BLACK MONDAY MURDERS t.1-2 (Jonathan Hickman / Tomm Coker)

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Black monday murders tome 1

Depuis les premiers trocs et la création de la monnaie, l’argent, au-delà de sa valeur symbolique, se chargea d’une véritable puissance magique.
Cette puissance, manipulée et alimentée par un groupe d’individus vénérant Mammon, Prince des Enfers et de la Cupidité, est aujourd’hui au fait de sa gloire. Le premier krack boursier de 1929, le premier choc pétrolier de 1974, la crise bancaire de 2008… Autant d’événements qui furent orchestrés par les serviteurs du Démon pour régenter en sous-main l’humanité. C’est sur cet univers occulte que l’enquêteur s’apprête à braquer les lumières de son enquête liée au meurtre ritualisé de l’une des grandes figures de Wall Street…

Public : 6+
Collection : Urban Indies
Date de sortie : 22 juin 2018
Pagination : 240 pages
EAN : 9791026814290
Contenu vo : The Black Monday Murders Vol. 1 (#1-4)
Prix : 10 EUR

C’est amusant comme l’effondrement boursier de 1929 est souvent perçu comme le « premier », alors qu’en fait, des crises boursières, il en a existé plein avant, et de terrifiantes.
En 1907, les États-Unis en essuient une qui préfigurent en grande partie les mécanismes de 1929, mettant en faillite de nombreuses banques et entreprises. En 1873, c’est en Europe que ça frappe, en commençant par Berlin et Vienne, qui sont prises dans des tourbillons de construction et dans une fièvre immobilière, contaminant bientôt Paris, Londres et New York et expliquant aussi l’immigration de pays germaniques en cette fin de siècle vers l’Amérique.
C’est étonnant la manière avec laquelle ce jeudi noir s’est imposé comme l’archétype de la crise boursière. C’est sans doute dû à l’ampleur géographique (la crise a touché l’Europe, en premier lieu les pays industrialisés) et à la durée (elle a marqué toutes les années 1930 et les analystes s’accordent à penser que malgré les mesures prises, notamment autour des deux vagues de New Deal, c’est la Seconde Guerre mondiale qui a fini de remettre en selle l’économie américaine). Je pense également que cette crise est arrivée à une époque d’explosion des médias (presse écrite et radio croissante…), et dans une société où l’alphabétisation était en route, permettant aux gens, même de petite instruction, de s’informer, ce qui fait que la Grande Dépression a marqué les esprits plus profondément.

Jim

Et encore avant, début XVIIIe en France, la banqueroute de Law, ce ne fut pas mal non plus. (Même si moins ravageur tout de même, dans les faits, que ce que la « légende noire » en a fait par la suite.) Et pour ce qui est d’impact dans la fiction c’est notamment la toile de fond d’un de nos grands romans populaires du XIXe, maintes fois adapté à l’écran au siècle suivant, Le Bossu de Paul Féval. :wink:

J’ai lu, dans le deuxième numéro de la revue Carbone [Pour en savoir +] -que j’ai reçu aujourd’hui- plusieurs pages en avant-première, et elles m’ont donné envie d’en lire beaucoup plus.

Si l’idée de départ est brillante, mais Hickman m’avait déjà prouvé qu’il en avait, là il se surpasse. Et les planches de Tomm Cocker sont magnifiques (on sent cela dit aussi, la patte artistique d’Hickman).

Bref Black Monday Murders s’annonce comme un petit événement, dont je suis pressé de lire le premier tome !

Y a combien de pages par épisode ?

D’après le sujet V.O., les numéros U.S. font plus de 50 pages. Il y a des bonus dans chaque épisode…

Each issue contains world-expanding bonus content like maps, corporate organization charts, decoded apocrypha, and stock tips to die for.

C’est plus que des bonus à ce niveau-là … pour 10 euros, ça mérite qu’on s’y intéresse !

