CHECKMATE t.1-2 (Greg Rucka / Jesus Saiz)

http://img.bd-sanctuary.com/cs/big/checkmate-comics-1-issues-v2-2006-2008-45300.jpg
*couverture à venir

ah bien,je suis preneur

Certains de ces épisodes ont été publiés par Panini ?

La série est inédite (et les épisodes du crossover avec les Outsiders aussi)…

Ah bah cool ! J’ai dû confondre avec une autre.

La couverture :

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/images_7/images7.2/checkmate-tome-1-40556.jpg

[ul]]« Si vous ne trouvez pas la politique divertissante, c’est que vous ne la suivez pas. » Amanda Waller./:m][/ul]

Voilà une série dont, je l’avoue, je n’avais tout simplement [size=85]JAMAIS[/size] entendu parler. Pas un mot. Et alors que je viens d’achever ma lecture du 1er des 2 tomes Urban, je me demande bien comment c’est possible. Mais l’essentiel n’est pas là.

Je dois avouer pour commencer que je déteste assez profondément Infinite Crisis et pourtant, avant d’avoir lu Checkmate, j’aurais pu vous dire que deux de mes séries de comics préférées des années 2000 en dérivent directement : 52 et Secret Six. Je me vois aujourd’hui contraint de porter ce chiffre à trois. Mais là où les deux autres s’inscrivent largement en faux, en réaction, à cet event52 en réhabilitant, outre le Multivers, le fun, le sense of wonder et les personnages secondaires de la maison (Booster Gold plus grand héros des 52 Terres !), Secret Six en inversant le principe des super-héros tentés de franchir la « ligne » de démarcation avec le comportement des villains et en nous montrant un groupe de ces derniers finalement très humains et parfois même héroïques --, Checkmate, en revanche, s’inscrit beaucoup plus directement dans la continuité d’Infinite Crisis et y empreinte assez massivement pour son intrigue (même si cela reste lisible pour quelqu’un ayant « sauté » cette lecture).

Mais Checkmate c’est surtout pour Greg Rucka [size=85](full disclosure : c’est à peu près sur son seul nom que j’ai acheté le volume, à la base)[/size] l’occasion de s’offrir un grand tour de toutes les agences de l’ombre de l’univers DC : celle, bien sûr, qui donne son titre à la série, mais aussi l’inévitable Force Spéciale X / Suicide Squad, le CBI, le DEUS et son Département des Affaires Métahumaines, les Outsiders, et j’en oublie sûrement, dans un grand jeu d’échecs size=85[/size] dont la Reine Noire, centre de l’attention du lecteur, est un personnage féminin typique de la manière ruckeste, Sasha Bordeaux, qu’il avait créée six ans plus tôt comme un garde du corps pour Bruce Wayne et qui est entre-temps devenue une cyborg suite à une exposition au Projet OMAC.

Checkmate n’est pas sans – fortement – rappeler les **Archives de la Suicide Squad **période Ostrander (bien plus que les incarnations plus récentes de la même équipe…) dans sa présentation d’une agence où se mêlent (ici, statutairement à part égale dans la hiérarchie) super-humains et simples mortels, et dans sa volonté d’inscrire l’action de ladite agence dans un contexte de politique internationale « réaliste » (Checkmate étant censé être une agence des Nations Unies). Bien sûr ici les métahumains de tous bords se joignent à l’équation, mais ils ne représentent pas pour autant un enjeu fondamentalement plus important que les luttes de pouvoir entre pays ou entre services et autres barbouzeries. Cet aspect permet souvent à Rucka de jouer, pour ainsi dire, sur plusieurs niveaux d’efficacité d’une scène : ainsi l’action « premier degré » d’un assaut sur une cellule terroriste, par exemple, est-elle doublée par la tension générale qui naît des implications politiques de cette action : untel fait-il avancer la cause de son pays sous couvert de « bien commun » ou au contraire trahit-il les intérêts de sa nation d’origine avec des risques de répercutions, etc.

