BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER (Ryan Coogler)

Ce film a de nombreux defauts.

Ce qui est déjà mieux que d être une sombre merde.

Pour ce qu il y a de positif, on peut compter les idées du scenario qui ne sont pas toutes bien rendues mais qui ont ou avaient du potentiel, au premier rang desquelles celle de faire d atlantis un double plus ou moins obscure du wakanda.

Si la mort de l acteur du rôle titre est triste, elle a poussé les scénaristes vers un film chorale qui, s il n est pas tenu jusqu’au bout, profite à de nombreux personnages pendant une première moitié au rythme assez intéressant.

A mesure que l histoire progresse, nous passons notre temps dans deux pays imaginaires, ce qui est assez agréable, frolant même une ambiance de sf parfois et l on se prend à rever, comme pour les éternels, à ce qu aurait pu donner un film qui suivrait avec ambition sa logique jusqu’au bout plutôt que de nous proposer comme guerre qu une navrante petite échauffourée tenant sur un plage.

Ainsi, ce n est pas le traitement de namor ou des atlanteen qui pose soucis, c est même plutôt bien vue et justifié dans le monde du mcu, ce n est pas non plus les costumes et l esthétique générale des decors qui sont plutôt reussis, là où le bas blesse, c est au niveau d une réalisation absolument calamiteuse.

Une première partie sous exposé désagréable à l oeil, au point où l on se demande si la raison n en serait pas des effets speciaux spécialement ratés à masquer et une seconde qui loupe totalement l iconosation de ses personnages, affublés pour le coup de tenues de combat vraiment ratés à l image.

Le montage n a pas plus de sens, aucun combat n y echappe et n est à sauver, oubliant alors certains personnages, essayant des sequences alternées abandonnees en court de route, on sent que le passage d un film chorale à un film dont shuri est le personnage principal n a pas du tout ete maîtrisé et se fait de façon abrupt, limite out of character, du moins tel que le personnage de shuri avait été posé.

Si l actrice de shuri a une belle presence à l écran, ses talents d actrices sont par contre limités et elle peine à rendre crédible de nombreuses scènes.

Film avec du potentiel donc mais qui en l état relève plus de la copie de travail que d un produit fini et cohérent.

On notera une jolie scène intimiste finale avec un beau plan.

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J’en sors, et assez ravi.
En fait, les défauts me sont apparus après, pas pendant le film. Et ils ne me semblent pas rédhibitoires. Comme notre capitaine personne préféré, je trouve que certaines scènes sont assez sombres, grises, éteintes : la rencontre près de la rivière, la découverte d’un nouveau royaume… C’est bien dommage, parce que souvent ça correspond à la présentation d’éléments nouveaux, donc un peu de lumière aurait été le bienvenu. Une autre défaut, c’est le théâtre de la baston finale, qui coince les protagonistes dans un seul type de chorégraphie (je te pousse, tu tombes, tu remontes, tu me pousses…). Un lieu plus riche, plus tortueux, aurait permis des embuscades ou des poursuites, et c’est une belle occasion manquée. Parce que justement, cette grosse bataille est aussi l’occasion de consolider certaines caractérisations, mais les combattants sont réduits, pour beaucoup, à des duels entassés faute d’espace. Rajoutons quelques séquences trop rapides (l’évasion, longuement préparée mais rapidement expédiée…), et on obtient un récit pas toujours maîtrisé.
Mais tout ceci me semble véniel face aux qualités. Déjà, on a un film construit sur un deuil (qui a une signification intra et extra-diégétique) et qui accomplit l’exploit de raconter sur presque deux heures une histoire sans son héros titre. Les dialogues et la caractérisation gère bien cette absence fondatrice. Ensuite, l’écriture tourne autour d’un déni qui évolue, qui change d’objet, jusqu’à l’acceptation finale, et ça aussi c’est plutôt bien tissé, d’une part parce que le casting propose un éventail de personnages qui apportent chacun leur approche du deuil (l’aspect choral évoqué plus haut), et d’autre part parce que ça trouve un écho dans l’adversaire du film.
Car à mes yeux c’est là l’une des forces du film : opposer deux forces qui, somme toute, se ressemblent (et pas simplement pour des raisons géologiques). On arrive même à un stade où aucun des camps n’est admirable, où les deux champions tournent mal, virent du côté obscur. Sauce Marvel, hein, s’entend, bien sûr.
L’autre force, bien entendu, c’est la mise en place d’une géopolitique Marvel dans son versant cinéma. Là encore, les dialogues évoquent clairement les acteurs de l’échiquier mondial. La parabole sur l’exploitation des ressources est là, survolée mais mise en parallèle avec l’esclavage (également survolé). Tout cela est plutôt pas mal vu. Le scénario s’offre même le luxe, en arrière-plan, de redisposer les acteurs gouvernementaux, promesse de nouveaux développements.
Ma petite déception est de n’avoir pas de réelle scène post-générique au sens que Marvel a imposé dans ses productions. La seule vraie scène de ce genre est une suite de la dernière séquence (et elle tire une larme, c’est clair). Puis une mention à la James Bond. Puis… rien. Déception, j’aurais bien aimé voir arriver une tête nouvelle, poindre une menace inédite, et… non, rien. Zutalor.
Mais autrement, j’aime beaucoup. C’est long, on le sent mais on ne s’ennuie pas tant ça envoie d’idées. C’est drôle sans excès, l’action est chouette (bien aimé la poursuite en voiture), les personnages sont cools, Angela Bassett est impériale. Très chouette moment.

