COMANCHERIA (David Mackenzie)

Tu penses qu’on peut faire une distinction nette entre l’économie et la politique ? Que le premier n’est pas l’outil du second ?

[quote=« KabFC »]

La crise de subprimes est une crise économique que les politiques n’ont pas réussi à enrayer [/quote]

le choix fait à l’époque par le gvt US et Bush est un choix politique clair et net. que ce soit un bon ou un mauvais choix c’est un autre débat mais c’est une décision politique.
Quand Sarkozix vient à l’aide des banques françaises c’est une décision politique.Quand l’un décide de nationaliser des banques et l’autre non ce sont des choix politiques
les décisions de la BCE sont des décisions politiques

[quote=« KabFC »]

Quand tu sais que la commission européenne a laissé des multinationale comme Mc Do de rapatrier les profits fait en europe et de ne payer que 1% d’impôts c’est politique ?[/quote]

oui évidemment

Actuellement, c’est plutôt le second qui est l’outil du premier.

Je pense que le second est l’outil du premier.

[quote=« barney stinson »]
le choix fait à l’époque par le gvt US et Bush est un choix politique clair et net. que ce soit un bon ou un mauvais choix c’est un autre débat mais c’est une décision politique.
Quand Sarkozix vient à l’aide des banques françaises c’est une décision politique.Quand l’un décide de nationaliser des banques et l’autre non ce sont des choix politiques
les décisions de la BCE sont des décisions politiques[/quote]

Venu en aide c’est un bien grand mot. je ne sais plus quel banque française à décider de ne pas accepter l’offre de Sarko et c’est retrouvé avec des marges de fou dès le trimestre d’après.

[quote=« barney stinson »]

[quote=« KabFC »]

Quand tu sais que la commission européenne a laissé des multinationale comme Mc Do de rapatrier les profits fait en europe et de ne payer que 1% d’impôts c’est politique ?[/quote]

oui évidemment[/quote]

Ah d’accord. Moi c’est économique.

[quote=« Photonik »]

Actuellement, c’est plutôt le second qui est l’outil du premier.[/quote]

On met en place un cadre législatif (notamment) pour s’enrichir parce que nous sommes dans une société régit par le capitalisme tendance libéral. Et ça c’est un choix politique.

Présenté de cette façon là, OK ; on peut dire que c’est un choix politique.
Mais dans les faits, le rapport de subordination (entre économie et politique et la façon dont l’un est inféodé à l’autre) a bel et bien été inversé. Ce n’était pas vraiment le cas il y a seulement 50 ans alors que l’on vivait déjà dans le grand paradigme capitaliste…

Et encore « choix » c’est pas un terme que j’utiliserais facilement tant cela peut être un processus inconscient et qu’on parle pas de dix pelos mais de millions de gens.

Je ne sais pas si certain pays ou population vivaient dans le paradigme capitalistique il y a 50 ans. Et même encore aujourd’hui. Sans même aller à parler de la Corée du Nord, je ne pense pas que certaines tribus ou autre sont dans cette optique (même si elles en subissent les dramatiques conséquences)

Après c’est peut-être l’histoire de l’oeuf et la poule. Pour ma part je suis persuadé que de la politique (du moins des choix/décisions conscient et inconscient de la vie de la cité si on veut aller par là) découle le reste.

comme toi my Lord

tu ne prends qu’une partie des faits et tu simplifies
2008:opérations des banques garanties par l’État pour 320 milliards d’euros et aide à la recapitalisation des banques pour 40 milliards d’euros
2009:nouveau soutien aux banques d’un montant estimé à 10,5 milliards d’euros

alors si ça comme aide c’est un bien grand mot…
quant à une banque française qui aurait refusé, de mémoire je ne vois pas. Par contre HSBC en GB oui

et ne pas nationaliser c’est politique :wink:

Comancheria ou, le choix d’un titre (avec de vrais morceaux de spoilers dedans)

…. **[size=150]E[/size]*n choisissant de titrer autrement le scénario original de Taylor Sheridan, et par la même occasion le titre du film qu’a tourné David Mackenzie, les distributeurs américains en ont subtilement changé la parallaxe.

