BLACK SCIENCE t.1-9 (Rick Remender / Matteo Scalera) + INTÉGRALE

ça vend pas ?

(à défaut d’être ronchon, faut toujours à penser au plus mal)

Je dois admettre que ça m’emmerde un peu moi Black Science, j’ai un mal fou à me mettre au second et j’ai eu un mal fou à finir le premier.

Exactement, l’inverse pour moi :mrgreen:
Je me suis fait happer par le récit, les dessins et ces univers.
Donc dès samedi, ce 4ème tome sera mien !

Idem pour moi mais ça attendra pour l’achat du 4ème XD

les dessins j’ai eu un mal fou à les lire de part les couleurs trop proche, et puis j’ai trouvé ça lourd en terme de narration.

C’est sliders pour les dépressifs

Oui enfin spiders tout est relatifs. Le principe oui, mais au final pas vraiment.

…. **[size=150]L[/size]**es histoires de fantômes ne sont pas plus faites pour les fantômes que les histoires de science-fiction pour les scientifiques.
Et c’est tant mieux puisque le « Pilier », invention scientifique de Black Science, tient plus du McGuffin hitchcockien que de la science, même la plus prospective jamais envisagée.
Série d’aventures échevelées donc, Black Science avant même de m’évoquer la série télévisée Sliders, les mondes parallèles m’a remémoré Au cœur du temps (The Time Tunnel/1966-1967), jusque dans le logo utilisé par l’équipe de Grant McKay qui semble pasticher le célèbre tunnel.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule ressemblance que la nouvelle série de Rick Remender semble partager.
Certains personnages m’ont fait penser à ceux du dessin animé Captain Flam, d’autres singeaient le design des chevaux cybernétiques de Galaxy Rangers (un autre dessin animé) ; voir le rapace espion des Silverhawks, toujours dans le domaine de l’animation.

À croire que Remender et son dessinateur, Matteo Scalera, veulent instiller la perméabilité des dimensions jusque dans le domaine de l’imaginaire, en allant piocher ici et là des artefacts culturels capables de donner cette impression. Une idée plutôt astucieuse.

Et Black Science n’en manque pas.

…. Malheureusement Rick Remender a aussi décidé semble-t-il, de lester tous ses personnages ou presque, d’une charges de remords, de regrets et de culpabilité, en un mot d’un pathos quasi pathologique ; et de les laisser l’exprimer dans des récitatifs consécutifs dont la durée excède ce que je suis humainement capable de supporter (toutes choses égales par ailleurs). -_ô]

À tel point que j’ai lu certains numéros qui composent les trois recueils publiés par Urban Comics en occultant volontairement tous les récitatifs. J’y suis toutefois revenu en les lisant, mais j’ai préféré de loin ma première lecture.

Vous connaissez sûrement le phénomène dit du « t-shirt rouge » dans la série télévisée Star Trek. Eh bien Rick Remender a aussi inventé un phénomène tout aussi létal pour ses personnages qui, sans porter forcement de t-shirt rouge n’en demeurent pas moins tout aussi identifiables. Et la répétition des causes produisant les mêmes effets pénalise de mon point de vue une série qui n’avait pas besoin de ça pour assez vite pédaler dans la choucroute.

Phénomène lié au précédent la multiplication des avatars dimensionnels amoindrit beaucoup l’intérêt que l’on peut porter aux personnages, tant semble important leur vivier. Cela dit c’est aussi un paradoxe qu’il est difficile de totalement ignorer, mais là pour le coup Rick Remender en use beaucoup (dans tous les sens du terme).
Il me semble que Fear Agent usait aussi un peu trop la corde du paradoxe temporel de la même manière (?).

…. Du côté artistique - c’est d’ailleurs cet aspect de la série qui m’a fait continuer (et aussi d’avoir les trois premiers recueils via une médiathèque) – c’est très réussi.
Le storytelling de Matteo Scalera est très addictif et immersif, sa capacité à inventer des ambiances, des décors et des costumes différents pour chaque dimension visitée donne vraiment le change.
Et le travail du coloriste Dean White (dont je suis très amateur) est tout aussi exotique.

…. Je ne peux pas dire que Black Science soit à l’aune de mes goûts, une catastrophe (ça serait exagérer).

Néanmoins la propension du scénariste Rick Remender à accabler tous ses personnages, et à en faire des égoïstes pleurnichards incapables de se prendre en mains qui changent d’avis et de comportement comme de chemise, n’apporte rien sinon de tirer (un peu trop) sa série vers le pensum.
Certes plus il y a d’agôns donc d’entropie, plus la production de récit augmente, mais il ne faut pas non donner l’impression que les personnages seraient bien mieux entre les murs d’un hôpital psychiatrique qu’entre les pages d’une série d’aventures.

Reste que malgré tout, j’aimerais beaucoup connaître le fin mot de l’histoire, et que si la médiathèque où j’ai mes habitudes acquière les tomes suivants, j’en serai.

Je suis parvenu à finir le premier tome à ma deuxième lecture (à la première, j’avais laissé tomber un peu avant la fin).

