CHAMPIGNAC t.1-3 (Beka / David Etien)

Jim

Champignac - Tome 3 - Quelques atomes de carbone

Automne 1951 : Margaret Sanger, une Américaine un peu excentrique, débarque au château de Champignac. Cette pionnière en matière de planning familial a entendu parler des recherches de Pacôme en matière de contraception.

Le comte décide de l’accompagner à Boston pour rencontrer les responsables d’un laboratoire capable de développer cette pilule-miracle. Mais de nombreuses embûches attendent les deux pionniers de la science.

Une aventure historico-scientifique passionnante où le comte de Champignac prouve une fois de plus qu’il a été mêlé de près ou de loin à toutes les découvertures et inventions du XXe siècle.

  • ASIN ‏ : ‎ B0BPNSMR7N
  • Éditeur ‏ : ‎ DUPUIS (7 avril 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 56 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1034768486
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 788 g

Les Béka sur leur compte Facebook le 8 mars 2023 :

Recevoir ce tome 3 de Champignac « Quelques atomes de carbone » la journée des droits des femmes prend tout son sens. Pour ceux qui ne l’ont pas déjà lu dans le Journal Spirou, vous pourrez en découvrir la raison le 7 avril, le jour de sa parution en librairies.
Avec David Etien aux Éditions Dupuis

Jim

J’ai lu ce tome 3 en prépub’ dans Spirou. La première séquence, qui s’étend sur six pages, est très forte. Je connaissais déjà le thème de Quelques atomes de carbone mais j’ai tout de même été surpris, notamment par les deux dernières planches sans paroles, aussi choquantes qu’émouvantes. Un silence s’installe, qui en dit long, tout comme le fondu au noir…
Les auteurs opèrent ensuite un saut dans le temps mais cette partie est plus irrégulière, en ayant un peu de mal à se remettre du choc initial. C’est très explicatif…ce qui est important pour la suite…mais aussi trop explicatif et donc cela tire en longueur. La deuxième moitié de l’album se transforme ensuite en course-poursuite, un passage qui mise sur l’action de manière très efficace. Le final est astucieux, avec une discussion bien dans le ton de l’époque…et cet épisode se referme sur une note touchante, des cases muettes qui jouent sur une alternance qui touche juste…et fait oublier les petits défauts de l’album…

Extraits :

Jim

Tu m’étonnes.

Épatant, ouais.
Une qualité d’écriture assez rare, et une gestion des couleurs au diapason de la noirceur qui s’installe dans l’esprit du héros et dans le regard de son lecteur.

Jim

La couverture de Spirou servira d’ex-libris :

Jim

Vraiment formidable, ce troisième tome.
Déjà, il est très drôle. Il regorge de scènes légères, amusantes, et pourtant très poignantes. La leçon d’anatomie donnée par Champignac (qui à mon avis doit faire rêver tous ceux qui, comme moi, ont eu des profs de biologie soporifiques et incompréhensibles au collège : j’espère que ça a changé) est épatante parce qu’elle est légère, que les personnages sont très vivants et naturels, et parce qu’elle rend tout cela d’une clarté, d’une limpidité et d’une évidence bienvenues. Même quand ça devient plus technique (et qu’il parle de ses champignons, par exemple), c’est fluide.

Une autre scène aussi qui est chouette, c’est celle du restaurant, mise en scène, en creux, du conservatisme intransigeant tenté par la violence et l’insulte. Ça parvient à mettre les rieurs du côté de Champignac et de ses amis, tout en évoquant des choses graves. Et ça me semble d’autant plus important et nécessaire aujourd’hui, alors qu’on assiste à des renversements de vapeur dans les grandes démocraties : le sujet de l’album, maîtrisé, léger, réussi, est essentiel.

L’album se lit bien, vite, il file. En partie parce qu’il est consacré, dans son dernier acte, à une folle course-poursuite très visuelle et assez hilarante également. La capacité des auteurs à allier action et humour suscite l’admiration. L’identité des deux poursuivants et surtout l’explication de leur motivation est l’occasion de montrer à quel point l’idéologie peut rendre aveugle et inepte : ça aussi, c’est un grand moment.

