Oui, moi par exemple je dis ça mais j’ai pas encore lu la BD.
Mais « Images Mouvantes » me semble pas mal car ça renvoie à la référence « cinématographique », mais on pense aussi entendre « images émouvantes », en effet, et le double sens du mot « moving » est presque restitué du coup.
« Clair-obscur » c’est vraiment pas mal, quand même. C’est une adaptation plus qu’une traduction, mais intelligente.
En fait le titre était intraduisible, donc il fallait l’adapter.
Il fallait un truc joli à l’oreille, vendeur, en rapport avec le thème (les œuvres d’art pendant la seconde guerre mondiale), la peinture, et le coté N&B de la BD.
On voulait retranscrire le double sens de Moving Picture mais impossible de trouver un équivalent
Une fois qu’on a dit ça, ca a été compliqué. On a fait un brainstorming, on a mis des propositions sur la table, on a demandé à Makma son avis, bref, le jus de cerveau d’au moins 6 personnes a été nécessaire pour ce casse-tête.
Parce que traduire n’est pas une fin en soi, il faut aussi que le titre soit vendeur sur une couverture de BD. Pas sûr que « Image Emouvante » soit dans le ton de la BD ou un titre qui donne envie aux lecteurs de BD dans la cible de l’acheter.
Au final, Clair Obscur s’éloigne du titre original mais colle bien à cette VF.
La référence au cinéma est complètement hors-sujet. Le titre joue sur l’ambiguïté entre moving = émouvante et moving = déplacement/déménagement, rapport au fait que ça parle du pilage d’œuvres d’art opéré par les nazis en 40. Recréer le rapport dans un titre en français, c’est coton. A défaut, c’est vrai que ça aurait été bien d’au moins d’évoquer un deux deux aspects : le rapport émotionnel à l’art ou la spoliation des œuvres. Mais bon, pas facile. Clair-obscur, j’imagine que ça a été choisi parce que ça renvoie à la peinture et à l’opposition entre la conservatrice et l’officier nazi. Alors pourquoi pas ? Il n’est pas si mal, ce titre.
Oui, ça j’avais compris.
Je mettais justement « cinématographique » entre guillemets, parce que s’il n’y a pas de référence au cinéma à proprement parler, c’est quand même un renvoi au champ lexical de l’iconographie en règle générale.
Ça peut aussi vouloir dire « déménager les tableaux ». La polysémie est colossale, et en lien avec des images qui émeuvent et des tableaux qui bougent, partent, disparaissent.
Moi, j’ai lu la BD à sa sortie américaine (donc souvenir flou…) mais je savais déjà que l’éventuel traducteur français changerait ce titre.
Arriver sur « clair-obscur », c’est pas mal, parce que ça évoque d’une part une école / technique / période de l’histoire de la peinture, mais ça évoque aussi le flou moral, pas tranché, qui tourne autour des personnages, qui ne sont ni noirs ni blancs, mais évoluent dans des zones entre chien et loup, dans un entre-deux où l’engagement, quel qu’il soit, ne peut pas être facilement résumé.
C’est un titre en écho au récit, et polysémique comme le titre américain l’est. Donc au final, ça ne me semble pas un mauvais choix, même s’il décale la polysémie sur d’autres choses.
(et cette discussion m’a donné envie de relire le truc…)
Pour ce que ça vaut, moi je l’aime bien, ce titre. Le bouquin en lui-même m’a séduit, mais pas forcément retourné. J’ai les mêmes impressions que Frank from Mars. Exactement les mêmes, en fait.
Non mais j’ai dit que j’étais pas convaincu, mais Thomas n’a pas tort, je reconnais que traduire le titre d’origine était juste pas possible, et Clair Obscur est accrocheur, même si moins explicite/double sens que la V.O.