En effet, Comancheria – le titre original - a été intitulé pour sa sortie en salle Hell or Hight Water, une expression familière que l’on peut traduire par « contre vents et marées », et qui dit clairement que, quelles que soient les circonstances - ici la mort d’une personne ayant souscrit une sorte de viager *made in *U.S.A. (reverse mortgage) - le contrat qu’elle a signé, doit être honoré.
Dut-il jeter à la rue ses héritiers putatifs.

De mon point de vue, cet aspect du long-métrage, est un « macguffin » dans la plus pure tradition hitchcockienne. Un macguffin solide certes, et un généreux générateur de diégèse , mais un macguffin seulement.

Le film n’est pas – même s’il en a les apparences - un film de braquage (heist movie) que l’expropriation « contre vents et marées » met en branle, mais un magnifique regard (en l’occurrence celui de David Mackenzie) sur la fin d’une époque, à l’interprétation magistrale.

Les deux représentants de la loi, sorte de Lone Ranger & Tonto (pour en savoir +) vieillissants et anachroniques, la mort très symbolique de « Tonto » et du dernier « maître de la plaine » (dans les conditions précises du film), tout cela - et bien plus encore - participe à l’autopsie de l’Ouest (entendre la mythologie de la Frontière) que s’est engagé à faire le scénarite Taylor Sheridan au travers d’une trilogie commencée avec Sicario (qui parle d’une toute autre frontière).
Et Comancheria, autrement dit l’empire des comanches**, plus grand que le territoire de la France métropolitaine, signifie que même les civilisations meurent fussent-elles l’expression d’un Rêve.

Une parallaxe, que par un inattendu coup de théâtre, les homologues hexagonaux des distributeurs étasuniens ont rétablie.


  • **David MacKenzie **: Le titre d’origine du film était Comancheria. Je l’ai tourné sous ce nom. Mais les distributeurs américains ont préféré le changer. (Source : FilmsActu)

** Cf. Pekka Hämäläinen : L’Empire comanche

Tiens c’est extrêmement rare de voir un nom changé aux US ?

Ah ouais ! Moi qui croyais avoir trouvé un angle très original pour parler d’un film (et un joli parallèle avec le Lone Ranger, d’autant qu’il fait sens avec mon propos), et c’est le changement de titre qui t’interpelle. Bon c’est déjà ça ! :laughing:

(Sinon, difficile de savoir si c’est rare ou pas, puisqu’on ne sait pas forcément si changement il y a eu. Par définition, on sait toujours ce qu’on sait mais jamais ce qu’on ne sait pas)

Ahahahaha.

Je trouve le parrallèle avec Lone Rangers très bien vu et je trouve que les deux titres montre le film de manière tout à fait différente. j’ai donc noter cela et pour une fois que la France fait le bon choix (la liste des choix foireux est trop longue) je me suis exprimé.

Je vais pas reprendre ce que tu dis, mais l’analyse est fine. Avec Hell or High Water on peut y voir un film de White trash comme on en a vu plein, avec deux frères qui tombent de charibe en scylla pour tenter de survivre.

Avec Comancheria, c’est plutôt comme tu l’as dit la fin de l’ouest. Un ouest usé et fatigué, dont les ressources sont devenues rares et qui n’est plus l’eldorado d’autres fois.

Comme quoi le titre peut apporter deux approches différentes du même film.

[size=200]ENTRETIEN AVEC DAVID MACKENZIE[/size]

Superbe analyse, Artie. J’ai vu Comancheria récemment et j’ai adoré. J’ai été happé par l’atmosphère de ce western moderne, superbement interprété et réalisé. Un sujet fort pour un film qui l’est tout autant…

Merci !