peut-être est-ce ma sensibilité propre qui ne veut pas voir cette facette du personnage.
Je serais plus élogieux sur le traitement réservé à Superman. Il ne sourit pas beaucoup, c’est vrai, mais le récit n’a guère de quoi l’y inciter. On pourrait le déplorer, mais c’est presque le sujet du film que de montrer Supes dans un environnement trop « dark » pour lui (et dont Batman est en quelque sorte l’incarnation).
Comment se sortir de cette équation ? En y allant à fond dans la référence christique,

avec un Superman qui se sacrifie pour prendre sur lui les pêchés du Monde, en quelque sorte, et devenir une sorte de phare dans la nuit.

La thématique inspire même Snyder, comme le temps de cette « descente de la croix » plus vraie que nature. Snyder m’a beaucoup plus convaincu sur ces plans iconiques de l’homme d’acier (quand il apparaît en contre-jour aveuglant dans le ciel) que dans ses reproductions stériles de cases reprises telles quelles du matériau d’origine (« TDKR » bien sûr, mais pas que).
Wonder Woman est peut-être un brin trop discrète (mais comme voulez-vous que les auteurs s’en sortent au milieu de cette avalanche de persos), mais Gal Gadot (sublime) s’en sort très bien. Quel dommage que de l’avoir affublée de ce thème musical à la con, avec son gimmick de guitare un brin ridicule.

Et puis il y a quand même les défauts vraiment rédhibitoires, comme ces raccords brutaux et pour tout dire foirés, cette mise en scène bizarrement impersonnelle (on peut faire des tas de reproches à Snyder, mais pas celui de ne pas avoir son style à lui, d’habitude) par moments, notamment sur le climax (qu’est-ce que ça manque de patate…).
Jesse Eisenberg est un autre gros point noir : son interprétation est vraiment à côté de la plaque (son discours lors de la réception est le sommet), et m’a rendu le perso et son interprète vraiment antipathiques, mais pas comme il faudrait.
Le fond est atteint sur la présentation des futurs membres de la Ligue, consternante de bêtise et de facilité.

On ne peut pas dire que le projet manquait d’ambition sur le papier, avec ses deux icônes absolues du genre, et ses thématiques maousses mais passionnantes. Mais à l’exclusion de la trajectoire de Superman, cohérente et surprenante (j’ai pas vu venir le truc, alors que c’est quand même évident à la réflexion), elles ne sont pas vraiment traitées. Le script, à vouloir scrupuleusement relier tous les pointillés entre eux (ce qui le rend terriblement fonctionnel et pas grand chose de plus), oublie de traiter la question en fait.

Elles sonnent juste, vos analyses…
Et pourtant, malgré tout, je garde un bon souvenir du film.
Va comprendre.
Peut-être parce que tout compte fait, je n’attendais rien de Snyder, et que voir une première véritable incarnation de la trinité à l’écran - avec des personnages globalement crédibles - m’a fait avaler ce plein tube de pilules.

Meilleure critique en une ligne ever !

Après, faut savoir ce que c’est, pour comprendre.

Jim[/quote]

Pourtant je garde en tête que la vanne que j’écris puisse être la première vanne que découvre un lecteur :frowning:

Ben tu vois en sortant de la salle une de mes premières pensée fut que je venais de voir pour la première fois sur grand écran la trinité DC, le genre de truc à donner un orgasme à tout lecteur de super-slips et ben rien, nada, aucun souffle épique, aucune chair de poule ressenti. J’attendais rien de Zack Snyder également après ses précédents films mais je pensais qu’il n’allait pas se rater sur ce genre de choses et pourtant… Après une mise en place laborieuse et un développement nawakesque j’ai à peine levé le sourcil.

J’aime pas les trop faire les comparaisons en ce moment parce que ça débouche vite sur la foire d’empoigne style supporters de foot où consoleux idiots, mais ici je pense que vu la qualité des intervenants j’ai pas de souci à me faire. Bref quand je compare ce plan :

screenrant.com/wp-content/upload … rinity.jpg

à ces deux là :

http://www.cinemablend.com/images/news_img/82567/the_incredibles_2_82567.jpg

Qui me font ressentir une sorte de plaisir et de joie incroyable je me dis qu’il y a eu un truc qui cloche dans BvS qui tient à ce qui se passe en amont du film. Même Avengers qui n’est pourtant pas un grand film arrive à se tenir et à faire aller de manière cohérente et progressive ses personnages vers ce moment.