Chose amusante, l’éditeur prend la précaution de signaler que la séquence noire, du plus bel effet à mon sens, est volontaire, que ce n’est pas une erreur d’impression. Décidément, se lancer dans une expérience formelle demande bien des précautions oratoires, en franco-belge.

Ah, et puis, bien sûr, à la fin de ma lecture, je suis allé voir la case 5 de la planche 16 dans Panade à Champignac. J’imagine que je ne suis pas le seul.

Vraiment, un album formidable.

Jim

1 « J'aime »

C’est marrant, ça a l’air de diviser, cet album.

Un premier type de commentaires que je rencontre fréquemment (et pas seulement pour Champignac : il suffit d’aller lire quelques pages du forum Centaur Club consacré à Blake et Mortimer et à Jacobs pour se rendre compte que ça les soucie, ça, les lecteurs de longue date…) consiste à laisser entendre que le personnage est changé, qu’il n’est plus le même, qu’on ne le reconnaît plus. Avec tout le spectre possible de ce genre de réactions, des plus blasées aux plus revanchardes. Pour ma part, en bon lecteur de comics de super-héros, le fait qu’un personnage puisse évoluer, quitte à entrer, presque, en contradiction avec lui-même, ça ne me choque pas plus que ça. Après tout, qu’un personnage soit riche, complexe, polyphonique à lui seul, ça ne le rend que plus réel (car ne le sommes-nous pas…).

L’autre genre de remarques que je lis tient surtout au sujet de cet album (à savoir la pilule contraceptive, que je floute même si je pense que ceux qui s’intéressent à la série sont déjà au courant). Ça va du reproche de voir Champignac s’ancrer à ce point dans la réalité humaine à celui d’un discours démonstratif, militant, engagé. Donc politique et polémique.
Et sur ce dernier point, outre que je trouve la construction de l’album très sympathique, très agréable à suivre, avec des scènes d’action réussies et des dialogues plein d’ironie, de finesse et de bon sens, je trouve que les Béka ont eu raison d’insister. Les scènes que j’ai évoquées plus haut (la leçon de biologie, le restaurant, le rôle du FBI…) sont nécessaires. Elles permettent de montrer les lourdeurs dans une société, les mépris, les haines, ainsi que les hypocrisies. Et dans une société et une période comme celles que nous connaissons aujourd’hui, il me semble plus que jamais nécessaire de rappeler certaines évidences, certaines luttes qu’il ne faut jamais considérer comme gagnées. Et les héros de fiction ne sont pas uniquement là pour nous distraire ou pour flatter la nostalgie de notre enfance en restant figés dans les oripeaux de jadis. Au contraire, s’ils peuvent parler du monde réel et pointer du doigt ses problèmes, tout en nous offrant un bon spectacle, alors le cocktail est encore plus savoureux.

Jim

Bien d’accord avec toi…

Ah, l’immobilisme…il y en a peut-être qui n’aiment pas l’idée que ce brave petit vieux a eu une vie sexuelle…

Les Américains lisent Champignac ?

Peut-être, ou pas.
Mais dans notre pays, certaines personnes lisent les Américains. Un peu trop.

Jim

Ah oui c’est peut être dans ce sens-ci. La poule de l’œuf…

Héhéhéhé.
Je crois qu’on pique plein d’idées aux Américains… mais surtout les mauvaises.

Jim

J’ai fait la connaissance de David Etien hier soir. J’en ai profité pour lui dire tout le bien que je pense de ce Champignac tome 3. Il m’a confirmé, pour reprendre ses termes, qu’ils se sont fait « démonter » par les critiques. Mais qu’il y a quand même plein de gens qui ont aimé leurs partis pris.

Jim

2 « J'aime »

Sur quoi? Le personnage ou le thème du tome 3?
Je n’y ai rien vu d’aberrant que ce soit pour l’un ou l’autre …