BLANC AUTOUR (Wilfrid Lupano / Stéphane Fert)

Blanc Autour

  • Broché : 144 pages
  • Editeur : Dargaud (27 novembre 2020)
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2505082464
  • ISBN-13 : 978-2505082460

Je n’ai pas encore trouvé de résumé. Je le copierai ici quand je mettrai la main dessus.

Jim

C’est la suite de Jaune dedans ?

Je ne sais pas si c’est la suite, par contre je connais le résumé.

C’est l’histoire d’une professeur qui fait rentrer un enfant noir dans l’école et lui apprend la même chose qu’aux blanc. A la fin de l’année les parents se plaignent tellement qu’elle leur dit qu’elle est d’accord avec eux, il y a un problème et que dorénavant, il n’y aurait plus d’enfant blanc dans sa classe.

Non, de « Vert dessous »

Blanc Autour

1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah.

La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise.

Prudence Crandall les prend au mot et l’école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l’abolition de l’esclavage. Nassées au coeur d’une communauté ultra-hostile, quelques jeunes filles noires venues d’un peu partout pour étudier vont prendre conscience malgré elles du danger qu’elles incarnent et de la haine qu’elles suscitent dès lors qu’elles ont le culot de vouloir s’élever au-dessus de leur condition. La contre-attaque de la bonne société sera menée par le juge Judson, qui portera l’affaire devant les tribunaux du Connecticut. Prudence Crandall, accusée d’avoir violé la loi, sera emprisonnée…

La douceur du trait et des couleurs de Stéphane Fert sert à merveille ce scénario de Wilfrid Lupano (Les Vieux Fourneaux), qui s’est inspiré de faits réels pour raconter cette histoire de solidarité et de sororité du point de vue des élèves noires.

Public : Tous publics
Date de parution : 27.11.2020
Collection : Hors Collection Dargaud
Format : 210 x 282 mm
Nombre de pages : 144 pages
Type de façonnage : BD Couverture Cartonnée
ISBN/EAN : 9782505082460

Très bel objet : pas trop grand, avec un dos rond, j’aime beaucoup. Le feuilletage donne un aperçu de l’ambiance graphique, très agréable. Lecture imminente, je crois.

Jim

Je l’ai reçu en SP il y a quelques mois.

Voici ce que j’en disais.

L’histoire vraie de Prudence Candrall directrice d’école pour jeune fille qui va braver les foudres locales pour éduquer de jeunes filles noires qui deviendront les premières et permettront d’éduquer les autres afro-américains.

Une jolie histoire de Lupano, qui à mon avis se concentre un peu trop sur les jeunes filles et du coup ne montre pas assez le combat que livre Prudence. Dommage car ça aurait mérité un peu plus, mais je pense que Lupano, voulait se concentrer davantage sur le point de vues des enfants de couleur et le privilège à l’époque d’avoir accès à l’éducation, ainsi que sur le racisme primaire.

Un bon Lupano qui continue ses histoires engagées.

Bon, très très chouette, tout ça.
Déjà, Lupano s’écarte des ressorts de comédie qu’il emploie avec maestria dans Les Vieux fourneaux ou Traquemage, par exemple. Il y a plein de moments drôles, mais l’humour y fonctionne en grande partie sur la mise en scène, sur la confrontation des personnages, pas sur les dialogues, les quiproquos ou autres mécanismes. Cela renforce l’évocation historique et la tension dramatique.
À ce sujet, il a quelques très belles séquences muettes, souvent en doubles pages, qui sont du meilleur effet. Il a également un sens de l’ellipse assez marqué, ce qui donne un récit avec des accélérations frappantes.
Ce qui est intéressant aussi, c’est qu’il parvient, notamment par l’entremise de son personnage « Sauvage », à se faire l’écho de réflexions modernes, jouant la carte d’un certain anachronisme qui permet de dépasser la seule chronique d’un bras de fer entre la loi conservatrice et la poussée abolitionniste. Et là encore, il dépasse le simple anachronisme pour enrichir ses personnages, qui sont amenés à réfléchir à leurs choix et leurs motivations. Même Sauvage, par la suite (et à son corps défendant) devient un moteur de l’action. C’est assez brillant.
Graphiquement, Stéphane Fert, dont je connais assez mal le travail, livre de belles cases avec des personnages expressifs, drôles, émouvants, touchants. Très joli, très narratif, au service complet de l’impact de l’histoire.
Vraiment, un très chouette album, complété par une préface resituant le contexte (qui est important) et une postface signée par la directrice du musée Prudence Crandall.

Jim