Après Au fond du rêve, L’envol et Sombre futur, voici qu’arrive en France un nouveau manhua du talentueux Zhang Xiao Yu: Le clown. Mais cette fois-ci, c’est chez Casterman que l’on retrouve l’auteur chinois (ses trois autres oeuvres sont parues chez Xiao Pan).
Et tout comme L’envol (seul manhua de Zhang Xiao Yu que j’ai lu avant Le clown), on constate facilement que l’auteur nous sert une nouvelle fois une oeuvre de qualité.
Ce qui frappe en premier quand on ouvre ce manhua, ce sont les dessins, qui ont quelque chose d’assez fascinant. Très détaillés et se voulant réalistes, il en ressort une certaine brutalité, une violence qui contraste avec la douceur et la mélancolie visibles chez Beiluo, le personnage principal.
Les dessins servent donc parfaitement le drame social qui sert de scénario, un scénario qui peut être résumé par la phrase inscrite en couverture: “Je me noie dans ce monde d’ordures… Etais-je condamné dès ma naissance à y vivre ?”.
Beiluo est perdu, toutes comme d’autres personnages secondaires, dans une société qui ne lui correspond pas. Ce personnage est touchant, est il l’est encore plus quand, au fil des pages, on en apprend plus sur son passé douloureux.
Mais Le clown n’est pas exempt de défauts. Ainsi, l’intrigue peut paraître par moments confuse, à cause d’une narration pas toujours subtile. Et la traduction française, semblant parfois (voire souvent) bancale, n’atténue pas ce problème.
Malgré tout, La clown est un drame social touchant et visuellement superbe. Un one-shot très intéressant.