(Putain mais pourquoi ce con de Whedon n’a pas placé un :* Avengers Assemble !* à ce moment là :imp: )

Je suis tout à fait d’accord avec toi mais là où ca coince c’est l’exécution. Le film n’est jamais clair quand aux motivations de Luthor et surtout son plan est incompréhensible, bourré de zone d’ombres (donc il connait l’identité civile de Superman ?) et de contradictions. Pourquoi créer Doomsday si Batman se charge de buter Superman ? Où est la manipulation de Luthor sur Batman ? etc ec

(j’ai peut-être loupé des trucs hein mais c’est comme l’histoire de la photo de Wonder Woman, c’est quoi l’intérêt et le but pour elle ?)

[quote]Pourtant centrale dans BVS. Le problème, c’est que lorsque la thématique du migrant passe à travers la caméra d’un réalisateur wasp partisan du NRA qui s’échine à présenter « l’autre », le « différent », comme l’ennemi, on obtient un sujet bancale.
La nature du migrant est bien là, sauf qu’avant de définir Superman, c’est surtout une obsession pour Batman (« Il a ramené sa guerre chez nous », « c’est un étranger », « tu n’es pas un homme », etc.). Heureusement qu’il avait une maman ![/quote]

C’est un des problèmes majeur du films. Tu ne peux pas créer une histoire sur une confrontation à multiple niveaux entre deux icônes super-héroïque tout en instituant un procès à charge contre l’un des deux.

(là dessus j’attends Captain America : Civil War au tournant)

(excellent le coup de la bat-cave via Googlemap)

C’est un flingue que tient Batman ? :open_mouth:

Qui lance des capsules de gaz

(mais t’inquiète il utilise des vrais flingues aussi)

Ah ouais, ils ne pouvaient pas créer une arme un peu plus « batmanienne » ?

Snyder a dû préférer puiser dans sa collec’ personnelle.

Ah tiens, je me rends compte que j’ai oublié de…rendre compte (hum) d’un point qui m’a bien botté, alors que c’est très casse-gueule : les visions et autres rêves prophétiques. Certes, c’est une vieille ruse de sioux, digne du plus foutraque des soap-opéras mexicains, mais ça fait très comics dans l’esprit justement. J’ai bien aimé ; ça fait partie des trucs qui rattachent le genre à un côté « bis » (pas pour le budget, bien sûr) qui me parle.

Je ne suis pas étonné que l’on puisse aimer le film, Sylvain : malgré l’avalanche de défauts, on ne peut pas dire que ce qui se passe à l’écran laisse le spectateur de marbre, que l’on aime les choix effectués ou pas ; le film fait d’ailleurs beaucoup parler, c’est bien le signe qu’il y a quelque chose qui titille.

Violoncelle électrique en fait. Je me demande comment se déchaînait Tina Guo dessus pour l’enregistrement tiens.

img15.hostingpics.net/thumbs/mini_884610tinaguorockperdownload480x700.jpg

[quote=« BenWawe »]Je suis sorti il y a trois heures.
Je suis troublé, je ne sais pas si j’aime ou je déteste : en sortant, j’ai maugréé que c’était de la merde, mais en discutant avec ceux qui m’ont accompagné, je ne sais plus.

