CROISADE t.1-8 (Jean Dufaux / Philippe Xavier)

À la hauteur de la Troisième Croisade, Jean Dufaux et Philippe Xavier décident de raconter certaines coulisses de l’affrontement, où le surnaturel occupe une place prépondérant.

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Deux forces en présence, les Musulmans, mené par le Sultan Ab’dul Razim, qui viennent de reprendre Jérusalem (Hierus Halem dans le récit) et les Chrétiens qui se targuent de l’en chasser après avoir réuni quelques troupes, notamment grâce au prélat de Venise, des troupes insuffisantes, on le verra. Seul Gauthier de Flandres soulève le problème de la disparité des forces en présence, mais il est taxé de lâcheté et, alors qu’il part quérir une alliance incertaine, le pouvoir est confié à Robert de Tarente (qui dans le même élan jouit de l’affection d’Elenore d’Arcos, l’épouse de Gauthier), qui lance les troupes à la bataille. Bien entendu, malgré le ciel dégagé, le combat tourne à l’avantage des Musulmans, qui lamine les troupes chrétiennes. Survivant à l’assaut, Robert devient le chef de la chrétienté officiellement.

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Mais l’enjeu n’est pas celui qu’on croit. En plus de la reconquête de Jérusalem et de la protection (ou de la destruction) du Saint Sépulcre, un miroir magique, qui donne à voir le vrai visage des gens, attire toutes les convoitises. Présent dans le récit dès les premières pages, il devient le fil conducteur du récit, et sert à présenter un autre personnage obscur, que l’on peut identifier comme le diable. Donc les pistes sont nombreuses, sous l’apparente simplicité du récit.

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De son côté, Philippe Xavier, qui venait de quitter le monde des comics pour tenter sa chance dans l’univers franco-belge avec la reprise de la série Paradis Perdu écrite par Ange, saute dans le grand bain en s’associant à Dufaux sous la bannière du Lombard. Son style précis convient au public, et on notera qu’il commence à épurer son trait, se débarrassant lentement des hachures qu’il affectionnait jadis. L’influence de Hermann, dont il adore le travail, se fait moins sensible. L’album contient une curiosité technique, que l’on retrouvera sur au moins les trois suivants : une double page qui se déplie et dévoile des fresques étalées sur l’équivalent de quatre planches (un peu à la manière de la conclusion de Ronin, pour ceux qui voient).

Jim