Discutez de Dani Futuro
Iris et Dany sont deux adolescents vivants dans une société future et spatiale ayant tout du paradis.
En réalité, Dani est une sorte de Rip Van Winkle, ou d’Hibernatus, ou de Captain America : pris dans les glaces dans le « présent », il se réveille deux siècles plus tard. Cette particularité fait de lui le « candide » de sa propre série, où il incarne un observateur émerveillé.
C’est également une explication fort pratique afin de justifier le fait qu’Iris, sa compagne d’aventures, soit plus débrouillarde que lui (comme on le voit par exemple dans l’album « Les Maîtres de Psychedelia »).
La série débute en Espagne en 1970. Elle remporte un succès certain, influençant pas mal d’auteurs hispaniques et marquant une génération de jeunes lecteurs. En France, elle est adaptée dans Le Journal de Tintin l’année suivante, le scénariste Michel Greg se chargeant lui-même d’adapter les textes pour le public français.
La bande a tout d’abord une portée didactique (due à Mora ou à Greg, je ne sais pas). Les dialogues expliquent certains faits scientifiques, sans doute dans une volonté d’enseigner aux lecteurs de 7 à 77 ans.
Mais elle a une tonalité plus politique également. Si les récits sont pour l’essentiel des aventures durant lesquelles Iris et Dani doivent se sortir de mauvais pas à répétition, les deux jeunes héros sont confrontés à des entreprises détruisant la nature par pur goût du profit, à des dictateurs manipulant les esprits, ou encore à des planètes ravagées par des factions rivales.
Au dessin, on retrouve Carlos Gimenez, qui n’a pas encore développé sa veine satirique. Son style, plus caricatural cependant, évoque encore un peu celui d’Esteban Maroto, notamment dans le portrait de jolies brunes. Son sens du design est évident, et la peinture qu’il fait d’un monde futuriste est à la fois crédible et dépaysante (avec un petit quelque chose de Mézières, en fait).
Le Lombard publiera plusieurs albums, reprenant les aventures traduites dans Tintin. Le dernier, « Le Magicien de l’espace », paraîtra en 1983.
Jim
Parce que ça mérite bien un autre coup de projo, je copie ici aussi :
Jim