Jim

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Bon, ok … mais et Namor ?

Alors son origine a été entièrement redéfinie (jusqu’à l’explication de son nom, que j’ai trouvée épatante). Ça se comprend : chez Smith en face, ils ont réussi une belle percée avec Aquaman, donc montrer un nouvel enfant hybride entre humain et atlante, ça aurait fait redite, copie.
Mais ce qui est marrant, c’est qu’ils ont réussi à retrouver la fibre du « fils vengeur » qui a défini le personnage pendant des décennies.
Et l’acteur, que je ne connais pas, m’a semblé convainquant : il nous livre un Namor sérieux, tendu, mais aussi séducteur et ironique, il décoche des sourires inattendus qui fonctionnent très bien et nourrissent son aspect un peu faustien.

Jim

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Merci

Bah de rien.
Je ne sais pas si les autres seront d’accord : file le voir !

Jim

Non non, je suis trop à la bourre sur tout.

Tu nous diras quand tu l’auras vu… en 2034…

Jim

Il y a un defaut reccurent dans les films marvel qui est le labo, toujours exigu, fournissant un decors de piètre qualité.

Mais cela se décline, l aeroport par exemple, ou des grottes comme ici, qui ne permettent pas de donner un sentiment d ampleur.

Pourquoi parler de ça pour repondre à ta question ?

Et bien parce que d atlantis rebaptisé au lieu du combat final namor donne l impression d etre un chef de village et non d empire. C est assez dommage et manque d ambition, mais le personnage lui même est reussi à mon goût. Charmant, un peu du rapport à sue est ici transféré à son rapport à shuri, froid, calculateur, mais aussi bouillant et prompt à s emporter, comme sa version papier.

Son slip vert fonctionne même plutôt bien.

Si tôt ?

Ironheart est aussi assez reussie, son perso, mais alors que bon nombre d intrigues tournent autour d elle dans la première partie, le personnage disparait quasiment à mesure que la seconde partie progresse et que le film n arrive plus à tenir sa dimension chorale.

Et son armure n est mise en valeur ni par la realisation qui ne sait pas iconiser ses persos, ni par les effets spéciaux qui ont l air d avoir été torché à la va vite.

C’est pas faux : on présente souvent une exiguïté gigogne, où des décors serrés sont contenus dans des décors plus grands mais serrés également parce qu’occupés par les premiers…
J’ai senti ça notamment dans la représentation de la capitale du Wakanda (outre que j’aimerais qu’on explore un peu le pays, hein…) : un marché dans le port, une rue, un pont… Je trouve ça un peu dommage. C’est un village sous l’eau contre un village au bord de l’eau. J’exagère, mais on le sent si on compare avec le premier film.
Le labo, par exemple, semble avoir rétréci. Comme si la caméra était devenue claustrophobe (ou agoraphobe) et se cognait aux murs.
Bizarrement, le décor qui semble donner de l’ampleur, c’est le labo clandestin de Riri.
Je n’ai pas trop d’explication, d’autant que c’est le même réalisateur, quoi.
Peut-être que les équipes ne savent plus tourner en décors en dur ?
J’écoutais ce matin une émission sur la fin de Plus belle la vie, et les gars évoquaient les astuces de tournage, les murs amovibles ou creusés dans lesquels placer des caméras afin de conserver un sentiment d’étroitesse (et je me disais que c’était peut-être pour ça que les Américains situaient certaines séries dans des milieux aisés, afin de justifier des appartements ou des maisons très grands où laisser la caméra se balader).

Jim

Oui, la scene dans le labo de riri fonctionne plutôt bien et pose bien son perso.

C est ça.

J’en sors à l’instant et avis bien positif de la famille.

Namor est top et mention spéciale à ses origines et à l’explication de son nom.
J’aime comme Jim l’aspect géopolitique du monde Marvel et j’espère que cela continuera dans ce sens pour la partie terre à terre de l’univers.
La scène post générique est bien. Et c’est cool que justement il n’y ait pas d’ouverture à mon sens.

Les points negatifs ce sont les effets spéciaux, certains font cheap. Notamment le combat sur le bateau.
Et les décors font soit faux soit étriqués, un peu dommage de ne rien voir de la ville de Namor à part un plan large…

J’ai adoré le combat final car les mesures anti Namor m’ont rappelé des péripéties lues dans les comics sans que je puisse définir où je les avais lues…

Les 2h40 passent sans souci.

J’ai hâte d’avoir l’avis du mec qui dit avoir de vrais amis dans une vraie vie.

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Il bluffe

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Il est scenariste, il a l habitude d inventer.

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Je vais devoir être patient.
Les Marvel, on se les tape systématiquement en famille. Mais pour des raisons de calendrier, on ne pourra pas voir le film avant le samedi 3 décembre.

Namor aura changé de fringues d’ici là.