À l’aise comme un requin dans l’eau dans ce genre de jeux, Amanda Waller n’y occupe toutefois pas la position absolument dominante survendue par la 4e de couv’ [size=85](dans une optique marketing évidente et relativement compréhensible :wink: , mais bon déjà cette fois on a évité le renommage de la série :mrgreen: )[/size]. Compte tenu de son passé, elle n’est même pas censée s’approcher de la moindre opération… même s’il est évident qu’elle n’entend pas se laisser gêner par ce genre de « détail ». C’est en cela que Checkmate diffère le plus de la Suicide Squad et aussi ce qui fait un autre de ses intérêts. Si la série s’écrit résolument en nuances de gris, le cynisme sans vergogne de Waller s’y voit contrebalancé par l’idéalisme d’un Alan Scott ou d’un Mr Terrific, tandis que Sasha Bordeaux – au centre du récit comme dit plus haut – se débat à la recherche d’un équilibre médian. Pragmatique, elle n’hésite guère devant le « sale boulot » (parfois très très très sale), mais conserve un certain nombre de valeurs et la volonté farouche de ne plus voir Checkmate être pervertie comme elle le fut par Maxwell Lord – une corruption dont elle-même a payé le prix dans sa chair.

Seul gros bémol, le dernier arc présent dans ce tome, un crossover avec la série Outsiders de l’époque, ce qui nous vaut un scénario à quatre mains avec Judd Winick qui dérape totalement sous un soudain tombereau de dialogues d’une vulgarité crasse (sans parler d’une séquence de torture un peu trop longue et un peu gratuite).

Ce dernier point mis à part, c’est vraiment une très très bonne surprise que cette série qu’Urban met pour la première fois à la disposition du public français. Vivement la seconde moitié début 2017 ! :smiley:

Ah oui, c’est extrêmement bon et brillant.
J’avais adoré suivre ça en VO. :slight_smile:

Je viens de finir ce pavé. C’est vraiment très bon. Rucka est excellent dans les récits d’espionnage et de politique. Une bonne découverte pour moi qui était passé à côté à l’époque. Il me tarde d’avoir la suite.

c’est vraiment très bon

…. [size=150]À[/size] la fin des années 1930, les Etats-Unis inventent, grâce à la ténacité de deux jeunes hommes ce qui deviendra l’un des quadrants du merveilleux contemporain (autrement dit la fantasy) les plus originaux et les plus cosmogoniques qui soit : les super-héros.
Un véritable creuset syncrétique, capable d’associer avec Superman et consorts tout ce que l’imagination humaine est capable de produire.
Ce qui culturellement parlant se comprend aisément, puisque le genre qui met en scène ces personnages plus grands que nature, repose sur un imaginaire qui trouve sa source dans les pulp magazines – dont certains ont produit des inventions à nulle autre pareilles : récits policiers hard-boiled (Black Mask), science-fiction (Amazing Stories) ou encore fantasy et fantastique (Weird Tales), etc.

Sans oublier un terreau presque mythologique : la Frontière. Devenue en tout cas au pays de l’Oncle Sam, une projection imaginaire passée au prisme de la fascination.

…. Et l’un des plus beaux représentants de cette esthétique de la fusion est sans aucun doute la série de Greg Rucka & Jesus Saiz intitulée Checkmate.

…. Comme vous le savez, dans la fantasy genre auquel appartiennent les super-héros, la magie et les monstres sont une donnée de base qui n’est pas remise en question. Et Greg Rucka le sait aussi.
Jouant du melting pot qu’offre la culture de masse et des melting plots accessibles aux rois de l’évasion suffisamment inventifs, le scénariste ne s’interdit aucun domaine de l’imagination, qu’il place cependant sous la juridiction des opérations spéciales et de la politique internationales, et politicienne.

Il n’oublie pas de construire des personnages crédibles qu’il innerve pour se faire, de toute la panoplie des sentiments que le genre humain met à sa disposition.
Intrigues & sous-intrigues fomentent, et se disputent le leadership afin de captiver les lecteurs. Et il est en effet très difficile de ne pas lire d’une traite les 18 numéros parus mensuellement outre-Atlantique entre juin 2006 et août 2007 (15 dans la série Checkmate proprement dite, et 3 dans la série Outsiders).

