COLT & PEPPER t.1-2 (Darko Macan / Igor Kordey)

Lecture désarçonnante que celle de ce deuxième tome.

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Nos héros sont de retour à Paragusa, mais séparés : Colt est hanté par les révélations du tome précédent, et Pepper découvre l’état de la ville seul. La cité semble être désormais dépourvue de ce qui en faisait le charme, au moins aux yeux du vieux bretteur, qui ne voit plus les petits larcins, les farces des gamins des rues, l’irrévérence et la solidarité qui y régnaient naguère. Il découvre bien vite que les habitants ont avalé une pièce noire, ce qui les a mis sous la coupe d’Ossus, le nécromancier. À partir de là s’articule un récit lorgnant à la fois sur l’heroic fantasy classique et sur le récit de super-héros (qui vient au secours d’une ville en affrontant un ennemi qu’il pensait avoir abattu, le tout avec son lot de révélations, de tentations, de retours et de métamorphoses, y compris physiques).

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Macan déploie son goût pour les belles astuces narratives, qu’il s’agisse des récits parallèles (par exemple le dragon des premières pages) ou des tics de langage. L’ensemble est plutôt bien tenu, avec une belle montée des enjeux… jusqu’à la fin, qui ressemble davantage à une mise en place pour des développements à venir qu’à une réelle conclusion. Le mot « fin » sanctionne la dernière page, la quatrième de couverture parle d’une conclusion de diptyque… Est-ce vraiment fini ? Il y a une grâce poétique et un sens de l’absurde qui se mélangent dans cette manière de boucler le récit, mais également tellement de questions posées et de pistes suggérées qu’elle semble annoncer une suite.

Alors, Colt & Pepper reviendront-ils ? Personnellement, je l’espère, parce que je reste sur ma faim, ici, ce qui n’était pas le cas pour Nous, les morts, par exemple. Quelqu’un aurait-il des informations ?

Ah, et signalons que l’album est dédié à Vladimir Colin, écrivain roumain auquel Igor Kordey est lié puisqu’il a adapté sa Saga de Vam sous forme de bande dessinée, il y a bien longtemps.

Jim