Stéphane Betbeder est né à Pau en 1971. Une légende familiale tenace raconte qu’à 3 ans, le petit garçon voulait déjà devenir dessinateur de BD ! Quelle que soit la véracité de cette vocation précoce, force est de constater que Stéphane dessine alors compulsivement, reproduisant ses héros préférés, tels Gaston Lagaffe, Philémon, Thorgal, Rork, Cubitus, Boule et Bill ou encore Corto Maltese. Quelques années plus tard, le jeune Betbeder participe à plusieurs concours de BD scolaire organisés par le Festival BD d’Angoulême. Il découvre à cette occasion qu’il n’est pas assez patient pour un exercice tel que le dessin ! Curieux de nature, c’est donc dans l’écriture qu’il trouvera dorénavant l’occasion de se cultiver tout en créant des univers et des personnages… Betbeder entre ensuite aux Beaux-Arts d’Angoulême. Plus que la bande dessinée, il va y étudier le cinéma mais surtout l’art contemporain. Une passion qui va le conduire vers la réalisation d’une série de travaux photos et vidéos autour de la main et du hors champ qu’elle induit. En y réfléchissant, Betbeder verra plus tard dans cette vision de la main comme personnage à part entière une certaine résurgence du Manu Manu de Fred ! Après ce passage par l’art contemporain, Betbeder retourne à ses amours BD grâce à un ancien camarade de promo des Beaux-Arts, Christophe Bec, qui lui met le pied à l’étrier avec le scénario d’« Hôtel particulier » (Soleil, 2000). Leur collaboration s’enrichit au fil des années de plusieurs titres dont la série « Bunker » (Dupuis, 2006-2012), « Les Montefiore » ou encore « Sanctuaire? Redux » et « Sanctuaire? Reminded ». Stéphane comprend alors à quel point la BD peut lui permettre de concilier sa passion pour l’écriture et l’image. Il poursuit ensuite sa route chez Albin Michel BD, Soleil et Glénat avec des titres comme « Alister Kayne, Chasseur de Fantômes » (2004-2006, sur un dessin d’Henninot), la trilogie « Inlandsis » (2012-2014, sur un dessin de Paul Frichet), « Deep » (2012-2014, avec Pietrobon) puis « Liaisons dangereuses- Préliminaires » (2017-2019, avec Djief). Il signe ensuite l’adaptation de la biographie « Mémoire d’un Paysan Bas breton » en 3 tomes chez Soleil avec Christophe Babonneau (2017-2019). S’ensuit « L’arche de Néo », série animalière en 3 tomes chez Glénat, à nouveau avec Paul Frichet (2019) puis le roman graphique Un Homme Comme Une autre avec Pietrobon. Des histoires souvent infusées de réel, par lesquelles se posent, sous couvert de fiction, des enjeux aussi actuels que la place de l’être humain sur Terre. En 2020, Betbeder publie chez Dupuis « Créatures », avec Djief, une étonnante série jeunesse où une bande d’ados tente de survivre dans une New York post-apocalyptique couverte d’un brouillard aussi épais que le suspens présidant à l’intrigue… Une série initiatique à la fois forte en émotions et pédagogique, que Betbeder estime influencée par les contes à double lecture de Grimm, Andersen ou Hoffmann. Grand fan de BD, mais puisant son inspiration dans des essais, revues scientifiques ou pamphlets décrivant une réalité dépassant toujours la fiction, Betbeder possède la force créatrice et l’ouverture d’esprit des insatiables curieux. Amateur et créateur d’art contemporain, complice de Christophe Bec ?par exemple sur « Bunker »- il est un créateur d’univers où l’aventure fictionnelle n’est qu’un prétexte à parler de l’Humain et de la marche du monde. Avec « Créatures », qu’il démarre chez Dupuis en 2020, Betbeder décrit un monde post-apocalyptique aussi fascinant que riche d’enseignements…
Djief (de son vrai nom Jean-François Bergeron) est né en 1971 à Montréal. Enfant plutôt introverti - mais dont l’aisance au dessin est pour sa part criante ! - il comprend vite que la bande dessinée est le moyen d’expression parfait pour lui. Quand il ne dessine pas, le jeune québecois dévore donc des recueils du Journal Spirou , où il s’évade en compagnie des « Tuniques bleues », de « Yoko Tsuno », de « Natacha » et de « Gaston ». Quelques années plus tard, Djief découvre Giraud/Moebius, Hermann, Rosinski et décide d’intégrer une école de graphisme, qu’il quitte assez rapidement pour apprendre en autodidacte l’animation 3D et la conception de jeux vidéo. Après quelques années passées à travailler dans ces deux milieux, il décide de se consacrer au 9ème art au début des années 2000. Djief commence par réaliser un rêve en publiant chez Spirou, le journal de son enfance, deux histoires courtes écrites par Alcante, qui lui a été présenté par le rédac-chef de l’époque, Thierry Tinlot. Ces deux récits - Un homme à son image et Ad vitam æternam - ne sont rien de moins que les balbutiements du futur « Pandora Box ». Djief publie ensuite avec Nicolas Jarry la série « Le Crépuscule des dieux » (Soleil, 2007-2016) puis deux diptyques réalisés en solo. L’un de S-F - White Crows (2011-2012, Soleil) - et l’autre se déroulant dans le New-York des années 20 : Broadway : Une rue en Amérique (2014-2016, Quadrants). Il poursuit avec un OVNI : Saint-Germain , sur un scénario de Thierry Gloris (2009-2010, Glénat). Avec ce diptyque de cape et d’épée entremêlé de science-fiction, Djief adresse un message clair : il aime explorer des univers graphiques différents et refuse de se retrouver enfermé dans un moule. Il le prouve à nouveau grâce à la trilogie « Liaisons dangereuses - préliminaires » (2017-2019), scénarisée par Stéphane Betbeder et publiée aux Éditions Glénat. Le duo s’entendant à merveille, Djief et Betbeder collaborent à nouveau sur une nouvelle série grand public intitulée « Créatures », prépubliée dans le journal Spirou et paraissant chez Dupuis en 2020. Au programme : une bande de gamins livrés à eux-mêmes dans une New-York post-apocalyptique recouverte par un mystérieux brouillard. Brouillard aussi poisseux que le fascinant suspense nimbant ce nouveau récit… Nourri aux grands maîtres de la BD franco-belge (comme Franquin ou Walthéry) le québécois Djief fait perdurer leur souci de lisibilité et d’esthétisme tout en utilisant des outils informatiques de pointe, qu’il complète toutefois d’un travail à l’encre de chine purement artisanal. Bluffant de justesse dans ses cadrages et sa narration, impressionnant de maîtrise lorsqu’il développe action ou émotion, Djief emballe l’imaginaire et ses lecteurs avec « Créatures », la nouvelle grande série qu’il publie chez Dupuis en compagnie de Stéphane Betbeder.