Discutez de Comédie d’amour
Moins étourdissant que L’Espace d’un soir, la précédente collaboration entre Brigitte Luciani et le Colonel Moutarde, Comédie d’amour suit un personnage secondaire du premier opus, la jeune actrice Jade Lamour, à la recherche d’un emploi. Elle est recrutée par une petite agence afin de servir de nounou.
S’ensuivent des aventures parisiennes et urbaines, et aussi sentimentales, un peu. La particularité « méta » de ce tome, c’est que Jade lutte contre la voix off, qu’elle essaie de repousser dans la première planche, puis de cacher au fond de son sac à main. Cela déclenche tout un discours sur la nature de la fiction, sur le statut du narrateur, qu’il ne faut pas confondre avec l’auteur.
Le propos me semble ici moins révolutionnaire que dans le tome précédent, les jeux sur les bulles et les récitatifs étant bien connus depuis Achille Talon de Greg ou L’Homme aux Phylactères de Gennaux, en franco-belge. Mais l’astuce est bien employée (ne serait-ce qu’en couverture), et le Colonel Moutarde joue également sur la place des personnages dans les décors.
Néanmoins, le fait que les protagonistes sortent de leur appartement et se baladent dans Paris met en valeur les faiblesses du graphisme de l’auteure, notamment dès qu’il s’agit de représenter de grands espaces. Le style du Colonel Moutarde, c’est un style d’intérieur, de mobilier design.
Jim
