Le décès récent de Justin Green m’a fait sortir de la bibliothèque cet album que je n’avais pas encore lu.
J’avais connu cette BD underground lors d’une conférence faite par trois intervenants sur les comic-books underground (comme vous le savez, par moment appelé comix, astuce qui empêche Blackie de râler et d’imposer son jugement) qui se passait après une rencontre avec Art Spiegelman à Angoulême.
C’est Harry Morgan qui l’évoquait, puisqu’il sa présentation était justement sur cet ouvrage, qu’il connaissait très bien, puisqu’il venait le traduire.
Je peux dire sans prétention que je connais un peu les comix, et que donc je suis un peu habitué à un propos biographique, psyché, et allant par moment un peu dans tous les sens, avec un graphisme qui peut être aléatoire.
Bon, là, j’ai vraiment essayer d’apprécier. J’avoue ne pas avoir réussi à rentrer dans son univers très personnel, et je ne me souviens pas avoir souri. ça m’a fait un peu comme avec Blankets, où j’ai trouvé que ça chouinait un peu beaucoup, quand même.
Jim dit souvent que les films d’aod, il n’aime pas. Je crois que les BD sur les atermoiements d’ado, ça ne m’intéresse pas. Je m’attendais peut être aussi à avoir un truc un peu satirique, mais en fait pas du tout, parce que dans sa postface (très longue, de plusieurs pages , datant de 2009, pas toujours très claire pour moi car il évoque des concepts que je ne maîtrise pas, mais elle est quand même très intéressante je trouve, au moins pour l’aspect autobiographique et autocritique), il indique souffrir en fait de TOC (ce qui n’était pas vraiment connu à l’époque de la parution et qu’il a découvert à la fin des années 80. A la lumière de cette connaissance, cela lui a fait revoir son auto-analyse du contenu de la BD (faite en 1972).
Après, je n’ai pas compris comment la religion chrétienne (ou catholique, je confonds toujours. Désolé pour les chrétiens et les catholiques qui lisent ces lignes) a pris autant de place dans sa vie, surtout avec un père juif. Après, pour l’impact, je n’ai pas l’impression qu’il y a ait une critique quelconque de la religion. Plutôt des retours de l’image qu’il s’en faisait à l’époque.
Bref, je ne sais pas si je conseillerais ou déconseillerais cet album, parce qu’il m’est un peu tombé des mains, comme dirait l’autre. Je ne suis pas sûr d’avoir compris toute la portée du message (mais je pense que l’auteur en avait déjà conscience à l’époque, puisqu’en préface, il demande à ne pas être jugé très sévèrement). En revanche, j’ai bien compris l’impact éditorial, car les comix étaient souvent des récits courts à l’époque. Et là, on a 40 pages d’un seul tenant. C’est pour cela, entre autres, que cette BD a été une révélation pour Spiegelman.
Une curiosité que je garderai quand même en bibliothèque.