Oui, oui, mais c’était une boutade, une question rhétorique, que tu as pris au premier degré (désolé, j’ai pas mis le radar à 1er degré, j’avais pas vu que tu étais connecté)
Après trois numéros extrêmement drôles, funs, enlevés, dans un délire constant, Donny Cates freine brutalement, et se confronte à autre chose ; du sérieux. Du dur. Du brutal. De l’émotion. De la tristesse, des choix, des drames, et au fond un instant très fort - celui qui définit directement qui est, au fond, le Cosmic Ghost Rider.
Et l’auteur réussit ça très bien, en coupant entièrement ce fun si agréable, pour plonger dans l’émotion et la puissance des sentiments, de la honte, de la mélancolie, et finalement du bien et du mal. C’est fort, c’est très bien réalisé, c’est très dynamique alors que finalement les personnages ne font que discuter, et le Cosmic Ghost Rider gagne une aura très puissante, très belle ; notamment via ce final, juste terrible.
Une grande réussite, qui tranche complètement avec ce qui a été vu avant, et transforme un joyeux délire en une étude approfondie d’un personnage qui a tout de la blague, mais se construit de plus en plus comme une des plus pertinentes créations de Marvel ; en outre illustré par un Dylan Burnett également très à l’aise dans cette longue et terrible discussion.
Ça donne envie, ce que tu racontes. Alors que ce titre semblait surtout une vaste pochade, vu de loin.
Jim
Vivement la VF.
Cosmic Ghost Rider #5
Donny Cates (W), Dylan Burnett, Antonio Fabela (A)
Cover by GEOFF SHAW
Variant Cover by IVAN SHAVRIN
Variant Cover by SUPERLOG
VARIANT COVER BY RON LIM
VARIANT COVER BY J. SCOTT CAMPBELL
The dramatic conclusion to the series! Featuring Punisher! Thanos! Punisher! AND Thanos! Plus a few more surprises, some terrible deaths…and maybe a little redemption? Sounds unlikely given who we’re talking about.
32 pages, $3.99.
Source : www.avclub.com
Donny Cates avait diamétralement modifié l’équilibre de cette mini-série au #4 où, après trois numéros de pur délire bien efficace, il créait une bulle d’émotion, puissante et intense ; c’était beau, surprenant, fort, terrible.
Mais nous sommes au #5, maintenant ; la fin. Et il est temps de régler l’addition, de régler les complètes, et de remettre les choses en place - ou presque.
L’auteur suit donc la voie tracée jusque-là, avec application, sérieux, fun mais aussi une forme de pessimisme, de déterminisme terrible. Ca fonctionne très bien, mais le « top » de la mini-série est passé, et Cates gère le final - sans originalité, mais avec discipline et intelligence. C’est bien fait, ça fait une conclusion logique et efficace à la mini-série.
C’est bien, oui. Ce n’est plus fou-fou, ce n’est plus d’une tristesse infinie… c’est un peu les deux, et Cates déroule ça fort bien, aidé par un Dylan Burnett toujours en bonne forme, qui livre des planches nerveuses, et surtout un Frank parfait.
Quelle surprenante mini-série. Ravi de l’avoir tentée.
Tout commence avec le Thanos Annual.
Ayant lu la fin de la série, signée Donny Cates, j’ai repéré le nom du scénariste au générique de ce numéro, et j’ai donc lu. Bon, le principe est simple : on passe en revue les grands méfaits de Thanos, et l’ensemble du sommaire, composé d’histoires courtes, couvre un éventail assez large (mention spéciale pour l’ambiance bisounours de l’épisode consacré aux Adorales). Le chapitre écrit par Al Ewing est retors en diable.
Mais bon, bref. Le narrateur de tout cela, c’est le Cosmic Ghost Rider, âme damnée de Thanos, qui raconte ses souvenirs les plus mémorables du Titan Fou. Et à qui les raconte-t-il ? À Odin, qui l’a accueilli au Valhalla, pour la seule raison que le héraut de Thanos a été tué (dans les épisodes de Cates) par le marteau de Thor brandi par le Surfer. Et la suite est donc annoncé dans la mini-série Cosmic Ghost Rider. Fatalement, je suis allé voir.
Et donc, c’est complètement con, très drôle, et assez touchant dans une certaine mesure.
L’action commence alors qu’Odin se rend compte que ce Frank Castle alternatif n’arrive pas à se faire à sa nouvelle vie dans le paradis des guerriers nordiques. Il décide donc de le renvoyer au lieu et à l’époque de son choix. le Motard Fantôme Cosmique choisit donc de revenir à l’enfance de Thanos. Dans le même élan, il récupère sa moto cosmique et ses pouvoirs, ce dont il s’accommode un peu malgré lui. Et face au motard à la peau violette, il pointe son arme, hésite, et décide de prendre l’enfant et de l’élever seul, afin de lui apprendre un code moral dont il pense que le bambin n’a jamais profité.
Bien entendu, pour paraphraser Jeff Goldblum dans le deuxième Jurassic Park (une référence que Cates doit avoir en tête puisqu’il tourne certains dialogues de la même manière), c’est là « la pire idée, dans la longue et triste histoire des mauvaises idées ». Le héros, qui déjà doute un peu de sa brillante intuition, est confronté à un grand nombre de personnages qui tentent à tour de rôle de lui faire entendre raison. Mais bien entendu, le bougre s’obstine.
Et donc, en enlevant Thanos enfant, le héros a créé une ligne temporelle dans laquelle Cates peut laisser libre cours à son délire. Tout culmine d’ailleurs dans le troisième volet, où il croise le chemin des Guardians of the Galaxy de Cable (parmi lesquels on croise Juggerduck, un Howard the Duck disposant des pouvoirs de Cyttorak : « Ducking unstoppable », j’en ris encore !). Rien que cet épisode, avec les sauts temporels multiples de Cable, c’est à hurler.
Et fidèle à sa réputation (et à ce que je connais de lui depuis God Country ou Doctor Strange), Cates parvient à soudain changer de braquet et à donner une émotion étonnante dans les deux derniers épisodes.
Là encore, il recourt à un artifice qu’il affectionne, celui de la confrontation des époques et du surgissement d’un personnage à plusieurs âges différents. Le scénariste fait miroiter à son héros l’accomplissement de sa mission, la réussite de son projet. Sauf que bien entendu, ça cache quelque chose, et que la réalité n’est pas aussi rose (ou violette). Le personnage, qui se retrouve confronté à ses propres fantômes et comprend à la fin que son entreprise était vouée à l’échec, fait une dernière rencontre, durant la séquence ultime, qui est à la fois, paradoxe très bien maîtrisé, absolument désespérée et pourtant source d’inspiration.
Le résultat est une mini-série qui a su dépasser son statut de pochade bruyante pour construire quelque chose de solide autour d’un personnage qui ressemble pourtant à une fan-fiction sans inspiration. Étonnant.
Jim