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Les années 90 sont considérées comme un âge d’or pour la sitcoms US. Rarement une décennie avait à ce point proposée de séries basées sur une forme simple et rigide (quelques décors fixes, un tournage en public mixé à des rires enregistrés et trois caméras fixes captant l’intégralité des prestations dont un montage assurera le rythme) le tout avec une certaine variété même si le célèbre « famille assise sur le canapé » restait un fondement.
Parmi toutes les productions, le trio de tête qui réuni à la fois le succès publique et critique est composé de Frasier, Friends et Sienfeld (toutes les trois sur NBC qui était à l’époque la chaîne qui donnait le ton).
La première (hélas la moins connue chez nous) est aussi un des rare exemple de spin-off à être aussi bon voire même meilleur que la série mère. Lancé à la fin de Cheers (la grande sitcom des années 80), Frasier fait déménager le psy dandy à Seatle pour lui faire animer une émission de radio, retrouver un frère encore pire que lui et un père « col bleu », retraité et veuf qui va vivre avec lui. Série sur les problèmes de communication (notamment entre père et fils), Frasier tient pour beaucoup au talent de Kelsey Grammer (le seul et unique Hank McCoy) et un humour un brin pince sans rire
(et au meilleur chien de la planète)
Je pense qu’il est inutile de s’attarder sur Friends tant cette série fut marquante en France et reste encore aujourd’hui comme l’une des plus grandes comédies télévisuelles.
Mais au dessus il y a Sienfeld. La série qui a passée neuf saisons à ne parler de rien et à tellement bien le faire qu’elle est devenue la série la plus regardée du pays du temps de sa diffusion. Pour l’anecdote le dernier épisode fut regardé par 76 millions de personne ce qui en fait le 5ème final le plus regardé de tous les temps (juste devant Friends et derrière les finals du Fugitif, Cheers, Racines et, en premier, MASH***) et celui-ci était tellement attendu qu’il devient même le sujet d’épisode dans d’autres sitcom. Ainsi dans Dharma et Greg les deux amoureux décident de faire l’amour dans la rue durant la diffusion du final de Sienfeld
Cette série c’est bien sur à Julia-Louis Dreyfus, Michael Richards, Jason Alexander et Jerry Sienfeld qu’on la doit. Mais il y a un cinquième larron qu’on oublie souvent. Le créateur, producteur, showrunner (durant sept ans) et principal scénariste du show : Larry David. Un artiste incroyable qui, s’il apparait dans la série, est surtout présent via le personnage de George Constanza, dont David a souvent dit qu’il était son double à l’écran.
Selon Wiki on estime que Larry David a touché avec Sienfeld plus de 250 millions de dollars. Une sacré somme. Si je cite ce point c’est qu’il me semble primordiale dans l’autre grande réussite de Larry David : Curb your enthusiasm. Traduit chez nous par Larry et son nombril, un titre ma foi fort bien trouvé. La série raconte ni plus, ni moins que le quotidien de Larry David à Los Angeles. Un quotidien banal si ce n’est que Larry est capable de se retrouver dans des situations abracadabrantesques causées autant par la stupidité des gens qu’il peut rencontrer que par son ego ainsi qu’un mélange de justicier et de lâcheté.
Lancée sur HBO en 2000, cette sitcom participe à sortir le genre d’un carcan qu’il ne lui réussi plus. Caméra à l’épaule, décors réels, trente minutes par épisodes en moyenne, la série se distingue aussi par la grande liberté laissée aux acteurs et actrices pour improviser leurs scènes tout en suivant une ligne directrice.
Si chaque saison est composée d’un fil rouge courant tout du long de la dizaine d’épisodes (excepté pour les saisons un et huit), chaque épisode peut se regarder et se savourer de manière indépendante tant il propose un festival de situation incroyablement gênante et terriblement drôle. Comme me le faisait remarquer un ami, Curb your enthusiasm est une série sur les conventions sociales et des questionnements d’un homme devenue riche après avoir connu des années de galères face à celles-ci. Jusqu’à qu’elle heure peut-on appeler ses amis le soir ? Ça change s’ils ont des enfants ou pas ? Doit-on dire à un ami que son fils de dix ans à un pénis impressionnant ? Que peut-on trouver comme excuse pour arrêter une thérapie ? etc etc
On est à la fois gêné et mort de rire en regardant Curb Your Enthusiasm. On est fasciné par l’incapacité du personnage à ne pas la boucler pour éviter les impairs et on rigole devant tant de situations embarrassante. Je crois que le summum (pour le moment) reste l’épisode dans lequel Larry apprend la mort de sa mère. Grand moment d’humour noir.
Je viens de finir la quatrième saison qui prend comme point de départ la décision de Mel Brooks d’engager Larry pour jouer dans la pièce The Producers. Toute la saison tournera autour des répétitions avant la première sur Broadway qui coïncide avec les dix ans de mariage de Larry et Cherryl. et j’avoue que je suis fasciné par cette capacité à délivrer des perles d’épisodes qu’on peut voir et revoir de manière unitaire comme si on picorait dans une belle assiette de mets cuisinés tout en construisant une intrigue qui parcourt toute la saison apportant une cohérence thématique à l’ensemble et un final remarquable.
Des moments hilarants ? La discussion sur le téléphone du médecin, les prises de bec avec Ben Stiller, Larry qui tente de reprendre son club de golf dans le cercueil du père d’un de ses amis, le périple avec une prostituée, les faux malaises cardiaques pour éviter de se battre, le cadeau à la mère porteuse et le quiproquo qui s’ensuit, la cérémonie des dix ans de mariages ce grand moment qui culmine avec Larry qui explose le verre et la main du rabbin……
Et autour de tout cela la production de The producers dont on a du mal à croire que ça ne sera pas un naufrage et pourtant quel final.