Le découpage est très particulier.

Il y a des pages de texte (uniquement) qui s’intercalent, des pages avec des motifs géométriques (dont est friand Hickman), plus des informations à la manière de ce qu’avait fait John Dos Passos dans sa trilogie U.S.A., repris par Eric Stephenson pour son Nowhere Men par exemple [Pour en savoir +], bref pour le premier numéro, sur 52 pages il y a 31 planches de bédé « pures », si je puis dire.

Michael Garland le coloriste, qui n’est pas cité dans la présentation qui ouvre cette discussion, le mériterait pourtant ; son travail est absolument formidable. Tout comme Rus Wooton, le lettreur, dont le travail, astucieux & soigné, est rien moins qu’anecdotique. Il me semble que le lettreur français (non cité par la revue Carbone) est resté très près du lettrage original.
Le traducteur sera Maxime Le Dain, si j’en crois ladite revue.

Très alléchant, ma foi.
Je suis retombé récemment sur ses « Manhattan Projects », et si je trouve Hickman inégal (surtout chez les « Big Two », pour être précis), quand il se surpasse il est capable de choses vraiment formidables.
La description que tu fais ici de ce « Black Monday Murders » fait penser à un mélange de ses travaux « indies » récents et ceux de ses débuts, à la « Pax Romana » ; ce dernier titre était passionnant mais… à peine de la BD, au niveau de la narration.

Merci Artie !

Ça y est, je l’avions lu et il a tenu tous les espoirs que j’avais mis dedans, après en avoir lu quelques pages, en avant-première dans la revue Carbone. Mais attention, comme cela a été dit ailleurs, la commercialisation du premier tome bénéficie d’un prix très attractif de 10 €, mais comme il se doit ce prix à un prix. Il est limité dans le temps, jusqu’au 30/06/2018.

En tout cas, c’est pas loin d’être la meilleure bédé de l’année, si j’en crois mon classement personnel.

je l’ai feuilleté tout à l’heure et vu qu’on tombait sur une narration à la Pax Romana / Nighly news, le bouquin m’est tombé des mains… Ca ne m’a pas du tout donné envie…

Je l’avais oublié …

Ça n’a vraiment rien à voir avec Pax Romana ou Nightly News en terme de découpage et de storytelling, ça ressemble plutôt à Nowhere Men [Pour en savoir +]
Je me creuse les méninges pour écrire quelque chose à la hauteur du plaisir que j’ai eu à lire ce premier tome, pas facile !

J’attendrais ta chronique alors (mais faut qu’elle sorte avant le 30 xD)

Ça serait assez étrange qu’une critique puisse te faire changer d’avis alors que tu as eu l’ouvrage en main, et qu’il en est tombé.
Je crois qu’il faut savoir ne pas lire ce qui ne nous convient pas, quand bien même certains en disent du bien. D’autant que l’idée que je travaille risque d’être aussi conceptuelle que ce que tu reproches à la narration de Hickman. [-_ô]
Même si pour le coup, Black Monday Murders est plus abordable que les deux autres bouquins cités.

Non c’est possible car je l’ai feuilleté très rapidement sans lire une quelconque page, donc je verrai selon ta critique.

Je ne te cache pas que c’est plutôt flatteur, avoir plus confiance en mon avis qu’en ta propre appréciation, c’est néanmoins une sacrée pression que tu me mets.

Tiens, c’est intéressant ça. Alors, dans ce cas, je me demande où est la limite avec l’esprit d’ouverture !

c’est pas incompatible. en quoi ça serait être ouvert d’esprit de se forcer à lire,voir,écouter quelque chose uniquement parce que quelqu’un t’en parle bien?
c’est quelque chose que je fais souvent.
peu importe le bien que l’on m’en dit si ça me parle pas, si je ne le sens pas je passe mon tour.
et ça m’évite ensuite de ne pas comprendre pourquoi pour d’autres c’était vachement bien