Jesus Saiz, parfois remplacé par Cliff Richards ou secondé par Fernando Blanco fait montre d’une mise en récit séquentiel d’une efficacité redoutable. Le rendu des expressions qu’il prête à ses personnages est absolument saisissant, ce qui ajoute une plus-value importante à la caractérisation des personnages, dont j’ai déjà dit tout le bien que je pensais.
D’autant que l’avancement des intrigues passe surtout via des interactions plutôt que par l’exposition (Show! Don’t tell! comme on dit aux U.S.A.) .
Ne tombant jamais dans l’effet pour l’effet, Jesus Saiz ne néglige pas pour autant quelques prises de risque justement du meilleur …… effet.

Son talent ressort d’autant plus que plusieurs numéros – les 13, 14 et 15 – font l’objet d’un crossover avec la série Outsiders, scénarisée alors par Judd Winick (les numéros 47, 48 et 49) et cette rencontre inter-équipe est dessinée par Joe Bennett et Matthew Clark (principalement), et la comparaison est assez douloureuse en défaveur de ces derniers.
Ces six numéros qui font donc partie d’un crossover intitulé Checkout, sont heureusement très bons sur le plan scénaristique (malgré une mise en place un peu laborieux), parce que du côté du storytelling ce n’est pas ça du tout.

Geg Rucka a parfois bénéficié de la collaboration d’autres scénaristes sur la série Checkmate, et il partage ici (crossover oblige) la responsabilité du scénario avec Winick, et les deux compères s’en sortent fort bien. Point important, ne pas avoir lu les numéros précédents d’Outsiders ne semble pas être un problème ; ça ne l’a pas été pour moi en tout cas.

… **[size=150]E[/size]**n définitive, ce premier tome est une très grande réussite, que même un crossover - pas très bien dessiné - n’arrive pas à ternir.
Mis en face de cette histoire, il faudrait être de marbre pour le rester.

À noter que l’une des marottes de Greg Rucka (tout à fait à mon goût d’ailleurs) est joliment mise en valeur dans ce recueil.
En effet, le scénariste est notamment connu pour mettre en avant dans ses histoires des personnages féminins qui ne font pas que de la figuration.
Et cette série n’y déroge pas.

C’est marrant : à l’époque, le concept du Suicide Squad d’Ostrander a été décliné en deux séries, ses « filles spirituelles » en quelque sorte : d’un côté Secret Six, qui exploite la dimension « groupe de vilains », et de l’autre Checkmate, qui développe l’aspect « real politik chez les super-héros ». Et ça donne deux bonnes séries.

Jim

[quote]CHECKMATE tome 2

Tout au long de sa carrière, Amanda Waller a utilisé le chantage, la pression et l’extorsion pour mener à bien ses basses oeuvres. Convaincue que la fin justifie les moyens, elle n’a eu de cesse d’opérer dans l’ombre, se servant des secrets et faiblesses de ses collaborateurs. Mais aujourd’hui, Amanda a peut-être trouvé un adversaire à sa mesure en la personne de Sasha Bordeaux, la reine noire de Checkmate !

Contenu : Checkmate #16-31

Public : Ado-adulte - à partir de 12 ans
Genre : Super-héros
Collection : DC Classiques
Date de sortie : 24 février 2017
EAN : 9791026811039
Prix : 28 EUR[/quote]

Merci à vous pour ces anciens conseils. Je viens de commencer le Tome 1 et j’aime beaucoup. Je n’en parlerais pas aussi bien que vous, mais je conseille aussi donc. C’est très original, dynamique et plein de suspens. Une série super héros avec peu de super pouvoirs utilisés, des interactions constantes entre les 12 personnages aux personnalités tranchés, un concept pour moi inédit…
Beaucoup de plaisir pour l’instant.