Wonder Woman/Gal Gadot sont le gros, gros point positif du film : meilleur thème, meilleures apparitions, adaptation très respectueuse des idéaux et de la manière de faire. C’était très précis et appliqué, bravo.
Superman continue d’être l’immense point noir de cet univers. Le personnage a toujours le cul entre deux chaises, et continue d’accumuler les conneries : après avoir préféré emballer la fille quand tout Metropolis s’écroulait, il attend que la fille soit menacée pour intervenir, après une exécution d’espion et un massacre d’innocents ; bravo. Et qu’on ne me dise pas qu’il ne surveillait pas de loin sa copine, perdue chez les terroristes.
En fait, pour avoir vu Cavill ailleurs, et notamment dans Code U.N.C.L.E., je pense que Snyder le dirige mal, et souhaite un Superman trop troublé, trop rongé, trop timoré. Cavill fait constamment une grimace, comme s’il avait la chiasse, et ça ne passe pas. Mention spéciale pour la scène avant le sacrifice, si mal écrite et mal jouée (elle m’a fait penser à une scène proche dans Superman Returns, où Loïs retire un bout de Kryptonite du corps de Superman, l’emmène dans l’avion avec Richard White, puis le regarde quand Superman veut y retourner ; elle le supplie, mais il sourit et y va, sans chouiner, c’est bien plus classe).
Loïs Lane n’a qu’un rôle secondaire, ici, mais elle arrive à être à la fois cruche (oh, une lance, ben je la jette, personne ne la retrouvera, ça ne servira à rien de la garder pour la détruire) et géniale (oh, je ne sais rien de ce qu’il se passe, mais je pense à chercher la lance). Bref.
Lex Luthor est une catastrophe, mi-Joker, mi-Zuckerberg dans The Social Network. Mal présenté, surjoué, mal écrit, mal comprit aussi (Luthor en veut à Superman car son père le battait, donc il a compris que Dieu n’est pas gentil, donc Superman/Dieu ne sera pas gentil ?), et mal utilisé (héraut/adorateur d’Apokolips ? Luthor ? PLEASE).
Et Batman, Batfleck, que j’adore et déteste en même temps. Déteste, parce que ce type tue au moins 23 personnes dans le film (j’ai compté), parce qu’il torture, parce qu’il va trop loin, parce qu’il a abandonné le Manoir. Mais adore aussi, parce que Ben Affleck est très, très bon ; parce qu’il habite le rôle et le costume ; parce que le prologue du film à Metropolis est parfait et rend la position si compréhensible ; parce qu’il évolue, parce que ses méthodes si extrêmes sont nouvelles, éphémères et dictées par la douleur ; parce que c’est le Batman le plus impressionnant au cinéma.

Ah, je ne sais pas si j’aime ou non.
J’ai apprécié le prologue, je crois que j’aime bien ce Batman finalement, j’adore Wonder Woman, et je trouve courageux d’aller au bout de son ambition démesurée sur Superman. Mais ce Superman est naze, le Luthor est foiré, les clins d’oeil à la JL sont risibles (Flash hipster ? Aquaman qu’on voit retenir sa respiration ? Cyborg incompréhensible ?), les visions sont trop régulières et lourdes (en fait, Batman et Superman sont tous deux fous à lier), l’extrême sérieux et l’aspect dépressif du film sont aussi ennuyeux.
Mais, quand même : grand spectacle, grande ambition, des choix extrêmes qui retombent sur leurs pattes. Je ne sais pas. C’est, en un sens, la preuve que ce film, si décrié, a des atouts pour provoquer de telles réactions et hésitations.

Mais j’ai quand même hâte de voir d’autres gens que ce dépressif violent et extrême de Snyder sur ces personnages.[/quote]

Deux derniers points :

  • j’aime beaucoup l’Alfred classe et blasé de Jeremy Irons. Ca fonctionne très bien, une des vraies réussites du film.
  • si je comprends bien que Batman décide de ne pas tuer Superman car il est touché que ce dernier craigne pour sa mère, qui s’appelle en plus Martha, c’est très mal amené. Je n’imagine pas un type sur le point d’être assassiné, et qui craint pour sa mère, dire « il faut sauver Martha ». Plutôt « il faut sauver ma mère », « elle s’appelle Martha », et là ça fonctionne.
    Sans ça, la réaction de Bruce est incompréhensible si on le prend comme quelqu’un de sensé, ou logique mais uniquement si le personnage est un taré illuminé qui croit en ses visions ; ce qui ne le sert pas.
    Et c’est malheureux, car il n’aurait pas été difficile de bien faire cette scène : Superman qui dit les mots dans le bon sens, Loïs qui arrive et dit que Luthor les a manipulés (ce que Bruce accepterait car il l’a identifié comme un ennemi), et PAF!, les deux héros se rendent compte qu’ils sont alliés.
    Là, comme ça, la scène pourtant cruciale ne fonctionne pas. Comme pour la mort de Zod, c’est dommage, car l’idée n’est pas mauvaise, elle est juste horriblement mal exécutée.