Entièrement d’accord. Les récitatifs plombent complètement le récit (de ce que j’en ai lu). Personnellement, j’aimerais lire une bande dessinée, pas l’auto-analyse de Remender sur ses propres doutes de père. Or, il se trouve qu’il m’impose sa psychanalyse à longueur de page (comme si ça ne suffisait pas qu’il le fasse en interview ou dans les pages rédactionnelles de ses fascicules). Je trouve le procédé pesant, égoïste et médiocre. À l’image de la plupart des personnages.

Jim

Il n’est pas le seul : Bhaine, l’excellent chroniquer BD du magazine musical New Noise, faisait remarquer (au sujet du « Wytches » de Scott Snyder) que c’était une fixette commune à bien des auteurs de la génération actuelle des scénaristes US, de Snyder à Remender en passant par Lemire, et j’en passe évidemment…
C’est une tendance lourde, probablement un signe des temps.

Ah bah tiens je suis surpris que vous ne parlez que maintenant de cette propension de Remender de faire des œuvres « dépressives ». Vous avez lu toutes ses oeuvres indé ? (Remarque Uncanny X-force / Avengers, c’étaient pareils)

Que maintenant ? Il me semble que c’est souligné à pratiquement chacune des chroniques le concernant, comme quoi… :wink:

En soi, le fait qu’il aborde le thème de la dépression n’est pas un indicateur de la teneur « dépressive » ou pas de ses travaux ; « Fear Agent » (peut-être son meilleur boulot), c’est l’histoire d’un mec qui finit par surmonter sa dépression ; idem pour « Low », de manière plus manifeste encore (l’environnement des grands fonds marins est en soi une métaphore du « moral dans les chaussettes »…).
J’aime moins ses travaux où la dépression caractérise le perso principal au point où il ne s’en sort pas, comme son « Venom », un titre authentiquement déprimant pour le coup (et que je n’avais pourtant pas détesté en son temps, perso).

La majorité.

Je trouve que ça ne se retrouve pas sur tout. Gigantic, The End League ne sont pas dans le même genre. De même Fear Agent c’est un personnage déprimé par une tragédie, mais je trouve le tout moins lourd que dans Black Science en termes de narration. C’est présent, mais il y a des moments de courage, de répits, d’humour…

sur Uncanny X-Force et Avengers je trouve ça sombre pas depressif et je trouve aussi sa narration bien plus clair.

Deadly Class c’est sombre et dépréssif, mais c’est lié à une époque et là encore je trouve sa narration plus agréable alors que Black science je peux pas.

C’est pas grâce à Wes Craig que tu as cette sensation d’une narration plus légère ? Je trouve que son découpage et son style aéré apporte tout de même une belle fluidité.

Oué enfin Low… Remender a réussi de te prendre un personnage hyper positif pour le rendre dépressif… Ca m’a justement mis le morale dans les chaussettes… Il a fallu un KFC pour me remettre d’aplomb 8)

(Argh on vient de recevoir Venom… Tu ne m’encourages pas là…)

Possible, mais aussi moins de texte d’introspection qui ne sert à rien

Ah bon ? Ce n’est ni le projet de Remender à la base, ni l’impression que j’ai eu à la lecture du premier tome, pourtant.

Moi, j’aime bien ses œuvres de jeunesse, souvent plus courtes et plus ramassées (j’aime bien Night Mary, par exemple). J’aime bien Doll & Creature. Et j’aime beaucoup son Frankencastle, chez Marvel, parce que c’est frappadingue.
Je suis l’un des rares à exprimer mon peu de satisfaction face à son Uncanny X-Force, qui m’emmerde dans la majorité du run (je trouve ça gratuitement sombre et assez répétitif). J’aime bien Fear Agent, mais surtout les débuts, pour le côté « SF à cliché » qu’il maîtrise bien.
Mais globalement, Remender, je me précipite pas dessus. Je lis quand j’ai l’occasion, j’achète quand je trouve en solde, mais je ne mets pas de gros sous dedans.
Je n’ai même pas lu Deadly Class : j’ai cru comprendre que c’était une histoire d’école, d’assassins et d’années 1980. Grosso modo, trois sujets (deux, surtout) que j’évite comme la peste. Et ça, je crois que je ferai jamais l’effort de le lire. Parce que faut pas déconner.
Le côté dépressif, le côté « j’ai des angoisses et j’écris des BD pour les vaincre », il en parle lui-même. Son texte publié dans le premier numéro de Low est assez édifiant : « ouh là là, je suis papa, j’ai peur de l’avenir, gnagnagna… » C’est en lisant des textes pareils qu’on se rend compte qu’il partage des inquiétudes avec certains de ses personnages les plus antipathiques et qu’il se sert d’eux comme exutoire.
Qu’un auteur vidange ses angoisses par le biais de la création, c’est normal, mais il peut au moins le faire discrètement. Quand Morrison évoque ses expériences de drogue dans Doom Patrol, c’est fait avec plus de légèreté, de recul et d’humour.

Jim

Je viens de lire le tome 2 en VO. C’est tout autant deprimeland, mais il y a une raison, la description d’un monde totalitaire dans lequel les survivants se débattent tant bien que mal. Mais le premier m’a semblé un clone de Black Science : la même vision lourde de la famille, sans réelle assise « positive », à mon avis…

Tu m’étonnes !

Hahahahaha

Pose ça tout de suite, malheureux, tu vas te faire mal !

Jim